Saveurs de nos Prairies Autunoises
Saveurs de nos Prairies Autunoises est un bel exemple de micro-filière locale

Marc Labille
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Depuis 2016, un collectif d’éleveurs de l’Autunois fournit de la viande bovine charolaise à l’année à un hypermarché et à la restauration collective. Ce partenariat gagnant/gagnant est une des initiatives qui permettent au Grand Autunois Morvan de tendre vers la souveraineté alimentaire.

Saveurs de nos Prairies Autunoises est un bel exemple de micro-filière locale
Cet automne, dans les allées du Leclerc d’Autun, les éleveurs des Saveurs de Nos Prairies Autunoises reprenaient les dégustations après deux années perturbées par le covid.

Née en 2016 en pleine mobilisation pour la sauvegarde de l’abattoir d’Autun, l’association Saveurs de nos Prairies Autunoises (SNPA) compte aujourd’hui 25 éleveurs du Grand Autunois-Morvan. Ces producteurs de viande bovine fournissent à l’année l’hypermarché Leclerc d’Autun. Les bêtes sont abattues et découpées sur place. Le partenariat comprend un cahier des charges qui fixe les conditions de production et critères de qualité des animaux. Il s’agit de bovins charolais exclusivement, âgés de moins de dix ans, nourris à l’herbe essentiellement et dont les carcasses ont subi un temps de ressuyage d’au moins dix jours.

113 vaches et 75 génisses en 2021-2022

Durant la campagne 2021-2022, 113 vaches et 75 génisses ont ainsi été valorisées dans cette micro-filière. Un chiffre en nette progression après deux années de stagnation liée au Covid. Pour cette viande locale de qualité, les éleveurs bénéficient d’une plus-value de 40 centimes d’euros par rapport à la cotation de la grille Normabev.

La viande des Saveurs de nos Prairies Autunoises est en vente aux rayons libre-service et traditionnel de l’hypermarché. « Nous mettons en avant les éleveurs avec toute une communication. Cela nous oblige tous à bien faire les choses. Mais quand on a la chance de disposer de produits locaux, pourquoi aller chercher ailleurs ? Et cela permet aussi de maintenir du volume pour l’abattoir », confie le patron du magasin Stéphane Adam. La société gestionnaire de ce Leclerc est adhérente de l’association de sauvegarde de l’abattoir d’Autun et elle fait aussi partie de l’association SNPA, tout comme le chevillard de l’abattoir Jean-Philippe Raze.

La restauration collective aussi

L’association SNPA fournit également la restauration collective du Grand Autunois-Morvan. Désireux de tendre vers plus de souveraineté alimentaire, le territoire s’est inscrit dans une démarche d’approvisionnement local labellisée par un Plan alimentaire territorial (PAT) en 2020. Bravant les barrières administratives et juridiques qui dissuadent habituellement les collectivités de s’approvisionner localement, les acteurs locaux sont parvenus à un partenariat entre SNPA, la cuisine centrale et Leclerc. La restauration collective achète des avants de carcasses tandis que l’hypermarché se charge d’écouler les arrières.

Née d’une forte volonté locale, cette filière de proximité ne manque pas d’atouts face aux problématiques du moment : peu de transports, peu de stress, alimentation saine, paysages préservés, biodiversité, économie locale… En pointe sur le sujet, la Communauté de Communes du Grand Autunois-Morvan ne manque pas une occasion de vanter cette initiative exemplaire dans le cadre de son PAT, le tout premier signé en Bourgogne Franche-Comté.

 

Un nouveau bureau

L’association Saveurs de nos Prairies Autunoise (SNPA) a un nouveau bureau. Jean-Luc Chavy, éleveur à Saint-Martin-de-Commune, succède à Gilbert Desmorieux à la présidence. Didier Talpin de La Comelle est vice-président. Damien Regnier de Tavernay est secrétaire et c’est lui qui a la charge de la planification des animaux. Enfin, Mathieu Pipponiau de Laizy est le nouveau trésorier.