Jeunes Agriculteurs 71
« Nous sommes à un moment déterminant du renouvellement des générations »

Françoise Thomas
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L’assemblée générale des jeunes agriculteurs 71 qui se déroule vendredi 11 mars à Bourbon-Lancy veut véritablement remettre l’accent sur la problématique de l’installation et de la transmission. Les intervenants sur ce thème vont tout à la fois rappeler les enjeux du renouvellement des générations pour la Saône-et-Loire et les atouts du département en matière d’agriculture.

« Nous sommes à un moment déterminant du renouvellement des générations »
Maxime Bonnot, vice-président Installation chez JA71.

Avec 91 installations aidées recensées en 2021, les chiffres révèlent certes une augmentation par rapport à 2020 (79), mais surtout un nombre d’installations qui reste en dessous de la barre symbolique des 100.

Or les chiffres de la MSA font état, dans le département et pour 2022, de 1.450 agriculteurs âgés de plus de 56 ans : « nous sommes le département de Bourgogne Franche-Comté le plus impacté par les départs à la retraite », informe Maxime Bonnot, « mais nous sommes celui qui installe le plus », tempère-t-il cependant. Ces éléments ne peuvent malgré tout que rappeler le besoin réel et important d’attirer de futurs jeunes installés.

Et ce qui se constate au niveau départemental, est vrai également aux niveaux régional et national : le président actuel - et probable futur candidat - Emmanuel Macron s’est d’ailleurs exprimé à ce propos lors de sa visite inaugurale, samedi dernier, du Salon de l’agriculture, « nous serons au rendez-vous du renouvellement des générations ». Et alors que la MSA a fait état pour 2020 de 12.508 installations, il s’est engagé sur un objectif de 20.000 installations par an… « Depuis dix ans, on entend que l’installation va être traitée par les politiques », tempère-t-on du côté de JA71…

Vivre de son métier

Pourtant, il faudra bien motiver les jeunes et leur donner envie de rejoindre le secteur agricole. « Cela passera en premier lieu en parlant positivement de nos métiers sur les réseaux sociaux et dans les collèges et lycées », présente le vice-président installation de JA71. En sachant que pour expliquer leurs métiers aux citoyens dès le plus jeune âge, les jeunes agriculteurs peuvent compter sur la Commission des agricultrices 71 qui organise plusieurs fois par an des visites dans des fermes, notamment chez des adhérents JA.
Une solidarité trans-filières que l’agriculture départementale peut inscrire au tableau de ses atouts.

Une image redorée, des vérités rétablies sur la réalité du métier d’éleveur ou de producteur et surtout « des prix rémunérateurs ! », soutient Maxime Bonnot. « Si nous obtenons la mise en place effective de la loi ÉGAlim permettant enfin d’avoir des exploitations viables, les installations se feront toutes seules ! ».

Il faut en parallèle « maintenir une DJA forte », rappelle le vice-président. Certes, cette dotation jeune agriculteur va être réformée à partir de 2023 et est toujours en cours de négociation. Son montant pour la Saône-et-Loire devrait légèrement baisser, mais « cela reste une aide conséquente et importante », et fait donc partie intégrante des conditions d’installation pour de nombreux agriculteurs et agricultrices de moins de 40 ans.

Au cours de l’AG, les atouts spécifiques de la Saône-et-Loire seront également rappelés et mis en avant. Parmi ceux-ci, la belle diversité des productions départementales. Une diversité qui se retrouve d’ailleurs parmi les membres du conseil d’administration de JA 71 « ce qui fait qu’aucune zone n’est délaissée, nous couvrons tout le département et toutes les productions sont présentes ! », insiste le vice-président installation.

Autant d’éléments rappelés lors de la conférence animée par l’animatrice installation régionale Lucile Piermé en présence de l’éleveur "Grandes Gueules" Didier Giraud et de Manon Jasserand conseillère projet d’installation et transmission de la chambre d’agriculture 71.

 

Les nouveaux venus

Les installés 2021 reflètent parfaitement la diversification de l’agriculture départementale. Malgré tout, les principales productions restent les plus concernées par ces installations : 29 % en bovins viande sans diversification, 10 % en bovins viande avec diversification ; 20 % en viticulture ; 11 % en bovins lait. En caprin-ovins (5 %), ce sont essentiellement des installations en caprin avec transformation fromagère. Mais le maraîchage, l’aviculture, l’apiculture comptent également des nouveaux venus.
« Le développement de la vente directe facilite la diversification des productions », notent les JA.
En revanche petit retour en arrière sur la répartition homme/femme, respectivement un rapport 80/20… Quant au pourcentage d’installés en hors cadre familial, il reste globalement le même que ces dernières années à 38 %.