Filière équine
Situation économique des exploitations équine

La filière équine, en décroissance, nécessite encore plus de professionnalisme. Marketing, communication, compétences techniques, les acteurs des entreprises équestres ont en effet besoin de se professionnaliser pour se développer dans un secteur qui souffre depuis quelques années.

 

La filière équine n’a pas d’autre choix que de se professionnaliser plus encore dans le contexte concurrentiel de plus en plus marqué qui la caractérise.

Depuis 2012, la filière équine a connu une hausse de +9 % de son nombre d’établissements en France (+46 % entre 2005 et 2015) et une baisse de -6 % de son nombre de licenciés, ce qui provoque « une certaine inquiétude », pour reprendre l’expression d’un expert de l’Institut de l’élevage (Idele), le 28 mars, lors de la journée REFErences (réseau économique de la filière équine) à Paris. Le nombre d’emplois dans la filière est également en baisse de -4 % depuis 2011 après une hausse de +20 % depuis 2005.

« Le nombre de naissances est en recul de -10 % en dix ans avec une hausse des importations de -16 % en 2010 et de -21 % en 2016 », notait Anne-Lise Pépin, chargée d’étude économique à l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). Pour la partie chevaux de trait, près de 38 % de la production a disparu entre 2009 et 2016.

Des petites structures fragiles

Entre 2006 et 2016, le nombre de chevaux de race de sport a baissé de -26 % et de -18 % pour les poneys. La filière est donc plutôt en décroissance bien qu’elle attire toujours autant les jeunes. La hausse du taux de TVA en 2013 a fait d’ailleurs basculer certains professionnels, plus fragiles. Pour autant, d’après les résultats économiques des entreprises de la filière en 2015, l’excédent brut d’exploitation (EBE) des entreprises équestres serait en légère augmentation mais par économie de charges et non par hausse des produits.

La filière équine reste donc fragile par rapport aux autres activités agricoles avec « des activités sensibles notamment pour les plus petites structures », soulignaient les rapporteurs qui constatent cependant de « grandes structures plus efficaces économiquement et une année 2015 en amélioration par rapport à 2014 », mais ces résultats seront à confirmer dans les années à venir.

Mieux maîtriser ses produits et sa communication

Lors de cette journée annuelle de compte rendue, le réseau REFErences avait fait le choix de mettre en avant les éléments qui ont permis à certaines entreprises équestres de se démarquer. Ainsi Claire Lecarpentier, présidente de "ABC du Marketing", a-t-elle insisté sur l’importance d’une bonne communication dans le cadre du développement de son entreprise. Elle a également abordé la question du coaching pour les managers des entreprises équestres, une prestation certes coûteuse, mais rentable, selon elle.

À la suite d’une enquête auprès de professionnels du cheval, Lucien Pages, conseiller équin à la chambre régionale d’agriculture d’Occitanie, et Sophie Boyer, chef de projet à l’Idele, ont fait le point sur les atouts des entreprises qui réussissent : « développement de nouveau produit en réponse à la demande », « bon rapport qualité/prix », « cadre sécurisant et de qualité », « propreté de la structure », « compétences pédagogiques et techniques », « produits uniques en lien avec le territoire », etc. Là encore, c’est le professionnalisme qui fait la différence, dans un « contexte économique de plus en plus tendu et une concurrence de plus en plus vive sur certains secteurs d’activité ».