La chambre d’Agriculture de Côte-d’Or a présenté aux viticulteurs et autres, fin avril, deux nouvelles technologies à Marey-lès-Fussey.

Retour vers le futur

On n’arrête plus le progrès. La chambre d’agriculture de Côte-d’Or l’a bien illustré en proposant la démonstration d’un désherbeur électrique et d’un robot autonome début avril à une quarantaine de viticulteurs. Ces deux outils « avant-gardistes » devraient se multiplier dans le vignoble à plus ou moins long terme, comme l’assure Thomas Gouroux, conseiller viticole : « ces équipements sont chers et encore perfectibles sur plusieurs points, mais leur utilité est d’ores et déjà démontrée. Certains domaines n’ont d’ailleurs pas attendu bien longtemps pour en faire l’acquisition. Le scepticisme est parfois de mise sur leur futur développement, mais rappelez-vous lorsque la machine à vendanger est arrivée... Pas grand monde n’y croyait et pourtant, de nombreux viticulteurs dans le monde entier l’utilisent désormais ».

Une décharge de 6.000 V

Le désherbeur électrique, pour commencer, apparaît comme une alternative crédible aux produits chimiques. Et plus particulièrement au glyphosate. Cette machine est capable de « tuer » des mauvaises herbes par électrocution : un courant de 6.000 volts fait exploser leurs molécules d’eau et les assèche jusqu’au bout des racines. La vie microbienne n’est pas impactée : une tension électrique trois fois plus importante serait en effet nécessaire pour tuer un ver de terre. « Cet outil est sorti sur le marché il y a un peu plus d’un an, il tourne déjà dans plusieurs régions », mentionne Thomas Gouroux, « le coût varie entre 120.000 et 150.000 euros, suivant le modèle et les options. Dans notre secteur, la société Granday en a fait l’acquisition et assure sa présentation à ses clients ».

Seul comme un grand

Le robot Ted, développé par Naïo Technologies, était également au programme (lire aussi notre précédente édition). « Cette machine désherbe mécaniquement et ébourgeonne. D’autres fonctions feront certainement partie de ses compétences à l’avenir », poursuit le conseiller viticole, « l’investissement est là encore très important : environ 150.000 euros, avec les batteries mais sans le moindre outil. Pour l’instant, seuls de très grands domaines viticoles ont tenté l’expérience. Les contraintes avec cet appareil sont plus nombreuses qu’avec le désherbeur électrique. La législation est très stricte, le robot n’est pas homologué. Son utilisation est donc réservée aux très grands parcellaires d’un seul tenant. Une personne doit être présente sur place pour intervenir en cas de problème : l’opérateur est alors muni d’un boitier dont la portée est d’environ 500 m. Une cartographie GPS bien détaillée est également requise pour que le robot puisse travailler correctement, c’est même un critère essentiel ».
AG