Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

 Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 14/2018

Bovins de boucherie

Les semaines qui arrivent vont être difficiles pour un bon nombre d’utilisateurs des transports notamment dans les grandes villes avec les grèves annoncées notamment à la SNCF. Le mouvement social de grogne ne se limite pas aux trains, mais il est de plus en plus globalisé à tel point que l’on ne sait plus très bien quelles sont les revendications de telle ou telle catégorie socio-professionnelle… Pour la filière, la question est de savoir quelle sera l’influence de cette grogne sociale sur la consommation des ménages pour les semaines à venir ? Le premier impact sera sur le pouvoir d’achat des personnes en grève avec un salaire qui pourrait être amputé en fin de mois. L’autre conséquence sera sur une plus grande prudence budgétaire des ménages. A ce jour, si nul ne peut prédire quel sera cet impact, une chose est sûre, c’est qu’il ne bénéficiera pas à la consommation.

Sur les marchés, les volumes ont été réduits du fait du lundi de Pâques., Les ventes de ce week-end n’ont pas bénéficié d’une météo très favorable, mais l’écoulement des animaux de concours a reçu un bon retour des consommateurs. Ces viandes succulentes ont manifestement ravi les convives des repas de Pâques, mais les volumes vendus font qu’il reste encore des pièces à commercialiser. Malgré une demande très réservée, le recul de l’offre permet un maintien des prix dans les bonnes femelles de qualité bouchère. Les tarifs se stabilisent dans les allaitantes de choix secondaire ou bas de gamme. En réformes laitières, les industriels n’ont aucune difficulté pour s’approvisionner pour cette semaine écourtée par le lundi de Pâques. Ces derniers profitent également, des conditions climatiques peu favorables à la mise à l’herbe. Les éleveurs ont pourtant intérêt à finir leurs animaux en herbage à la saison, car en prenant du poids les vaches vont également changer de conformation donc de prix. Les plus-values sont très intéressantes. Les industriels mettent ponctuellement la pression sur les prix dans les vaches holsteins ou montbéliardes. La demande reste soutenue dans les taureaux de réforme. En jeunes bovins, il faudra quelques jours pour savoir si les niveaux de consommation en Italie pour les fêtes pascales ont été suffisants pour relancer les commandes. L’équilibre offre/demande est peu favorable pour les producteurs avec une tendance baissière qui se poursuit dans tous les pays européens.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

Les réserves d’eau du sol ne seront pas une inquiétude pour les éleveurs cette année. Les précipitations restent un frein à la mise aux prés, malgré une douceur qui tend à activer la pousse de l’herbe. L’activité de la semaine est perturbée avec des volumes réduits en ce début de semaine. Les tarifs pratiqués sont stables et toujours contraints par des prix de la viande qui n’évoluent pas. Les importants engraisseurs dont les besoins de rotation restent réguliers cherchent une stabilisation du prix du maigre lourd. La demande reste suivie pour les laitières à finir à l’herbe.

 

Broutards

Avec le lundi de Pâques, de nombreux marchés ont été déplacés ce qui entraîne de grosses perturbations dans les échanges et les livraisons sur l’Italie. Le climat commercial reste régulier avec des tarifs toujours très intéressants face à la faiblesse l’offre. Néanmoins, le recul des ventes dans les jeunes bovins pour Pâques peut être inquiétant, avec des ateliers qui peinent à se vider. Les gros engraisseurs ont un peu moins de besoins ce qui permet aux plus petits de pouvoir s’approvisionner. Dans la marchandise plus légère, les débouchés sont plus larges, ce qui permet un écoulement régulier pour des tarifs qui se stabilisent cette semaine. Dans les femelles, les échanges sont normaux avec des tarifs sans changement dans les bonnes laitonnes de 300 à 350 kg. La vente reste très calme dans les ordinaires sur l’Espagne.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

Avec un lundi férié, l’activité a été fortement perturbée. Très peu d’acheteurs sont passés ramasser des veaux dans les fermes le lundi de Pâques. L’offre s’en est significativement ressentie sur les marchés de début de semaine où la majorité des échanges est réalisée. Malgré la modestie de l’offre, les intégrateurs ont maintenu leurs prix dans les veaux holsteins, monbéliards, mais la demande est plus forte dans les bons sujets exports. La commercialisation reste sélective dans les croisés laitiers, blanc bleus ou montbéliards mais les tarifs se sont également stabilisés face au recul de l’offre. La tension n’en sera que plus grande la semaine prochaine, avec des difficultés dans les veaux de pré (non-buveur).

 

Ovins

Après des niveaux de ventes très corrects pour Pâques, la demande se tasse légèrement même si les conditions climatiques sont un peu plus favorables aux grillades dans le sud du pays. C’est un peu moins vrai dans la partie nord où la pluie reste dominante. Comme chaque année, les apports sur les marchés se rétractent après Pâques, ce qui limite la pression des acheteurs. La tendance est néanmoins à la baisse pour des tarifs qui demeurent encore très convenables pour les éleveurs. En brebis, l’équilibre offre/demande reste favorable dans les bonnes brebis avec des volumes modestes pour cette semaine écourtée.

 

Porcs

L’activité des abattoirs a été perturbée par le férié du lundi de Pâques, mais également par une météo peu favorable à la consommation. Le cours sur le Marché du porc breton s’est tassé ce lundi de -0,006 € du kilogramme pour passer sous la barre des 1,20 € à 1,199 €. Les tarifs sont stables sur les autres marchés de l’Union européenne.