Essentiellement commercialisées sur le territoire national, les AOP laitières (45 fromages, trois beurres et deux crèmes) sont victimes de la perturbation des réseaux commerciaux.
Après la fermeture de la restauration hors domicile (5 % des ventes de fromages AOP), le 15 mars dernier, les grandes surfaces ont fortement réduit, voire fermé leurs rayons à la coupe, soit par manque de personnel, soit par mesure d’hygiène.
L’annonce de la fermeture des marchés a aggravé la crise. Seuls résistent à ce jour les commerces spécialisés et les magasins de proximité mais cela est néanmoins insuffisant pour assurer l’écoulement de la production. Selon le Conseil national des appellations d’origine laitière (Cnaol), les entreprises laitières produisant des signes de qualité ont enregistré une forte diminution de leur chiffre d’affaires, de 25 à 80 % selon les cas. Des éleveurs pourraient donc être contraints de jeter leur lait. Le Cnaol implore les pouvoirs publics de prendre en compte les difficultés des AOP laitières en accordant « des aides urgentes au stockage des fromages, à l’écoulement des surplus vers les marchés secondaires et la régulation des volumes de lait », insiste Michel Lacoste, le président, qui appelle aussi « nos concitoyens à manger du fromage », pour préserver la diversité des productions après le confinement.
