Covid19 : La FNSEA sur tous les fronts

Cédric MICHELIN
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Plus de 15 jours après le début du confinement, la FNSEA est présente sur tous les fronts pour accompagner les agriculteurs confrontés à la crise et interpeller les pouvoirs publics sur les difficultés rencontrées par les différentes filières.

Covid19  : La FNSEA sur tous les fronts

« Nous devons retrouver les flux d’achat des consommateurs et faire en sorte que les produits sur nos fermes soient cueillis, transformés et acheminés jusqu’à la distribution », a déclaré Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, le 2 avril. Aujourd’hui sont particulièrement concernés l’horticulture qui fait face à un terrible tsunami en raison de la fermeture des jardineries, les fromages AOP à cause de la fermeture des marchés et des rayons à la coupe dans les grandes surfaces et désormais l’agneau dont les ventes s’effondrent à la veille de Pâques. « Nous évoquons ces sujets avec Bruno Le Maire et Didier Guillaume avec lesquels la FNSEA, les industries alimentaires et la distribution sommes en contact tous les jours », a-t-elle indiqué. Ainsi la FNSEA a-t-elle pu convaincre les distributeurs de donner la priorité à l’asperge et à la fraise française, alors que les productions espagnoles s’étaient installées dans les étals. S’agissant des produits de l’horticulture, le syndicat plaide pour l’ouverture en « mode drive » des jardineries en attendant le déblocage d’un dispositif de soutien exceptionnel par le Gouvernement. Si la FNSEA se félicite de l’accord donné par certains préfets à l’ouverture des marchés de proximité, sous réserve de respect de la charte sanitaire, elle déplore que de trop nombreuses municipalités restent réticentes, notamment dans un certain nombre de villes moyennes et grandes. Ainsi la présidente de la FNSEA a demandé à François Baroin, le président de l’Association des maires de France, de plaider le dossier auprès de ses adhérents en invitant les maires à revoir leur attitude. Pour répondre aux besoins de main d’œuvre, Christiane Lambert a également salué le succès de l’appel lancé aux Français, du moins ceux qui sont en chômage partiel ou en inactivité, pour se rendre sur les exploitations et effectuer les premières cueillettes. A ce jour, 180 000 personnes se sont déclarées disponibles sur la plateforme WiziFarm. « Pour les employeurs, c’est le moment de se déclarer », a insisté la présidente de la FNSEA, certains candidats pouvant être orientés vers les industries alimentaires et les coopératives qui font face également à des pénuries de main d’œuvre.

Changement de logiciel

La FNSEA maintient également la pression sur les autorités communautaires pour qu’elles décident de mesures de soutien exceptionnelles, notamment en matière de stockage des denrées. Mais surtout, Christiane Lambert a insisté sur les leçons à tirer de cette crise pour l’avenir. « On ne peut raisonner comme avant », reprenant à son compte les déclarations du président de la République, le 12 mars dernier à la télévision. Celui-ci a déclaré : « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il y a des biens et des services qui doivent être placés en dehors du marché. Déléguer notre alimentation à d’autres est une folie ». La question aujourd’hui est de remettre le sujet au centre des débats et plus précisément la souveraineté agricole et agroalimentaire de la France, a-t-elle insisté. Alors que l’outil agricole est en train de s’affaiblir, quand on observe l’érosion de notre commerce extérieur agroalimentaire avec nos partenaires européens devenu déficitaire en 2020. Et que l’on constate que les préoccupations environnementales l’ont emporté sur la nécessité de promouvoir une agriculture productive dans l’esprit de l’opinion et de nombreux décideurs. « Nous devons réinvestir l’outil productif », a-t-elle ajouté. Un message adressé aussi bien aux pouvoirs publics français qu’aux autorités communautaires à l’heure où se négocie la prochaine PAC.

 

La requête de la Fédération nationale des marchés de France rejetée

Dans une ordonnance datée du 1er avril, le Conseil d’Etat a rejeté la requête de la Fédération nationale des marchés de France, contestant la fermeture des marchés de plein air décidée par le gouvernement le 23 mars dernier, pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Selon le juge des référés, l’interdiction « repose sur le constat que l’insuffisance des mesures d’organisation rendait, dans une large mesure, difficile voire impossible le respect des règles de sécurité sanitaire, en particulier les règles de distance minimale entre les personnes, qu’impose la situation actuelle ». « Si le Conseil d’État a validé le dispositif gouvernemental, c’est principalement, dans la perspective que se développent les autorisations d’ouvertures des marchés alimentaires sans discrimination », s’est néanmoins félicitée la Fédération des marchés dans un communiqué. « Le Conseil d’État est clair sur ce point: le nombre d’autorisations a vocation à continuer d’augmenter ».

 

La requête de la Fédération nationale des marchés de France rejetée

Dans une ordonnance datée du 1er avril, le Conseil d’Etat a rejeté la requête de la Fédération nationale des marchés de France, contestant la fermeture des marchés de plein air décidée par le gouvernement le 23 mars dernier, pour faire face à l’épidémie de Covid-19. Selon le juge des référés, l’interdiction « repose sur le constat que l’insuffisance des mesures d’organisation rendait, dans une large mesure, difficile voire impossible le respect des règles de sécurité sanitaire, en particulier les règles de distance minimale entre les personnes, qu’impose la situation actuelle ». « Si le Conseil d’État a validé le dispositif gouvernemental, c’est principalement, dans la perspective que se développent les autorisations d’ouvertures des marchés alimentaires sans discrimination », s’est néanmoins félicitée la Fédération des marchés dans un communiqué. « Le Conseil d’État est clair sur ce point: le nombre d’autorisations a vocation à continuer d’augmenter ».