Luc Jeannin, secrétaire général de la FDSEA
Le Plan Climat Air Énergie Territorial est une opportunité

Des Plans climat air énergie territoriaux (PCAET) vont bientôt voir le jour dans le département. Pour le secrétaire général de la FDSEA Luc Jeannin, il faut dépasser ses réticences pour au contraire se saisir d’une opportunité de positionner l’agriculture comme une solution aux défis environnementaux.

Qu’est-ce que le PCAET ?

Luc Jeannin : en application de la transition écologique voulue par le gouvernement, chacun de nos territoires devrait avoir à engager un Plan climat air énergie territorial (PCAET). La démarche consiste dans un premier temps en un bilan de territoire dans lequel, par secteur d’activité, des objectifs d’amélioration sont fixés. Cela s’inscrit dans l’ambition de décarboner l’énergie, c’est-à-dire produire de l’énergie plus propre et consommer moins d’énergies polluantes.

N’est-ce pas là de nouvelles hostilités pour l’agriculture ?

L.J. : à l’échelle d’un territoire comme l’Autunois, cela reviendrait à baisser l’empreinte environnementale d’environ – 5%. Ce n’est pas énorme. Si les premières études pointent un impact important de l’agriculture, c’est parce que le territoire présente très peu d’activités polluantes et qu’il est finalement bien préservé. Dans un secteur dominé par l’élevage, les émissions de carbone sont surtout le fait des gaz à effets de serre émis par les animaux contre lesquels on ne peut guère. En revanche, le territoire peut agir davantage en améliorant l’isolation des logements ainsi que sur le transport. De notre côté, il faut positionner l’agriculture comme une solution à ce défi et chercher à être plutôt partenaires de la démarche. L’agriculture a des atouts à faire valoir et nous avons des marges de manœuvre pour améliorer nos pratiques sans que cela ne dégrade notre productivité. L’Institut de l’élevage a montré que les exploitations les plus performantes étaient aussi les moins polluantes…

Quels sont ces atouts ?

L.J. : d’abord, pour atteindre les objectifs du PCAET, mieux vaut favoriser la proximité de la consommation. Dans l’Autunois, c’est ce qui se fait lorsqu’on maintient l’abattoir, que l’on développe des circuits courts, un approvisionnement local… C’est aussi, comme le fait le GIEE, apprendre aux enfants à ne plus gaspiller de nourriture …

Nous devons aussi faire prendre en compte le fait que les prairies captent et stockent du carbone. Aucun autre secteur de production ne peut se prévaloir de compenser ses émissions comme nous le faisons avec nos prairies. Grâce à cela, notre activité est essentielle dans la lutte contre le changement climatique. Un marché du carbone va se créer et des entreprises polluantes seront prêtes à nous racheter des crédits carbone… Cela peut redorer l’image des paysans !