Voie verte
Un outil de développement de l’économie locale

Actuellement, il y a 280 km de voie verte sur le département. Sur les autres secteurs du département où une voie verte a été construite, un travail collaboratif a été réalisé avec les agriculteurs. À la suite de certains problèmes de communication, les agriculteurs étaient inquiets de la tournure que prenait le projet. Cette réunion demandée par les agriculteurs était donc l’occasion de clarifier certains points, et d’entamer une saine collaboration entre les différents acteurs concernés.

Un outil de développement de l’économie locale
30 nouveaux kilomètres de voie verte sont en projet sur la communauté de communes de La Clayette-Chauffailles.

La nouvelle portion de voie verte de 150 km (dont 30 km sur la communauté de communes de La Clayette-Chauffailles) serait dans le prolongement de la future voie Cluny-Montmelard, irait jusqu’à Charlieu au sud et rejoindrait la Diva au nord, nouvelle voie d'itinérance qui reliera la Loire à l'Autunois, de Digoin à Autun, le long de l'Arroux.
L’intérêt de cette portion de voie verte est de redynamiser la région du Brionnais, parfois isolée. En effet, les retombées économiques d’une voie verte sont en moyenne de 40 à 45.000€ par km de voie par an, selon Jean-Claude Bécousse, vice-président du Conseil départemental de Saône-et-Loire (CD71).

Des agriculteurs interrogatifs

Lors du montage du projet par la communauté de communes, un premier tracé a été établi en se basant sur la ligne du tacot. Or la particularité de la région est que les terrains où passait l’ancienne ligne de chemin de fer sont pour la plupart privés, et la ligne a désormais été remplacée par des parcelles et des bâtiments.
Les agriculteurs étaient alors inquiets de voir leurs exploitations divisées par ce projet de voie verte. En effet, « si le trajet emprunte celui de l’ancienne voie de chemin de fer, cela couperait des parcelles et des exploitations en deux, et rendrait difficile, voire impossible l’accès à ces mêmes parcelles. Certaines personnes seraient alors entourées par la voie verte, posant aussi des problèmes de sécurité évident ». C’est ce que souligne Jean-Michel Labrosse, agriculteur sur Chassigny-sous-Dun et directement concerné par la voie verte.

Une réunion calmant les tensions

Le Conseil départemental rassure : « actuellement nous n’en sommes pas au stade du tracé, nous avons seulement validé des secteurs assez larges qui nous permettrait de rechercher de nouveaux trajets. La voie verte ne va pas forcément passer sur la ligne du tacot ». Pour l’instant donc, le bureau d’étude n’a pas une vision assez précise pour déterminer le tracé final.
Hélène Gerber, directrice des transports et de l’intermodalité au CD71 ajoute « en 20 ans, le Conseil départemental n’a jamais coupé une parcelle en deux, ni exproprié personne, il y a un contournement qui s’opère ».
De plus, ce projet « ne va pas se faire demain », mais sur un temps de 10-15 ans, voire plus.

Les agriculteurs restent vigilants

Pour l’instant il n’y a pas de budget défini, mais en moyenne selon le Conseil départemental, de tels projets coûtent environ 110.000 €/km de voie. Le contournement de certaines parcelles pourrait engendrer des coûts supplémentaires, comme par exemple dans les zones où la pente est supérieure à 5 % ou dans les zones où le trajet coupe les exploitations en deux. Le bureau d’étude pourrait alors proposer plusieurs tracés qui seraient évalués en fonction d’indicateurs de coûts et de maîtrise foncière.
Jean-Michel Labrosse met alors en garde : « il nous faut travailler de concert et aller voir sur le terrain. Il ne faut pas faire que discuter et nous dire à la fin que ce n’est pas possible budgétairement ».
En réponse, le Conseil départemental devrait se rapprocher de la communauté de communes pour travailler avec les agriculteurs. Il y a la volonté d’aller sur le terrain pour affiner le tracé avec les agriculteurs sur les zones les plus sensibles. Les tronçons les plus faciles se feraient en premier sur les ouvrages publics et les zones ne posant pas de problème. Pour le reste, il y aura nécessité de concertation et de transparence avec les agriculteurs.
Les agriculteurs et la communauté de communes s’accordent donc sur l’utilité et les bénéfices revenant au territoire de la future voie verte. Cependant, les agriculteurs resteront mobilisés et vigilants sur l’avancé du projet.

Loïc Belin