Logettes
Un bâtiment économe en paille et en travail

Si le système logettes en vaches allaitantes n’est pas nouveau, il reste malgré tout à développer. C’est vers ce choix que s’est porté Antoine Moury dans le cadre de projet d’installation avec son père Olivier en 2019. L’objectif était alors de développer les capacités de logement de l’exploitation afin d’éviter qu’une partie du troupeau ne passe l’hiver dehors.

Un bâtiment économe en paille et en travail
La luminosité du bâtiment apporte du confort de travail et du bien-être aux animaux.

Pour faire des économies de paille mais aussi de travail, Antoine et Olivier Moury ont opté pour un système logettes avec aire raclée. Le bâtiment est très lumineux et bénéficie d’une bonne ventilation. Il mesure 23 mètres de large par 54 mètres de long et offre 52 places centrales en logettes positionnées en vis-à-vis sur lesquelles ont été installés des tapis et un boudin rempli d’eau en tête de logette afin que les animaux ne s’avancent pas trop ou qu’ils ne se blessent. Le couloir d’alimentation a été prévu suffisamment large pour y recevoir une rangée de bottes, facilitant sa reprise et permettant l’économie d’un investissement nouveau de stockage. Le long des cornadis, un racleur automatique passe trois fois par jour et pousse les déjections vers une fosse à fumier bétonnée. La seconde aire bétonnée est nettoyée avec le godet du tracteur et permet le paillage mécanique des box à veaux situés le long. Un parc de vêlage/infirmerie et un parc pour le taureau ont également été prévus. L’affouragement se fait de part et d’autre grâce à des râteliers. Les logettes ne bénéficient que d’une poignée de paille lorsque le bâtiment est plein en hiver. « Le peu de paille que nous déposons et les refus ajoutés suffisent à disposer d’un fumier facile à reprendre. Même s’il est mou, nous n’avons pas de problème pour le chargement. Nous avons ainsi fait l’économie d’une fosse à purin et du matériel nécessaire pour l’épandage des effluents liquides », explique Antoine. « Les animaux restent relativement propres et apprécient le confort des tapis. Seules trois ou quatre réfractaires ne veulent pas s’y coucher », ajoute Olivier. Le Gaec réalise une économie annuelle d’environ 40 tonnes de paille (soit au moins 4.000 € par an selon les cours). Le travail aussi se trouve considérablement réduit mais à 4.800 € la place (250.000 € au total), l’investissement de départ reste nettement supérieur aux coûts moyens rencontrés qui se situent autour des 3.000 € la place. Outre les aménagements, ce surcoût s’explique aussi par la hauteur du bâtiment qui a été conçu pour recevoir prochainement une centrale photovoltaïque de 99 Kwc. Olivier et Antoine espèrent ainsi soulager leurs annuités par un retour financier de 3.000 à 4.000 € par an sur les 15 premières années.
Damien Valleix