MFR de Fougerolles
L’IA par l’éleveur en direct

La pratique de l’insémination par l’éleveur se démocratise. Quatre élèves de la MFR de Fougerolles, en Haute-Saône, y ont consacré leur projet d’initiative et de communication, en organisant une journée en ferme sur ce thème, le 11 février dernier.

L’IA par l’éleveur en direct
Yves Favain, Maxime Guisado, Pauline Montavon, Marjorie Del, Naomie Pierre et Héloïse Wicky.

Le 11 février dernier, sur l’exploitation d’Olivier Rapenne, à Fougerolles, quatre élèves en première année de BTS Acse (Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole) à la MFR, ont organisé une journée de formation sur le thème de l’insémination par l’éleveur, à l’intention de leurs camarades. Elle a réuni 21 participants des classes de BTS et en Certificat de spécialisation. Maxime Guisado, Pauline Montavon, Marjorie Del et Naomie Pierre partagent en effet une même passion pour l’élevage, ce qui les a conduits à imaginer et monter un projet dans le cadre de leur Pic (Projet d’initiative et de communication) : une journée technique en lien avec la zootechnie. « Nous sommes partis de nos réflexions, à partir de ce que nous observons chez nos maîtres de stage, qui font pour la plupart appel à la coopérative d’élevage pour inséminer leurs animaux, en nous posant la question : pourquoi l’insémination par l’éleveur n’est pas plus répandue ? », explique Marjorie Del. Une question qui a amené le petit groupe à se rapprocher d’Héloïse Wicky, technicienne génétique et monitoring chez Gen’iatest. La coopérative, dont la zone d’activité s’étend principalement sur les départements du Doubs et de Haute-Saône, intervient en effet dans les domaines de la reproduction et du suivi des troupeaux. « Nous avons ensuite cherché une exploitation qui accepte de nous accueillir, qui mette à disposition son troupeau pour la démonstration, poursuit Pauline Montavon, et Olivier Rapenne a accepté ».

Innovations technologiques en IA

La matinée a été consacrée à des apports théoriques au sujet de la reproduction des bovins (anatomie de l’appareil génital, cycle, gestation, etc.). L’après-midi, dans la stabulation d’Olivier Rapenne, les participants étaient répartis en deux ateliers successifs. « D’un côté notre enseignant de zootechnie, Yves Favain, pour les travaux pratiques de manipulation et de contention… car c’est un des aspects importants pour la réussite de l’insémination, et de l’autre côté Héloïse Wicky pour des démonstrations d’échographies, d’insémination, avec le matériel le plus récent ! », s’enthousiasme Marjorie. Ainsi, les jeunes participants ont pu découvrir en direct une des plus récentes innovations dans le domaine de l’IA : la technologie ‘’Eye Breed’’, qui permet d’inséminer sans fouille rectale préalable. « C’est un système qui va trouver tout seul le col de l’utérus », résume la jeune fille. En effet, la caméra présente à l’extrémité du pistolet permet d’abord de repérer le col utérin, et c’est un système d’aspiration qui l’immobilise afin d’établir un contact permanent. L’opérateur n’a plus qu’à aligner les anneaux du col par quelques mouvements extérieurs pour permettre au cathéter en inox de l’atteindre et d’y déposer la semence. Connecté au smartphone de l’éleveur, l’Eye breed renvoie l’image de la caméra sur le téléphone et peut aussi enregistrer l’acte d’IA, l’analyser et même la déclarer en direct au serveur grâce à l’application fournie par le constructeur. Si, au départ, cette innovation a été motivée par des raisons de nature ergonomique – réduire les risques d’apparition de troubles musculo-squelettiques chez les inséminateurs –, elle lève aussi un des principaux écueils techniques à la démocratisation de l’insémination par l’éleveur. Au niveau national, la pratique de l’IA par l’éleveur (ou IPA) est en progression régulière depuis 2007. Elle concerne près de 5.000 exploitations, et pas loin de 700.000 IA. Elle est plus répandue dans les zones à faible densité d’élevages et dans les grands troupeaux.