Charolais-Brionnais
L’avenir est à la gestion des risques

Le Pays Charolais-Brionnais a été une nouvelle fois durement impacté par les intempéries en 2019. La FDSEA n’a pas ménagé ses efforts pour venir en aide aux agriculteurs sinistrés. Mais la répétition des phénomènes extrêmes soulève de nombreuses questions sur une nécessaire gestion du risque.

L’avenir est à la gestion des risques

Dans le Pays Charolais-Brionnais, 2019 aura une fois de plus été marquée par les évènements climatiques à répétition. Canicule, absence de précipitations et même grêle sur le secteur d’Issy-l’Évêque ont durement impacté les exploitations dont certaines ont dû affourager les animaux pour la troisième saison consécutive.

Dès le mois de juillet, la FDSEA provoquait des pré-visites sécheresse sur le terrain pour alerter l’administration sur l’ampleur du phénomène. La mobilisation syndicale a permis l’activation du fond de calamité : 13 millions d’euros ont ainsi pu être débloqués pour le département. Une enveloppe de plusieurs millions d’euros a été attribuée pour des dégrèvements d’impôts. Des prises en charge de cotisation MSA ont eu lieu. « Certaines exploitations ont touché jusqu’à 9.000 € d’aide », rappelle Joël Maltaverne. « Si on ne s’était pas battu, on n’aurait rien obtenu ! », enchérit Jean-François Lacroix.

Injuste moyenne olympique

La répétition des évènements climatiques pose question sur l’avenir de l’assurance récolte pourtant encouragée par les pouvoirs publics. Dans le Charolais-Brionnais, certains agriculteurs qui avaient choisi de s’assurer pour les prairies se sont retrouvés avec des montants d’indemnisation inférieurs à ceux attribués dans le cadre des calamités. Un comble qui s’explique par le fait que le taux de perte calculé par les assureurs est basé sur une moyenne dite « olympique » prenant en compte cinq années dont sont exclues la meilleure et la moins bonne. Or avec deux années de sécheresse consécutive, la moyenne olympique a brutalement chuté cette année, provoquant un effondrement du montant de l’indemnisation. Interpellée par de nombreuses remontées de terrain, la FDSEA s’est saisie du sujet et un dialogue avec les assureurs a été instauré. « Nous leur avons demandé de faire évoluer le système avec la possibilité, par exemple, de cumuler assurance et calamités », rapporte Joël Maltaverne. « Ce problème risque de décourager beaucoup d’éleveurs à s’assurer », confie Jean-François Lacroix et celui-ci d’ajouter que « l’assurance prairie était pourtant une solution pour les exploitations diversifiées qui n’ont pas droit aux calamités ».

Quelles stratégies pour s’adapter ?

Cet épisode soulève de nombreuses questions sur la gestion du risque. « Faut-il continuer d’inciter à s’assurer ? Faut-il plutôt une assurance revenu ? Une assurance obligatoire pour tout le monde ? Ce sont des questions incontournables pour la nouvelle Pac et, à l’occasion de notre assemblée générale, nous souhaitions les soumettre à nos deux députés européens », confie Jean-François Lacroix.

Le violent épisode de grêle sur Issy-l’Évêque a aussi mis en lumière la problématique de l’amiante, matériau dangereux encore présent dans la plupart des toitures anciennes de stabulations. Sur ce sujet sensible, la FDSEA a réuni tous les acteurs concernés. « Ces évènements de plus en plus fréquents nécessitent une réflexion sur le long terme afin de trouver des stratégies d’adaptation durables. Nous avons aussi à réfléchir sur la gestion de l’eau, point central des exploitations dans les années futures », conclut Joël Maltaverne.