Le blé à 300€/tonne
Un risque d’instabilité ?

Dans un communiqué de presse du 4 novembre, la société de conseil Agritel, experte des marchés agricoles, s’inquiète de la flambée du prix du blé meunier qui a frôlé les 300€/tonne sur le contrat à terme d’Euronext.

Un risque d’instabilité ?

« Derrière cette performance, se cache avant tout une réalité fondamentale : l’offre de blé en chute chez les grands exportateurs n’est pas suffisante pour répondre à la demande record des pays importateurs. », explique Sébastien Poncelet, directeur du développement d’Agritel Cette flambée des prix s’explique par les mauvaises récoltes constatées au Canada, en Russie et aux États-Unis ainsi qu’en perte de qualité en Europe. À ces facteurs, s’en greffe un autre : « le manque de maïs sur l’été », que la demande de blé tente de compenser. Pour Agritel, ces tensions sur le blé pourraient durer. En effet, « les menaces qui planent sur la prochaine récolte ne font que rajouter de l’huile sur le feu avec d’ores et déjà des levées de blé perturbées par le manque de précipitations en mer Noire ou aux États-Unis. Il ne faut pas oublier la flambée des prix des engrais azotés doublée de risques de pénuries qui pourraient compromettre l’obtention d’une bonne production en 2022 », analyse Sébastien Poncelet. « L’indice alimentaire de la FAO est de retour sur les plus hauts du printemps 2008 et 2011 quand les émeutes de la faim et le « printemps arabe » avaient bousculé l’ordre établi », souligne-t-il. En frôlant les 300 €/t, le cours du blé meunier s’approche d’un seuil symbolique, franchi en septembre 2007.