La section bovine de la FDSEA de Saône-et-Loire s’est réunie pour faire le point sur la conjoncture et les nouvelles lois concernant la filière bovin viande, notamment avec la loi ÉGAlim 2 qui pour rappel, rend la contractualisation obligatoire en viande bovine. L’occasion aussi de faire le point sur le déploiement du Label rouge en Bourgogne Franche-Comté. Pour cela, Pauline Villebrun d’Interbev BFC, et Christophe Larue, ambassadeur Label rouge pour la région, sont intervenus.

Le déploiement du Label rouge en BFC
*CPC = conditions de production communes à tous les cahiers des charges 

La viande demeure un pilier de l’alimentation des Français. Au-delà de sa fonction nourricière, les consommateurs sont à la recherche de sens dans leur alimentation. Il s’ajoute à cela des nouvelles attentes sociétales : respect de l’animal et de l’environnement, éthique de production, absence d’impact négatif sur la santé. Ainsi, il est nécessaire de faire en sorte que la viande garde une place centrale dans l’alimentation, mais de manière durable et responsable.
Pour la section bovine d’Interbev, cet enjeu s’est traduit par un nouveau plan de filière avec le développement des signes officiels de qualité comme axe stratégique majeur, et plus spécifiquement sur le Label rouge, seul label garantissant la qualité organoleptique supérieure d’un produit.

Un cahier des charges rénové

Le cahier des charges du Label rouge est strict et prend en compte toutes les attentes du consommateur. En effet, le cahier des charges intègre, entre autres, des éléments liés à l’alimentation des animaux (100 % végétal et sans OGM), au système d’élevage (80 % minimum d’autonomie alimentaire avec une herbe et le fourrage principalement produit sur l’exploitation, etc.), et au bien-être animal. En effet, les animaux sont au pâturage au moins cinq mois par an et un outil d’évaluation du bien-être animal (BEA), Boviwell, devrait être intégré prochainement au cahier des charges : il permettra de garantir un niveau supérieur de bien-être animal dans les élevages.
Enfin, la qualité du produit est aussi prise en compte dans le cahier des charges. Les animaux doivent avoir une conformation R minimum, et les carcasses sont maturées minimum 10 jours, pour garantir une tendreté supérieure.

Un surcoût pour l’éleveur

Le cahier des charges engendre des surcoûts liés à l’application des conditions de production communes du Label rouge (voir tableau). Ces chiffres soulignent l’importance d’augmenter rapidement le nombre d’animaux labellisés par exploitation et la part de la carcasse valorisée en Label rouge. Cela est d’autant plus important que les coûts liés à l’alimentation ont quasi doublé ces derniers mois.
L’objectif défini par le plan de filière est de passer à 40 % de Label rouge en cinq ans. Actuellement, ce pourcentage est seulement de 3 %, mais des moyens sont mis en place par Interbev pour augmenter ce chiffre.

Des ambassadeurs du Label

L’ambassadeur est le représentant de la filière sur le terrain. Il se rend dans les points de vente (artisans bouchers/GMS) et rencontre les acteurs de la filière. Sa mission est de faire connaître et favoriser l’implantation. Pour la Saône-et-Loire, un ambassadeur va être dédié pour le secteur sud Bourgogne.
Pour développer le Label rouge, l’ambassadeur présente la démarche Label rouge et les outils mis en place par Interbev pour accompagner cette démarche et permet ainsi une mise en relation entre les points de vente et les ODG (sans prendre parti). Cela permet aussi de recueillir les perceptions, les demandes, les freins et les suggestions des managers de rayon, des bouchers et artisans sur le terrain.
De plus, un accompagnement technique (et non commercial) auprès des commerciaux lors des rendez-vous clients (boucheries et enseignes) sera réalisé pour présenter la démarche et répondre aux questions et demandes. Des formations sur la démarche seront mises en place auprès des chefs bouchers et de leurs équipes (pour un meilleur accompagnement client).
Enfin, un accompagnement à la mise en place d’une animation en GMS au moment de la conversion du magasin/de la boucherie sera proposé. Ainsi, des éleveurs ou animateurs formés par Interbev interviennent dans les magasins pour parler de la démarche et faire découvrir et déguster aux consommateurs les viandes de bœuf Label rouge.
Tout ce travail entrepris par Interbev, la section bovine de Saône-et-Loire va le décliner et le suivre de près, avec toujours comme objectif la rémunération au plus juste des éleveurs.

Loïc Belin

La contractualisation obligatoire

L’accord Interprofessionnel du 22 mai 2019 rend la contractualisation écrite obligatoire pour toutes les transactions de bovins et de viande bovine Label rouge. Cette contractualisation permet, entre autres, de sécuriser les relations commerciales pour favoriser l’équilibre entre l’offre et la demande et la rémunération de chaque acteur. Mais surtout, cela permet de favoriser une juste rémunération de chaque acteur de la filière par la prise en compte d’un indicateur de coût de production dans la détermination du prix.
Un guide sur la contractualisation est disponible sur le site internet d’Interbev. Différents modèles de contrats sont proposés par Interbev, que l’éleveur soit adhérent ou non à une OPNC. Ces modèles sont disponibles sur demande auprès du Comité régional Interbev Bourgogne Franche-Comté.
Cette contractualisation obligatoire est désormais généralisée à toutes les productions en viande bovine grâce à la loi ÉGAlim2. Afin de présenter tous les enjeux de la loi, Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB, est intervenu ce 7 décembre à la salle des fêtes d’Écuisses.