Le Bon Samaritain
Un maillon devenu incontournable

Régis Gaillard
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La prise en charge de l’arrêt cardiaque en France constitue un enjeu de santé publique majeur. Le Bon Samaritain est devenu un maillon incontournable afin, tout simplement, de sauver des vies.

Un maillon devenu incontournable
Une application pour sauver des vies.

L’arrêt cardiaque est responsable de la mort de plus de 50.000 personnes par an. Le taux de survie moyen d’une victime d’un arrêt cardiaque est seulement de 7,5 % en France. Ce faible pourcentage s’explique, en partie, par l’absence d’une pratique rapide de réanimation cardiaque par les témoins et l’utilisation trop tardive d’un défibrillateur cardiaque. Sans geste de réanimation, chaque minute qui passe diminue de 10 % les chances de survie. Une victime d’un arrêt cardiaque qui n’est pas réanimée dans les 10 minutes n’a quasiment aucune chance de survie. La problématique est encore plus grande dans les zones rurales, à moindre densité de populations ou, pire, avec les déserts médicaux.

La technologie pour sauver des vies

De nombreuses applications se développent, ayant pour objectif de gagner du temps pour prodiguer les premiers soins à une personne en détresse dans l’attente de l’arrivée des secours publics. C’est le cas notamment de celles relatives au recensement et à la mise à disposition des défibrillateurs automatisés externes à proximité d’un évènement (Staying Alive) ou celles relatives à l’engagement d’un citoyen secouriste (Sauv Life, le Bon Samaritain). Leader dans le domaine de la cartographie des défibrillateurs avec l’application Staying Alive, la communauté de volontaires du Bon Samaritain est devenue un maillon incontournable de la chaîne des secours qu’elle a révolutionné dès son lancement en 2017 avec les Pompiers de Paris et qui est désormais déployée dans une soixantaine de départements.

Fort de 110.000 membres, Le Bon Samaritain connait une croissance soutenue. Et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues aux formations de premiers secours. Ce sont ces Bons Samaritains, formés pour la plupart, mobilisables à tout instant par les services de secours, qui sont le cœur de l’efficacité de cette solution. Avec plus de 7.500 déclenchements à ce jour, plusieurs milliers d’interventions ont été réalisées avant l’arrivée des secours et plusieurs centaines de vies sauvées. Organisme à but non lucratif, Le Bon Samaritain met gracieusement à disposition ses applications communautaires, autant au grand public qu’aux professionnels de l’urgence (Pompiers et Samu). Son financement est assuré grâce au mécénat de partenaires privés et publics. À sa mission principale qu’est l’amélioration de la survie des victimes, s’ajoute la sensibilisation de la population à l’apprentissage des gestes qui sauvent, principal objectif gouvernemental dans le domaine de l’arrêt cardiaque.

Le Bon Samaritain arrive en Saône-et-Loire
Lors de la signature de la convention.

Le Bon Samaritain arrive en Saône-et-Loire

En 2020, les sapeurs-pompiers de Saône-et-Loire ont déclenché 514 fois les secours pour suspicion d’ACR. Logique, alors, de voir le président du Département André Accary signer la convention avec Le Bon Samaritain pour permettre au SDIS 71 de faire appel à des renforts parmi les citoyens. Il s’agit pour chacun, de pouvoir disposer de l’application Staying Alive pour être à disposition des pompiers, que l’on maitrise ou non les gestes de premiers secours. Une signature entre le Fonds pour le développement du Bon Samaritain (FDBS) et le Service départemental d’incendie et de secours de Saône-et-Loire (SDIS 71) effectuée sous l’égide du préfet Julien Charles en présence du président du conseil d’administration du SDIS71, André Accary, du directeur départemental des services d’incendie et de secours de Saône-et-Loire, le colonel Frédéric Pignaud, du président de l’union départementale des sapeurs-pompiers de Saône-et-Loire, Thierry Vuillemin, et du responsable national du Bon Samaritain le 11 janvier dernier.

Comment ça marche ?

Lors d’un Arrêt cardio-respiratoire (ACR), le Centre de transmission de l’alerte (CTA) engage les secours publics. Une fois les secours engagés, l’opérateur du CTA recherche, via l’application Internet Le Bon Samaritain, si un secouriste est disponible. Les Bons Samaritains disponibles aux alentours sont géolocalisés et informés par un système de déclenchement à distance via leur téléphone mobile. Si un Bon Samaritain accepte, le CTA est informé et Le Bon Samaritain se rend sur les lieux de l’ACR guidé par son téléphone portable. La position d’un Défibrillateur automatique externe (DAE) est transmise au Bon Samaritain. Si deux Bons Samaritains sont disponibles, l’un se rend sur les lieux de l’ACR et l’autre va récupérer le DAE avant de se rendre sur les lieux.

Tout le monde peut jouer un rôle et télécharger l’application Staying Alive pour être recensé. Si vous avez un diplôme de secouriste, vous pouvez aller directement auprès de la personne pour prodiguer les premiers secours. Si vous n’avez pas de notion de secourisme, vous pouvez aller chercher le défibrillateur à proximité pour faire gagner du temps au secouriste déjà sur place.