Elevage laitier
Le matelas amortit les pépins sanitaires

Publié par Cédric Michelin
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A Ayat-sur-Sioule dans le Puy-de-Dôme, les trois associés du Gaec du Puy ont investi, il y a cinq ans, dans des logettes-matelas lors de la construction de leur nouveau bâtiment qui abrite quatre-vingts vaches laitières. À la clé : plus de confort de travail et moins de mammites.

Le matelas amortit les pépins sanitaires

Le Gaec du Puy compte trois associés : Jean-Marie, le père, qui devrait bientôt faire valoir ses droits à la retraite et Fabrice et Bertrand, ses deux fils. Il y a dix-huit mois, le départ prématuré de leur salarié est venu rebattre les cartes de leur organisation, si bien que c’est désormais Fabrice qui, jusque-là plutôt polyvalent, a repris la gestion du troupeau laitier ; quatre-vingts vaches de race prim’holstein qui évoluent depuis cinq ans dans un bâtiment de 1.700 m², entièrement équipé de panneaux sandwich isolants.

Poudré matin et soir

Divisé en trois parties, le bâtiment comprend une aire pour les vaches avec au centre des cornadis, une maternité et des cases à veaux, et une salle de traite en deux fois huit trayons pour une production annuelle de quelque 630.000 litres de lait. Le tout de plain-pied. « Nous avons conçu les plans nous-mêmes avec mon oncle. Le tout a été validé par un architecte », indique Fabrice. L’optimisation du travail a été au cœur de cet aménagement. Dans cet esprit, les associés ont tiré un trait sur l’aire paillée. Seules les cases à veaux et la maternité sont paillées, le reste est bétonné, tandis que chaque cornadis dispose d’un matelas. « La partie matelas est raclée et poudrée (poudre asséchante) deux fois par jour moyennant quarante minutes de travail à chaque fois », explique l’éleveur. Le Gaec a déboursé 12.000 euros pour les matelas et 15.000 euros pour le racleur. Au-delà du coût, les associés avouent avoir gagné sur le volet sanitaire avec ce système, « nous avons bien moins de mammites que sur litière accumulée et moins de problèmes de cellules ». Au moment de la mise en place, en novembre 2014, faute d’informations suffisantes sur les opérations à pratiquer sur le béton, les agriculteurs ont essuyé pas mal de problèmes de boiteries. « Depuis que nous avons scarifié et rainuré le béton cela va beaucoup mieux ». Désormais pleinement opérationnel, le bâtiment aura nécessité un investissement de près de 600.000 euros.
Sophie Chatenet