Comité loup Saône-et-Loire
Vers des évolutions

Prévu dans le plan national loup, un comité départemental loup a été constitué par le préfet de Saône-et-Loire en 2020, en remplacement de la cellule de veille et de suivi. L’objectif de ce comité est le partage d’informations, d’échanger sur les actions mises en place et sur les travaux en cours.
Depuis maintenant deux ans, en raison des nombreuses attaques et victimes, la profession se bat pour défendre les éleveurs ovins et leur mode d’élevage, face à ce prédateur qu’est le loup.

Vers des évolutions
Délimitation des communes du département en Cercle 2 (vert foncé) ou en Cercle 3 (vert clair).

Le comité départemental loup est composé de différentes organisations à savoir les services de l’État et établissements publics, plusieurs collectivités territoriales (Conseil départemental, associations de maires, Parc du Morvan, etc.), de la profession agricole (chambre d’Agriculture, syndicats agricoles, Institut de l’élevage), de la Fédération départementale des chasseurs et d’associations environnementales (AOMSL, Capen, SHNA, LPO).
Le premier comité loup de l’année 2022 a commencé par un bilan des attaques au cours de l’année 2021 : il se dénombre 267 brebis mortes et 198 autres blessées. Dans le Clunisois, il a été recensé officiellement 26 attaques, concernant 12 éleveurs déplorant 103 ovins morts (tués/euthanasiés) et 110 ovins blessés. L’enveloppe pour l’indemnisation des animaux a été de 70.000 €. Malheureusement, l’indemnisation des pertes indirectes est encore trop peu prise en compte, c’est pourquoi un travail national est en cours avec l’Institut de l’élevage pour mieux chiffrer l’impact des attaques de loup sur les troupeaux.
Après les attaques dans le Clunisois, la DDT71 a aussi mis à disposition du matériel de protection aux 12 éleveurs : 130 filets et 31 électrificateurs ont été apportés aux éleveurs par la DDT et la chambre d’Agriculture.
Ce loup a été prélevé grâce au travail de la profession mais aussi grâce aux lieutenants de louveterie, qui ont passé 20 soirées et plus de 300 heures a minima sur le terrain. De plus, il a fallu rajouter la présence de la brigade mobile d’intervention de l’OFB pendant deux semaines, ce qui a permis le prélèvement du loup le 8 juin à Flagy par un de leur agent.

La reconnaissance de non-protégeabilité partielle des troupeaux, étape transitoire vers la zone difficilement protégeable

Une commission prédation a été créée en septembre 2021. Elle est composée de la chambre d’Agriculture, de la FDSEA et des JA 71, et a pour objectif d’améliorer la protection des troupeaux, d’informer, d’accompagner les éleveurs et de maintenir un dialogue « constructif » avec l’administration.
La commission prédation travaille sur plusieurs axes à long et moyen terme. À court terme, elle accompagne les éleveurs prédatés en leur apportant un soutien moral (visite des éleveurs attaqués, travail avec la MSA et le service de remplacement) et matériel (pose de pièges photos, filets, demande de Tir de défense simple (TDS), réponse à l’appel à projet protection des troupeaux etc.).
À long et moyen terme, la commission travaille sur deux notions différentes :
- la reconnaissance de non-protégeabilité partielle des troupeaux (RNPP), qui est une reconnaissance sur une partie de l’exploitation seulement ;
- la zone difficilement protégeable (ZDP), à l’échelle d’un territoire.
La reconnaissance de non-protégeabilité partielle (RNPP) des troupeaux serait accordée par le préfet de département après avis du préfet coordonnateur, pour un ou plusieurs troupeaux d’un éleveur. La RNPP permettra alors d’obtenir le TDS sur l’ensemble des lots de l’exploitation, à condition que les moyens de protection nécessaires soient mis en place sur les lots/parcelles protégeables. C’est une demande individuelle, à renouveler chaque année auprès de la DDT.
Mais avant, la RNPP doit être argumentée par une analyse technico-économique du parcellaire et de la conduite d’élevage de l’exploitation. Pour cela, la chambre d’Agriculture a été missionnée pour réaliser des études de vulnérabilité afin d’établir des critères qui serviront par la suite à reconnaître la non protégeabilité partielle des troupeaux.
Autre mesure, la notion de Zone Difficilement Protégeable (ZDP) permet aux éleveurs de la zone définie (par exemple le département) dans un arrêté préfectoral, et qui en font la demande, d’obtenir un TDS sans mettre en place les moyens de protection comme défini dans le Plan national loup, ni même sans être attaqué au préalable. Pour cela, la profession va se servir des études de vulnérabilité de la chambre d’Agriculture pour démontrer que tout le territoire n’est pas protégeable.
Enfin, la commission travaille sur la révision d’un plan Loup qui doit être adapté à chaque territoire d’élevage et non un plan Loup national adapté au contexte alpin.

Loïc Belin

Protection des troupeaux : les appels à projets sont ouverts 

Protection des troupeaux : les appels à projets sont ouverts 

Le conseil régional Bourgogne Franche-Comté vient de lancer un appel à projets pour accompagner les éleveurs dans l’adaptation de la conduite des troupeaux soumis au risque de prédation par les grands prédateurs. Cet appel à projets permet de subventionner la mise en place des mesures de protection en fonction du cerclage de la commune dans laquelle se situe l’éleveur. L’objectif est de permettre le maintien d’une activité pastorale malgré la contrainte de la prédation en aidant l’exploitant à protéger son troupeau contre la prédation. Après les dernières attaques du loup sur le département, l’arrêté délimitant les zones éligibles aux mesures de protection des troupeaux contre la prédation a été révisé en conséquence. Ainsi, ce sont au total 340 communes qui sont classées en cercle 2, ce qui permet aux éleveurs recensés sur ces communes et respectant les conditions d’éligibilité de bénéficier d’aides à l’acquisition de clôtures et de parcs électrifiés. Cela permet aussi de bénéficier d’aides pour l’achat et l’entretien de chien de protection, ainsi que d’un accompagnement technique pour leur dressage.
Toutes les autres communes du département non classées en cercle 2 (C2) ont été classées en cercle 3 (front de colonisation), ce qui permet aux éleveurs de bénéficier de l’aide à l’acquisition et à l’entretien de chiens de protection, et de l’accompagnement technique.