Pré-tournée calamités sécheresse
Inquiétudes autour de l’eau…

Cela devient malheureusement un rituel depuis trois ans, chaque été la FDSEA organise avec la DDT une pré-tournée calamités sécheresse. L’occasion de recueillir des éléments concrets du terrain qui viendront compléter le dossier calamités à proprement parlé. Fait nouveau cette année, de grosses inquiétudes par rapport à l’eau que ce soit pour l’abreuvement des animaux mais aussi quant au niveau extrêmement bas des puits et ruisseaux.

Inquiétudes autour de l’eau…

Le début de la tournée à Trivy donnait l’ambiance : « sur le secteur c’est la pire année depuis dix ans. Cela fait trois semaines que l’on donne du foin » en cette fin juillet. Et pourtant, des solutions ont été recherchées avec notamment une réduction du troupeau chez l’exploitant visité. Mais sur ces secteurs accidentés, difficile de réimplanter des prairies grillées par trois années de sécheresse ou alors au prix de coûts exorbitants. La visite se poursuivait ensuite à Mussy-sous-Dun et Varenne-Saint-Germain, avec partout les mêmes constats, à savoir des pertes de 50 % par rapport à une année normale sur la récolte. Même situation à Issy-l’Évêque, Lucenay-l’Évêque, Saint-Firmin ou encore à Cortambert où s’achevait cette pré-tournée. Avec par exemple, des éleveurs qui affouragent depuis quasiment début juillet. Soit des charges supplémentaires, et ce alors que les autres charges ne baissent pas : certains dénonçant des fermages à 180 euros / ha sur des prairies qui ne produisent plus rien après trois sécheresses de suite.

L’eau, sujet d’inquiétude majeur…

Une autre inquiétude concernait la gestion de l’eau et l’abreuvement des animaux. Comme le soulignaient la quasi-totalité des exploitants rencontrés, « ce qui va coûter cher, c’est de devoir rouler l’eau tout l’été ». Un problème encore aggravé par la situation des nappes avec une sécheresse très précoce sur certains secteurs. Ainsi, l’Arroux, mais aussi la Grosne atteignent d’ores et déjà des niveaux excessivement bas, l’Arroux ne coulant presque plus par exemple à la limite entre la Saône-et-Loire et la Côte-d’Or. Une difficulté supplémentaire par rapport aux sécheresses des années précédentes.

Des adaptations mais…

Autre constat, un peu nouveau également cette année par rapport aux années précédentes, ce sont les tentatives de faire évoluer les systèmes après les sécheresses successives. Sans forcément de résultats probants à ce stade. Face à l’enchaînement des sécheresse, nombreux sont les éleveurs à diminuer leur troupeau, réduisant ainsi le chargement. Autre adaptation, l’implantation de sorgho par exemple pour essayer de contourner les problèmes rencontrés avec le maïs. Mais sans forcément le succès escompté tant le manque d’eau est criant, même pour une plante comme le sorgho. D’où un sentiment d’impuissance encore plus grand.
En complément de cette pré-tournée plutôt orientée vers l’ouest et le centre du département, une seconde tournée devrait être organisée fin août sur le Chalonnais et la Bresse. À suivre.

Thibault Laugâa