Abattoir d’Autun
Vital pour l’économie locale

Durant toute la durée de la foire économique, l’abattoir d’Autun aura été le fil rouge de la présence agricole. Tandis que les membres de l’association de sauvegarde de l’outil se relayaient sur l’espace Produits du terroir, une conférence consacrée au sujet réunissait toutes les personnalités concernées. Retour.
129072--conf_abattoir_1.JPG
Alors que cette foire économique est la première de Saône-et-Loire - pour ne pas dire une des seules - à permettre à l’agriculture locale de s’afficher comme un acteur de tout premier plan, l’importance de l’abattoir saute aux yeux. Au moment même où des perspectives de diversification se dessinent enfin concrètement dans le tourisme, la vente directe, les circuits courts, la perte de cet outil de proximité signifierait la disparition pure et simple de tous ces producteurs locaux tant appréciés du public et des espoirs de valeur ajoutée.
« L’Autunois et le Morvan forment une zone à part en Saône-et-Loire. Elle est entièrement dédiée à l’élevage, mais avec une difficulté majeure : celle de la moyenne montagne. L’abattoir est un outil phare pour le développement de l’élevage, pour l’Autunois, pour le Morvan, pour les départements limitrophes », estimait en ouverture le vice-président du conseil général, Christian Gillot. « L’agriculture de l’Autunois n’a rien à voir avec celle de la Bretagne ou celle du Bassin parisien. Ici, on a fait le choix de conserver un modèle agricole familial avec des femmes et des hommes qui vivent de la terre. Ici, on s’installe pour vivre au pays, la qualité de vie, installer sa famille... Pour préserver cela, il faut garder une vraie dynamique agricole. Et en tant qu’outil au service de l’économie d’un territoire, l’abattoir est une des réponses à cet enjeu », argumentait le président de la FDSEA, Bernard Lacour.

Emplois, circuits courts…


« La question agricole est au cœur des projets de la CCGAM* et fait l’objet d’un véritable pacte territorial pour le développement de la profession. Nous voulons investir dans cet outil communautaire parce qu’il représente aussi de l’emploi direct et un outil de formation pour les métiers des professions bouchères. L’abattoir nous intéresse également pour les 5.000 repas quotidiens que nous élaborons dans le cadre de notre restauration collective », expliquait le président de la CCGAM Rémi Rebeyrotte. La communauté de communes, tout comme le parc naturel régional du Morvan d’ailleurs, croit beaucoup à l’essor circuits courts sur son territoire. « Des circuits courts qui répondent à une nouvelle attente sociétale dans un monde qui change où l’on redécouvre les vertus alimentaires de l’agriculture », faisait remarquer le représentant de la chambre d’agriculture, Jean-Luc Desbrosses.

Il est encore temps pour s’engager


Aujourd’hui, l’avenir de l’abattoir semble s’éclaircir pour de bon. « A l’issue d’une phase de consolidation, l’activité se maintient. Les choses se sont améliorées sur le plan sanitaire. La mise aux normes des frigos est sur le point d’être acquise », détaillait le président de la Sica de l’abattoir, Bernard Joly. Ce dernier revenait par ailleurs sur l’engagement décisif du conseil communautaire de la CCGAM qui, en juin dernier, a choisi à l’unanimité de consacrer plus de 4 millions d’€ à la rénovation de l’abattoir. Le lendemain, le succès des portes ouvertes organisées par la Sica et l’association de défense confirmait l’attachement de la population et de leurs élus à cet outil économique.
En juin dernier, FranceAgriMer avait exigé que les éleveurs et la filière s’engagent financièrement dans le capital social de la Sica à hauteur de 66.000 €. A l’issue de la foire, le compte - constitué de prises de participation d’un montant de 300 € - ne devait pas être loin d’être bon.
« Nous avons encore besoin des élus. Nous devons encore nous mobiliser pour renforcer le capital social de la Sica », lançait néanmoins le président de l’association Jean-Philippe Nivost. Les défenseurs de l’abattoir « se démènent aussi pour amener de nouveaux marchés, de nouveaux abatteurs… Objectif : que l’outil soit économiquement viable, qu’on puisse transmettre un outil performant à nos enfants », concluait Jean-Philippe Nivost. Un vrai enjeu d'avenir.

* Communauté de communes du Grand Autunois Morvan.