Martine Chifflot-Comazzi
N’arrêtez pas de faire votre cinéma !

Habituée à évoluer sur les planches depuis son adolescence, Martine Chifflot-Comazzi a toutefois attendu 2006 pour basculer dans l’univers du cinéma. Avec, depuis lors, la sortie de six films.
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Lorsque l’on déroule la pelote de sa vie artistique, force est de constater que Martine Chifflot-Comazzi a contracté très jeune le virus de la scène puisqu’à l’âge de quinze ans, elle jouait déjà Brecht ! Enseignante, cette agrégée de philosophie originaire de Roanne évoluera professionnellement au sein de l’Université de Lyon I. C’est en 1998 qu’elle arrive dans le Brionnais « que j’ai découvert. J’ai beaucoup aimé une région que je ne connaissais pas » entre culture et paysages. « La Bourgogne, c’est une rencontre. »

Une décennie de cinéma


Dès 1983, elle crée la compagnie ARC Théâtre, s’inspirant du théâtre symbolique et s’efforçant de valoriser de grands textes philosophiques et poétiques d’Orient et d’Occident grâce à une mise en scène atypique et minimaliste. Outre l’écriture de nombreux livres et la création de multiples expositions, Martine Chifflot-Comazzi bascule en 2006 dans l’univers du cinéma, avec la réalisation d’un documentaire intitulé "Sur les pas de saint François". D’autres films suivront à rythme soutenu avec, en 2013, le moyen métrage "Le rêve de Jacob Settle". Qui est Jacob Settle et quel est son secret ? Samuel, un écrivain, s’interroge au sujet d’un mystérieux client de l’auberge qu’ils fréquentent tous les deux et où loge Samuel. Un dimanche, Samuel, qui s’inquiète de l’absence inexpliquée de Jacob, décide de l’aller visiter dans la maison mystérieuse, au-delà de la lande. Martine Chifflot-Comazzi a tourné ce film au cœur du Brionnais, entre Semur-en-Brionnais et Saint-Maurice-lès-Châteauneuf. Les ambiances et les paysages, extérieurs et intérieurs, restituent magiquement l’Irlande de Bram Stoker qui a écrit, en 1894, la nouvelle A dream of red hands dont ce film transpose l’histoire à notre époque. Mais le temps paraît s’être arrêté dans cette enclave imaginaire où le drame du repentir résonne puissamment.

L’Ineffable à découvrir


La dernière de ses productions n’est autre que le court métrage "L’Ineffable, Horreur à Gainsville" d’après The statement of Randolph Carter. Il s’agit de l’adaptation libre et fidèle d’une nouvelle de 1919 de H. Phillips Lovecraft qui situe l'action de nos jours. « Le court métrage est un format qui permet d’adapter des nouvelles », précise Martine Chifflot-Comazzi qui avoue un faible pour Hitchcock, le maître du suspens, et Bergman. Utilisant la région du Brionnais comme support, la réalisatrice réussit la gageure de produire des films à moindre coût, c’est-à-dire avec des budgets d’environ 10.000 €, ce qui suppose des durées de tournage très courtes, d’environ trois à cinq jours. Mais entre la préparation, l’écriture du scénario, la réalisation du story board, le montage…, une année complète est souvent nécessaire pour réaliser un film. Que l’on pourra prochainement découvrir sur grand écran.



Tournée dans le Brionnais


L’année 2003 marque la création d’un événement qui est devenu, en seulement quelques années, un rendez-vous prisé. A savoir le Festival de Bourgogne du Sud en Saône-et-Loire. Il faudra attendre dix ans pour voir la naissance de la Biennale cinématographique du Brionnais-Charollais. Une manifestation qui met en exergue un genre prisé des petits et des grands : le fantastique et le merveilleux. En 2017, cette manifestation devrait voir son ampleur grandir et s’élargir à différents réalisateurs.
Mais loin de se concentrer uniquement sur le cinéma, Martine Chifflot-Comazzi effectuera cet été une tournée de théâtre musical. Avec plusieurs dates d’ores et déjà fixées, à savoir Briant le 12 août à 21 h 00, Semur-en-Brionnais le 18 août à 21 h 00 et Châteauneuf le 21 août à 17 h 30. Ce spectacle s’installera dans un cadre privilégié, en l’occurrence les églises de chacune des communes. Il s’agira alors de découvrir la mise en scène d’une partie du texte de Qohélet (45 minutes), un intermède musical hébraïque et contemporain de la clarinettiste Béatrice Berne (10 minutes) et la mise en scène de textes relatifs à la Miséricorde (20 minutes).