Tendance commerciale semaine 44-2016
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Cette période de l’année est toujours difficile en terme de commerce avec un recul des ventes lié aux échéances fiscales qui courent sur les ménages, mais aussi la nécessité de ces derniers de réaliser les achats de gasoil en vue du chauffage hivernal. Les besoins des abattoirs sont plus facilement couverts avec le férié de la Toussaint, lequel était placé en début de semaine. Les conditions climatiques de cette arrière-saison ont toutefois permis une sortie progressive des animaux. Les centrales d’achats qui ont signé la charte "Cœur de gamme" ne la mettent pour l’heure pas spécialement en avant dans les magasins et les linéaires restent majoritairement approvisionnés de viandes étoilées issues de race laitière, voire de jeunes bovins.
La remontée des prix observée ces dernières semaines est à contre-courant des autres années où les semaines 43 et 44 étaient réputées comme les plus mauvaises de l’année en terme de commerce… Cette année, ce ne sont pas les ventes qui tirent les prix, mais bien le recul de l’offre.
Sur les marchés, les transactions sont calmes dans le domaine des viandes haut de gamme ou label avec une demande réservée de la part de la boucherie traditionnelle. La vente est en revanche assez fluide avec une fermeté des prix dans les charolaises ou limousines viandées ainsi que dans les allaitantes de milieu de gamme. La demande reste sélective, même si les tarifs se stabilisent dans les animaux légers, âgés ou en manque de finition. En réformes laitières, la tendance est plus favorable dans les bonnes vaches frisonnes ou montbéliardes correctement finies. Les animaux légers ou peu viandés demeurent très mal valorisés. En jeunes bovins, la tendance est légèrement positive dans le sillage des vaches. Il faut dire que de plus en plus de jeunes bovins sont consommés sur la France sans que les consommateurs n’y prêtent attention (du fait des barquettes étoilées…). La détente tarifaire est également observée dans les mixtes et les laitiers qui suivent la tendance des vaches.

Bovins d’embouche et d’élevage

L’activité commerciale profite de la détente observée dans les charolaises viandées et finies. Les engraisseurs qui ont été très réservés cet été montrent plus d’intérêt aux animaux de gabarit proches de la finition. Les acheteurs doivent faire face à la modestie de l’offre dans ces catégories, car le temps est encore doux et les animaux restent au champ. En revanche, la demande saisonnière demeure peu soutenue dans le bétail à finir tardivement sur l’hiver, car les frais de nourriture sont plus importants.

Broutards

Les sorties d’automne s’étalent doucement avec des conditions climatiques encore favorables. L’activité des marchés et de l’export sur l’Italie a été fortement perturbée par le férié de la Toussaint placé un mardi. Les tarifs sont stables dans les bons mâles charolais ou limousins de 350 à 400 kg, mais la tension est plus sensible dans la marchandise de second choix ou pour les sujets non vaccinés. Les marchés du Maghreb sont présents, mais limités en volumes depuis la chute du prix du pétrole. De leur côté, les Espagnols ont fait progresser leurs exportations vers le Moyen-Orient de +55 % en un an avec plus de 92.000 animaux expédiés… Dans les femelles, l’activité reste assez régulière dans les bonnes laitonnes charolaises vaccinées à exporter sur l’Italie ou indemnes d’IBR à engraisser sur le territoire. La vente se montre très calme dans les ordinaires à destination de l’Espagne.

Veaux d’élevage et d’engraissement

De nombreux opérateurs ont profité du férié de la Toussaint et de la perturbation du ramassage des veaux pour faire l’impasse ou réduire fortement les mises en place. La situation reste extrêmement tendue bien que les tarifs se stabilisent dans les veaux holsteins, abondances ou montbéliards. Le tri reste sévère dans les lots. Le marasme est important dans les croisés laitiers avec toujours un très fort décalage entre l’offre et les besoins. Dans les croisés montbéliards, les tarifs se maintiennent dans les sujets bien conformés. Le commerce reste sélectif dans les croisés jaune ou blanc bleu convenable. Les veaux jaunes ou blanc bleu léger sont délaissés.

Ovins
Même si les abatteurs n’ont pas de besoins très importants, la modestie de l’offre proposée à la vente ne leur permet pas de peser sur les prix des agneaux. La demande est un peu plus régulière dans les brebis de qualité, mais elle reste très calme dans les sujets ordinaires.

Porcs

L’Allemagne a (enfin) reconduit sa cotation. Les autres pays lui emboitent le pas, même si la France a continué de revoir sa référence à la baisse, en raison de l’écart de prix qui persistait avec l’Allemagne et pénalisait de ce fait la compétitivité de notre viande. L’incertitude reste de mise sur la scène internationale, tandis que le manque d’entrain de la consommation intérieure pèse sur le marché. A l’international, c’est sont les Etats-Unis où les prix sont au plus bas depuis des années qui continuent de menacer les intérêts des viandes européennes, mais aussi une demande chinoise plus tempérée bien que toujours importante. Le cours sur le Marché du porc breton se repliait ce lundi de -0,039 € pour atteindre un nouveau seuil de 1,300 € du kilogramme.