Tendance commerciale semaine 13-2017
Les marchés à la loupe

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l'analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.
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Bovins de boucherie
Le paysage de la consommation de viande est en pleine mutation, avec une revendication sociétale sur le bien-être animal, la facilité d’utilisation, mais également une recherche de qualité (ce qui peut paraître surprenant au regard de la tendance alors que seul le marché des femelles d’entrée de gamme progresse…). La montée en puissance de l’offre de produits végétaux qui détournent les appellations des produits carnés est inquiétante, car les industriels de la transformation se sont engouffrés sur ce marché très rémunérateur, avec des offres de plus en plus innovantes. L’offre en viande doit évoluer c’est un fait, mais ce qui peut-être fait sur les viandes hachées ou transformées est nettement plus compliqué à établir pour les morceaux nobles.
Sur les marchés, l’activité commerciale est peu soutenue dans les animaux hauts de gamme, alors que les acheteurs concentrent leurs achats sur les concours où l’offre est abondante et devrait aisément couvrir aisément les besoins (lire à ce sujet notre article en page 7 de cette même édition sur le concours d’Autun et alors que ce 1er avril se tiendra le concours de Romenay). Les tarifs pratiqués sur les premiers concours sont en retrait sur l’an passé, ce qui entraîne une tendance au plafonnement sur les marchés dans les bonnes génisses et les jeunes vaches limousines ou charolaises bien conformées et de qualité bouchère. Les aubracs gardent un écoulement régulier sur Paris. Dans le domaine des allaitantes de choix secondaire et bas de gamme, la réduction de l’offre –du fait des mises à l’herbe lors de cette semaine ensoleillée– facilite les échanges et une remontée des prix. Les abatteurs couvrent une partie de leur besoin avec du jeune bovin en raison du recul de la demande italienne.
En réformes laitières, les industriels n’arrivent toujours pas à stabiliser les prix, en dépit de la proximité des vacances de Pâques. Les gros abattages de fin d’année manquent à l’appel. Les plus-values restent d’actualité dans l’ensemble des vaches frisonnes ou montbéliardes. Cette tendance haussière est cependant amoindrie par les volumes de quartiers avants de jeunes bovins qui ne partent plus vers la Grèce du fait du carême. Malgré la mise à l’herbe, de nombreuses laitières maigres partent à l’abattoir dans l’état et restent faiblement valorisées. La tendance est lourde dans les jeunes bovins charolais avec des tarifs qui ne se maintiennent que par des volumes assez modestes et au report des ventes sur le marché intérieur.

Bovins d’embouche et d’élevage
La météo est très favorable à la pousse de l’herbe. Les engraisseurs ont des besoins, mais la tension qui se profile dans les femelles de qualité bouchère freine sérieusement les acheteurs. La demande cible des animaux de milieu de gamme avec du gabarit à herbager. Les femelles lourdes et proches de la finition se négocient sur les bases de la viande. La demande est soutenue dans les vaches holsteins ou montbéliardes de gabarit à herbager.

Broutards
Dans nos régions, les lots d’automne commencent à apparaître avec des éleveurs qui cherchent à bénéficier de la bonne tenue des prix dans les mâles légers. Cette gamme de marchandises reste demandée pour l’export, mais également pour la repousse. La demande est en revanche peu soutenue dans les animaux plus lourds à destination de l’Italie avec des tarifs qui restent sous pression. En femelles, la demande est normale pour les bonnes laitonnes indemnes d’IBR gardées pour la mise à l’herbe. Le commerce est tendu dans la moyenne marchandise destinée au marché espagnol.

Veaux d’élevage et d’engraissement
Après la progression significative des prix de ces dernières semaines destinées à rejoindre le cours espagnol, les intégrateurs commencent à faire monter la pression pour stopper la hausse dans les veaux laitiers. La tendance reste encore positive cette semaine, mais avec des hausses plus modestes. Le commerce reste compliqué pour les croisés limousins ou blanc bleu, légers ou de moindre conformation. Cette gamme de marchandise est achetée par les intégrateurs pour compenser le manque de veaux laitiers, mais pour des tarifs très peu éloignés de ces derniers. Dans les veaux allaitants, la demande est moins soutenue en vue des sorties de la mi-août ce qui entraîne une tension dans les bons mâles croisés/montbéliards. Le tri est encore plus marqué dans le second choix ainsi que pour les femelles.

Ovins
La demande prend de la force à l’approche des fêtes pascales. Les transactions sont plus rapides sur les marchés et les tarifs pratiqués poursuivent leur progression malgré une l’offre plus garnie. Avec trois semaines de retards sur l’an passé, la qualité est au rendez-vous, mais le recul de la consommation reste inquiétant. Cette année encore, les promotions des GMS mettront en avant les gigots néo-zélandais alors que ces dernières continuent de communiquer dans le même temps sur la proximité qu’elles ont établie avec les éleveurs français… De toute façon, l’offre intérieure n’est pas suffisante pour satisfaire les besoins en agneaux de Pâques. En brebis, l’offre est mesurée et juste suffisante pour la demande. La vente est fluide avec des tarifs en hausse dans les bonnes brebis lourdes.

Porcs

Le prix du porc a poursuivi ce lundi son ascension en cette fin mars à 1,462 € le kilogramme sur le Marché du porc breton, soit une hausse de +0,050 € sur une semaine. La demande se réveille en effet à l'approche des fêtes de Pâques dans le Nord de l'Union européenne, avec en parallèle une production en léger décrochage et une bonne demande pays tiers. Et le retour du beau temps commence déjà à en faire rêver certains de grillades…