Tendance commerciale semaine 11-2019
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 11-2019

Publié par Cédric Michelin
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Bovins de boucherie : Le niveau de consommation reste peu soutenu et toujours assuré par la vente de viande hachée. Les industriels incorporent de plus en plus de parties nobles des animaux dans ces gammes de produits, mais le résultat est un relèvement du coût du minerai. Ce dernier étant un produit d’appel dans les GMS, la concurrence est rude à la vente avec des centrales d’achats qui ne font aucune concession.

Face à des volumes de production pourtant revus à la baisse, les signes de reprise se font rares, car le marché reste dirigé par l’équilibre entre l’offre et la demande. Or, cette dernière demeure limitée. Les industriels adaptent l’activité de leurs abattoirs à la demande pour éviter les stocks, ce qui conduit à un nouveau recul des abattages. Ce repli d’activité fait monter les charges fixes qui faute de pouvoir être revalorisées dans le secteur aval se retrouvent dans les comptes des sociétés.

Le retour du soleil et d’une météo printanière regonfle le moral après cet hiver où les stocks fourragers ont été au cœur des préoccupations des éleveurs. Les éleveurs sont pressés de sortir leurs animaux pour limiter les achats de fourrage.

L’activité sur les marchés est intimement liée aux disponibilités, mais également à la pluralité des acheteurs. De plus en plus d’animaux partent directement en abattoirs avec des tarifs calibrés sans négociation. Sans saine concurrence, les tarifs restent sous la tutelle des gros opérateurs. Les transactions sont normales avec des tarifs qui se maintiennent dans les bonnes femelles charolaises ou les limousines de qualité bouchère. Les animaux haut de gamme sont réservés pour les concours de Pâques qui se tiendront entre le 26 mars et le 8 avril. Le début de la mise à l’herbe devrait cependant participer à une réduction de l’offre plus favorable aux échanges dans les prochaines semaines. Les transactions sont régulières avec des tarifs qui se maintiennent sans difficulté dans les allaitantes de choix secondaire, alors que les femelles d’entrée de gamme (souvent en manque de finition), se vendent sans difficulté dans le maigre. En réformes laitières, les disponibilités sont un peu plus étoffées avec la fin de la campagne laitière et les industriels couvrent assez facilement leurs besoins. Les tarifs sont reconduits dans les vaches Holsteins, ou Montbéliardes. La demande est soutenue dans les taureaux de réformes. En jeunes bovins, le début du carême orthodoxe impacte le commerce européen avec des mouvements qui se recentre sur l’Italie. Cet afflux de marchandise pèse sur la tendance avec des commandes qui se rétractent sur la France. Seule, la faiblesse de la production intérieure permet de résister à la pression des acheteurs. Il faudra attendre les fêtes Pascales pour observer une meilleure demande sur la botte italienne.

Bovins d’embouche et d’élevage : Même si les températures restent un peu fraîches, le climat est assez favorable à la pousse des prairies. Les mises à l’herbe seront bientôt d’actualité, ce qui va largement contribuer à l’allégement des charges dans les exploitations en manque de fourrage. L’activité commerciale est assez fluide dans le cheptel d’herbage ou d’embouche, mais les tarifs pratiqués tendent à se stabiliser au regard des hausses de ces dernières semaines et d’une tendance haussière qui tarde à se dessiner dans la viande.

Broutards : Les disponibilités de la semaine sont un peu plus étoffées, ce qui permet une meilleure couverture des besoins, mais sans pression sur les prix. La multiplicité des débouchés exports facilite l’écoulement dans les charolais ou limousins convenablement vaccinées FCO 4/8 de moins de 380kg. La demande pour la repousse à l’approche de la mise à l’herbe est confrontée aux tarifs élevés des broutards légers. Les tarifs sont plus discutés dans les +450kg pour les sorties d’été en Italie. Dans les femelles, la tendance au maintien des prix dans les 280/330kg vaccinées, mais la demande est moins soutenue dans les plus lourdes.

Veaux d’élevage et d’engraissement : Malgré les mises en place de fin août et la préparation de la rentrée, le commerce ne montre aucun signe de reprise dans les veaux holsteins. Les intégrateurs qui ont déjà de grosses difficultés à écouler leurs marchandises ne sont pas enclins à accorder la moindre plus-value. La seule gamme qui bénéficie d’une tonicité reste le monbéliard qui demeure apprécié pour la production de jeune bovin en Espagne. Les intégrateurs mettent la pression sur les taupes, jaunes, blanc bleus ou croisés divers d’entrée de gamme. Dans les veaux de bonne conformation, la tendance est lourde face aux faibles mises en place pour l’été.

Ovins : Les sorties sont un peu plus étoffées, mais un certain nombre d’éleveurs font de la rétention afin de profiter au maximum de la dynamique commerciale des fêtes Pascales. Le commerce reste régulier dans les agneaux laitons de qualité ou sous signe de qualité. Le placement est plus compliqué pour fin de lot de bergerie. En agnelets, la demande est plus ferme et absorbe facilement l’offre proposée à la vente. Les brebis lourdes et bien conformées sont recherchées et mieux valorisées.

Porc : La demande se réveille lentement tant sur le marché intérieur que sur le marché du grand export avec la confirmation d'une demande chinoise en augmentation auprès de nombreux opérateurs européens. Les poids tendent à diminuer. La tendance se détend sur l’ensemble des marchés européens et le prix progresse légèrement de +0,006€ à 1,183€ sur le MPB.