Les vaches sont de vraies cocottes-minutes et supportent mal les coups de chaud. Rhône terre d’éleveurs a organisé une journée d’information autour de la ventilation des bâtiments d’élevage. Ventilation naturelle et mécanique ont notamment été abordées.
La planète se réchauffe. Et il ne fait plus aucun doute, les journées caniculaires en été se multiplieront dans les années à venir. Si les hommes souffrent, les animaux, notamment les bovins, subissent des stress thermiques extrêmes qui ont des répercutions notables sur leur production. « Un bovin adulte produit beaucoup de chaleur. Il a en effet une puissance de chauffe de l’ordre de 1.000 W, équivalente à celle d’une cocotte-minute. Pour un humain, cette puissance s’élève à seulement 70 W », a indiqué Patrice Dubois, directeur de Rhône conseil élevage (RCE) en introduction d’une journée technique organisée à la MFR de Saint-Laurent-de-Chamousset par Rhône terre d’éleveurs (RTE) sur le thème de la « ventilation des bâtiments d’élevage et comment lutter contre les coups de chaud des vaches laitières ». Ainsi les vaches sont très sensibles aux chaleurs extrêmes, mais ne souffrent pas du froid. En effet, une vache qui a trop chaud ingérera et ruminera moins pour éviter la production d’extra chaleur, passera plus de temps debout et immobile, s’abreuvera davantage (à 15 °C, une vache boira entre 80 et 100 l par jour, le double à 30 °C), halètera et transpirera plus. Autant de signes visibles d’inconfort qui auront des répercussions notoires sur la production de lait (quantité, acide gras, risque d’acidose accrue, déficit énergétique…). « La reproduction est également impactée par le stress thermique ! » ajoute Patrice Dubois.
Attention aux taries et au fourrage
Face à ce constat, il est important d’activer les leviers pour permettre aux animaux de ne pas souffrir de ces conditions extrêmes. Et avant d’envisager des investissements dans des appareils de ventilation dynamique, plusieurs facteurs sont primordiaux à respecter. « Il faut avant tout bichonner les vaches taries. Il est également essentiel de donner aux animaux du bon fourrage, d’avoir des films alimentaires optimisés et enfin d’apporter du confort au quotidien », poursuit le directeur de RCE. À cela s’ajoute bien évidemment de l’eau en abondance, très propre et de préférence à une température de 10 °C. « Il ne faut pas hésiter à ajouter de l’eau à la ration si besoin », rajoute Patrice Dubois. Ces facteurs respectés, il est également intéressant d’apporter des aménagements aux bâtiments pour apporter davantage de confort aux vaches… et à l’éleveur.
Marie-Cécile Seigle-Buyat
