Équipement
Bâtiment d'élevage : les bénéfices de la ventilation

Dans les bâtiments d'élevage, la circulation de l'air devient un facteur déterminant de performance et de bien-être animal pour des agriculteurs confrontés à des températures en hausse. En Côte-d'Or, le Gaec du Château se félicite d'avoir installé un système de ventilation.

Bâtiment d'élevage : les bénéfices de la ventilation
(De gauche à droite) Guillaume et Christophe Erhard, Romain Labouebe : les trois associés du Gaec du Château se félicitent d'avoir investi dans un système de ventilation de leurs bâtiments d'élevage.

Ils sont onze. Onze ventilateurs dont les pales tournent derrière des grilles, répartis dans les deux bâtiments d'élevage du Gaec du Château, à Saint-Seine-en-Bâche, dans le sud-est de la Côte-d'Or. Voilà bientôt trois ans que Christophe et Guillaume Erhard, ainsi que Romain Labouebe, les trois associés, ont décidé de franchir le pas et de se doter d'un tel équipement, installé par la SARL Chapuis Frères. Pour cette exploitation en polyculture élevage lait, viande et céréales (150.000 litres de quota laitier en montbéliardes et engraissement de 150 génisses charolaises par an), les températures estivales, et parfois même printanières, de ces dernières années ont agi comme un signal d'alarme. « Notre pré n'a pas d'ombre, explique Romain Labouebe, du coup, en été, si les températures dépassent 30 °C, nos vaches ne sortent plus, elles restent dans les bâtiments dont l'un est dédié à l'engraissement et l'autre, à l'atelier lait. On repaille comme il faut et elles sont à l'abri du soleil avec le flux d'air assuré par les ventilateurs. C'est aussi très utile pour la salle de traite, pour éviter les mouches, et beaucoup plus agréable pour les vaches qui attendent de passer au trayeur, sur les caillebotis ». Accessoirement (ou pas), avec une température pouvant monter -dans le bâtiment et avant que le système de ventilation ne soit installé- à près de 50 °C en été, c'est aussi un vrai confort de travail retrouvé pour l'exploitant.

Rentabilité retrouvée

« Avec la chaleur, poursuit Romain Labouebe, les génisses en finition à l'engraissement ne mangeaient plus l'ensilage, elles n'avaient plus d'appétit, donc plus de gain de poids. Du côté des laitières, il y avait un impact sur la production... Installer une ventilation, on en parlait depuis des années et on est allés en voir chez des collègues du Jura ». Au bout du compte, ces températures trop élevées handicapaient sérieusement les performances attendues des animaux de l'exploitation. La ventilation permet à présent d'éviter aux animaux de suffoquer. « L'investissement de 21.000 euros HT a été bien rentabilisé, surtout si on repense aux 40 °C enregistrés en juin 2019, précise Romain Labouebe. Avant, les vaches se rassemblaient autour de l'abreuvoir, alors qu'à présent, elles se couchent dans tout le bâtiment. Sans ventilation, elles auraient tendance à rester debout pour justement évacuer de la chaleur corporelle. Sur un plan économique, on s'y retrouve largement, parce que l'engraissement est à nouveau facilité ». « Pour la production laitière, la première année d'installation de la ventilation, précise Guillaume Erhard, par rapport à l'année précédente, nous avons fait 3.000 litres de lait de plus par mois pendant la période chaude. Sur l'engraissement, on constate que les bêtes finissent leurs rations, alors qu'avant, elles en laissaient facilement un tiers... ».

Berty Robert