Entreprises individuelles
Le revenu brut agricole supérieur aux autres secteurs

Le revenu brut ou excédent brut d’exploitation (EBE) moyen des exploitations agricoles était de 41.550 € en 2018. Il est supérieur de 35 % à celui des dirigeants d’entreprises individuelles, tous secteurs d’activité confondus. Mais attention à ne pas en tirer des conclusions trop hâtives…

Le revenu brut agricole supérieur aux autres secteurs

Car le volume des capitaux investis et leurs dettes sont aussi bien supérieurs. « En 2018, les exploitants agricoles dégageaient un revenu brut de 41.550 € en moyenne contre 30.700 € pour les autres indépendants (métiers de bouche, restauration, artisanat industriel etc.) », révèle une étude du ministère de l’Agriculture. « Cette année-là, le revenu brut moyen d’un dirigeant d’une petite entreprise industrielle était de 33.170 € et celui d’un restaurateur-hôtelier de 29.040 €, soit près de 1,4 fois moins qu’un agriculteur », précise-t-elle. En fait, les écarts de revenu brut agricole interfilières (élevage, viticulture) des agriculteurs sont plus importants que les écarts de revenu brut intersectoriels (hôtellerie, boulangerie, industrie, agriculture etc.) de l’ensemble des indépendants. Mais sans subventions agricoles, le revenu brut moyen des agriculteurs serait 1,5 fois inférieur à la moyenne des autres secteurs d’activité. Il serait même le plus faible d’entre eux.

Valeur ajoutée

Ces chiffres masquent une répartition très différente de la valeur ajoutée créée par les entreprises individuelles. Les exploitants agricoles ont un revenu brut plus élevé malgré un chiffre d’affaires plus faible. Leurs charges salariales (18 % hors prélèvements privés) sont aussi proportionnellement moins élevées (57 % dans les autres secteurs). Alors que les charges d’amortissements et de provisions amputent de 53 % leurs revenus bruts contre 22 % pour les autres indépendants. En fait, l’agriculture est le secteur d’activité le plus intensif en capital. Pour produire 10.000 € de valeur ajoutée agricole annuelle, l’exploitant a besoin de 55.640 € d’actif là où il ne faut que 13.650 € pour un charcutier ou un boulanger. En conséquence, les exploitations agricoles sont plus endettées (138.020 € de dettes en 2018) que l’ensemble des structures individuelles (moyenne de 97.260 €). Pour autant, les agriculteurs sont de bons gestionnaires avec un taux d’endettement n’excédant pas 47 % du passif contre 56 % de l’ensemble des indépendants.