Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

 Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 20/2018

Bovins de boucherie

La montée en puissance des circuits courts et de la vente directe, mais aussi des Labels rouges, du bio et autres démarches de qualité est une réponse attendue par les consommateurs pour se rassurer sur le bien-être animal qui continue de faire l’actualité. Les éleveurs y trouvent également leur compte avec une rémunération qui leur permet une meilleure valorisation de leurs animaux. Tout comme le retour de certains bouchers à de l’approvisionnement de proximité auprès de producteurs locaux, la relation directe entre l’éleveur et le consommateur prend également de l’ampleur avec la multiplication des sites internet et des livraisons rapides et sécurisées. L’évolution de l’acte d’achat des jeunes générations est en effet rapide avec les nouvelles technologies. Cette génération utilise de plus en plus le net pour passer commande que ce soit en alimentaire ou autres. La bataille sur ce créneau est rude, elle est dominée par les géants du web et de la distribution. Pour faire face à cette évolution et garder le lien avec les consommateurs, un certain nombre de distributeurs revoient leur stratégie en réduisant la taille des magasins et en recherchant davantage de proximité au sein des bassins de vie et dans le cœur des villes. Cette mutation s’accompagne souvent d’une montée en gamme des produits, avec un affichage de proximité grâce à des éleveurs locaux. Le différentiel tarifaire entre les animaux qui entre dans ces circuits et le gros du commerce est non négligeable et avoisine les 1 €/kg, voire les dépasse. Il est à noter que cet écart de valorisation à l’achat a, en revanche, très peu d’impact sur les prix pratiqués dans les rayons. Ce qui donne raison à la FNB et à sa démarche "Eleveur & Engagé"…

Le climat commercial est plus ferme cette semaine, alors que les "ponts" (pour ne pas dire viaducs) de la semaine passée avaient sérieusement perturbé les achats dans les campagnes, d’autant que les éleveurs étaient accaparés par les travaux de saison et donc peu disponibles pour la vente de leurs animaux.

Sur les marchés, les transactions sont un peu plus régulières avec des tarifs qui se maintiennent avec plus de facilité pour les femelles charolaises ou limousines de qualité bouchère. Les abatteurs ont en revanche davantage de besoins pour faire face à quelques opérations promotionnelles, ce qui profite aux charolaises et aux des réformes allaitantes de choix secondaire avec des tarifs qui retrouvent du positif. Dans les réformes laitières, les volumes disponibles sont juste suffisants pour couvrir la demande. La concurrence entre les industriels est plus sensible ce qui entraîne quelques hausses dans l’ensemble des vaches frisonnes, normandes et montbéliardes. En jeunes bovins, la demande italienne demeure peu soutenue et le marché intérieur pour la découpe reste confronté aux prix des vaches et surtout des avants destinés à être hachés.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

L’activité bénéficie de la légère amélioration des prix de la viande et des conditions climatiques très favorables à la pousse de l’herbe. Le léger rebond dans la viande se ressent dans les bonnes génisses et les jeunes vaches proches de la viande ou avec du potentiel. Le placement est également plus régulier pour le bétail ordinaire à herbager.

 

Broutards

Les volumes ne sont pas très abondants cette semaine malgré la fermeture d’un grand nombre de marchés la semaine passée. Les broutards sont dans les prés et profitent d’une herbe abondante et de qualité, d’autant que les prairies ont été copieusement arrosées ces derniers jours. Le retour de la chaleur apporte des conditions idéales pour que les animaux profitent au mieux. De leurs côtés, les exportations ont repris avec des besoins visant à compenser les baisses de la semaine dernière. Les débuchés sont nombreux, ce qui laisse peu de possibilités aux engraisseurs italiens de peser sur les prix malgré la dégradation des prix des jeunes bovins. Le marché espagnol a des besoins plus marqués pour compenser les départs à destination des pays du Maghreb, du fait du Ramadan. Les expéditions vers l’Allemagne, l’Algérie ou la Turquie ont également repris. L’activité commerciale est assez soutenue sur l’ensemble des marchés avec une bonne tenue des prix, notamment pour les premiers taurillons herbés qui font leurs apparitions. La demande est également suivie dans les broutards plus légers, pour lesquels on observe une nette diminution de la qualité (fin de lot d’écurie). En femelles, les transactions sont un peu plus calmes sur l’Italie et l’ambiance reste tendue dans les légères pour le marché espagnol.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

Les volumes progressent légèrement, mais l’activité Export reprend, ce qui permet de tenir les prix dans les bons veaux lourds. La tendance est au maintien des prix chez les intégrateurs dans les veaux holsteins, abondances ou montbéliards standards. Pas de changement dans les croisés laitiers, blanc Bleus ou mixtes de moyenne conformation. Les bons mâles croisés montbéliards ou blanc Bleus, lourds et viandés restent correctement valorisés.

 

Ovins

Les ventes de viande ovine se sont relativement bien tenues avec les fériés de la semaine passée et des achats pour le début du Ramadan. L’activité commerciale est régulière avec des tarifs qui restent attractifs dans les bons agneaux. En brebis, les sorties sont en progression à une semaine de la fin de la période de détention des animaux déclarés à l’Aide ovine. Le commerce est un peu plus calme, mais le début du Ramadan évite une trop forte pression des abatteurs.

 

Porcs

Malgré une activité à l’export qui reste préoccupante, la succession de fériés et des conditions climatiques à nouveau favorables aux grillades permettent une assez bonne activité commerciale avec une consommation intérieure plus ferme dans tous les pays de l’Union européenne. Sur le Marché du porc breton, le prix s’est redressé ce lundi de +0,004€ à 1,189 € le kilogramme.