Dans le Charollais, la culture de méteils est un bon moyen de remplacer une prairie dégradée. En attendant de ressemer une prairie neuve et productive, le méteil permet de retrouver immédiatement protéine et digestibilité dans les rations des animaux.

Des méteils pour retrouver protéines et digestibilité

« Souvent, nous constatons que des prairies naturelles dégradées ne permettent pas de remplir l’objectif protéines et les fourrages produits ne sont pas assez digestibles. Or une vache a besoin de 70 à 75 % de digestibilité dans le rumen », expliquent les vétérinaires Christophe Sudraud et Pierre-Yves Grivaud de Scaner.

Le constat de prairies dégradées est un peu le point de départ de leurs investigations. La dégradation des prairies provient de « la compaction par des vaches de plus en plus lourdes, d’un accident climatique, d’une mauvaise gestion du pâturage à l’origine de nombreux refus… », énumère Christophe Sudraud. Un diagnostic de prairie s’impose alors. Trous, mousse, apparition de graminées indigènes au détriment des bonnes espèces altèrent la qualité et le rendement de la prairie. A partir de ce diagnostic, on pourra décider de réaliser un sur-semis ou de renouveler complètement la prairie, explique l’expert. Pratiqué partout ailleurs en Europe, le sur-semis n’a pas la cote en France, constate Christophe Sudraud. Pourtant, l’herbe est une culture à part entière et il faut la semer, estime-t-il ajoutant qu’une prairie productive équivaut jusqu’à 2,5 tonnes de tourteau de soja par hectare !

« Une prairie très dégradée peut être remplacée par du méteil. C’est une culture qui permet de retrouver immédiatement de la qualité fourragère : protéine et digestibilité. Tout en cassant la rotation avant de ressemer une nouvelle prairie et parfois même un maïs en dérobée puisque la récolte intervient au mois de mai », explique Christophe Sudraud.

Epeautre/avoine/pois/vesce

Le méteil a l’avantage de pouvoir être récolté avec le matériel présent sur la ferme puisqu’il peut donner de l’enrubannage, de l’ensilage ou même du grain. Depuis 2014, la société Scaner réalise des essais de méteil sur 17 hectares dans trois exploitations du Charollais.  Les intéressés ont opté pour des semences qui ne soient « pas que productives », explique Christophe Sudraud, mais aussi « résistantes au froid, aux maladies et garantissant une bonne hauteur de tige », détaille-t-il. « Dès le semis du mélange, il faut penser au rumen de la vache », argumente le vétérinaire. D’où le choix de « céréales anciennes type épeautre ou avoine, préférées au triticale ou au seigle dont les amidons sont trop rapides », explique-t-il. Ces céréales sont complétées de pois fourrager et de vesce pour une récolte en fourrage ou bien de pois fourrager et protéagineux pour une récolte en grain.

Concernant les densités de semis, Christophe Sudraud rappelle qu’il faut raisonner en poids des mille grains et qu’avec des semences de ferme, il faut tester soi-même le taux de germination.

Il ne faut pas avoir peur de semer très dense pour le méteil fourrage : 300 à 350 pieds de céréales et 50 à 100 pieds de légumineuses au mètre carré. Une densité qui dépend aussi des animaux à nourrir, précise le vétérinaire. En grain, les légumineuses ne doivent pas dépasser 30 à 40 pieds par mètre carré, sous peine de verse, met-il en garde.

Une culture à peu de frais 

« Le méteil est une culture à peu de frais », assure Christophe Sudraud. Elle se contente « d’un travail superficiel du sol pour détruire la prairie, de 15 tonnes par hectare de fumier composté, d’une gestion éventuelle du pH selon les analyses avec du carbonate de calcium plus respectueux de la vie du sol ». Au printemps, le méteil ne nécessite aucun désherbage ou traitement fongicide. « Le mélange d’espèces réduit la pression fongique », fait valoir l’expert. La culture a besoin de 45 unités d’azote avec du soufre, un apport « indispensable au bon fonctionnement des légumineuses ».

En fourrage, la date de récolte doit être choisie de telle sorte à maximiser la digestibilité et la valeur alimentaire. Autrement dit, il faut faucher avant l’épiaison des céréales, indique Christophe Sudraud qui recommande une hauteur de coupe à 8 à 10 cm du sol.

Ne pas martyriser le fourrage !

« Il faut veiller à ne pas martyriser le fourrage avec le matériel ! », met en garde l’expert qui rappelle que plus on manipule la marchandise plus on perd de feuilles de légumineuses et plus la valeur alimentaire chute. En enrubannage, le méteil fourrage se récolte à environ 40 % de matière sèche, ce qui est très humide. Le dispositif "rotocut" est conseillé pour obtenir un serrage maximum des bottes, de sorte à chasser l’air de la tige. Le vétérinaire recommande aussi l’ajout d’un conservateur biologique pour « réorienter les fermentations et préserver la valeur alimentaire du fourrage ». En ensilage, le fourrage doit être coupé en brins de 3 à 4 cm de long pour un meilleur tassement du silo possible. Une fois le méteil récolté, des analyses sont indispensables car les valeurs peuvent être différentes, prévient l’expert.

76 % de digestibilité et jusqu’à 17 % de protéine

En grain, l’itinéraire cultural est identique mais il faut limiter la part des légumineuses au semis pour prévenir le risque de verse. Le méteil grain incite à élaborer son aliment à la ferme, fait remarquer Christophe Sudraud qui ajoute que le complément à acheter pour un méteil revient moins cher que pour une céréale pure.

Un bon méteil donne des fourrages titrant à 76 % de digestibilité et jusqu’à 17 % de protéine. En grain, la digestibilité atteint 84% et le taux de protéines 16 à 19 %. Des valeurs alimentaires importantes qui permettent de réduire les achats de concentrés de l’ordre de -20 à -40 %, assure-t-il.

 

Des méteils pour retrouver protéines et digestibilité

« Souvent, nous constatons que des prairies naturelles dégradées ne permettent pas de remplir l’objectif protéines et les fourrages produits ne sont pas assez digestibles. Or une vache a besoin de 70 à 75 % de digestibilité dans le rumen », expliquent les vétérinaires Christophe Sudraud et Pierre-Yves Grivaud de Scaner.

Le constat de prairies dégradées est un peu le point de départ de leurs investigations. La dégradation des prairies provient de « la compaction par des vaches de plus en plus lourdes, d’un accident climatique, d’une mauvaise gestion du pâturage à l’origine de nombreux refus… », énumère Christophe Sudraud. Un diagnostic de prairie s’impose alors. Trous, mousse, apparition de graminées indigènes au détriment des bonnes espèces altèrent la qualité et le rendement de la prairie. A partir de ce diagnostic, on pourra décider de réaliser un sur-semis ou de renouveler complètement la prairie, explique l’expert. Pratiqué partout ailleurs en Europe, le sur-semis n’a pas la cote en France, constate Christophe Sudraud. Pourtant, l’herbe est une culture à part entière et il faut la semer, estime-t-il ajoutant qu’une prairie productive équivaut jusqu’à 2,5 tonnes de tourteau de soja par hectare !

« Une prairie très dégradée peut être remplacée par du méteil. C’est une culture qui permet de retrouver immédiatement de la qualité fourragère : protéine et digestibilité. Tout en cassant la rotation avant de ressemer une nouvelle prairie et parfois même un maïs en dérobée puisque la récolte intervient au mois de mai », explique Christophe Sudraud.

Epeautre/avoine/pois/vesce

Le méteil a l’avantage de pouvoir être récolté avec le matériel présent sur la ferme puisqu’il peut donner de l’enrubannage, de l’ensilage ou même du grain. Depuis 2014, la société Scaner réalise des essais de méteil sur 17 hectares dans trois exploitations du Charollais.  Les intéressés ont opté pour des semences qui ne soient « pas que productives », explique Christophe Sudraud, mais aussi « résistantes au froid, aux maladies et garantissant une bonne hauteur de tige », détaille-t-il. « Dès le semis du mélange, il faut penser au rumen de la vache », argumente le vétérinaire. D’où le choix de « céréales anciennes type épeautre ou avoine, préférées au triticale ou au seigle dont les amidons sont trop rapides », explique-t-il. Ces céréales sont complétées de pois fourrager et de vesce pour une récolte en fourrage ou bien de pois fourrager et protéagineux pour une récolte en grain.

Concernant les densités de semis, Christophe Sudraud rappelle qu’il faut raisonner en poids des mille grains et qu’avec des semences de ferme, il faut tester soi-même le taux de germination.

Il ne faut pas avoir peur de semer très dense pour le méteil fourrage : 300 à 350 pieds de céréales et 50 à 100 pieds de légumineuses au mètre carré. Une densité qui dépend aussi des animaux à nourrir, précise le vétérinaire. En grain, les légumineuses ne doivent pas dépasser 30 à 40 pieds par mètre carré, sous peine de verse, met-il en garde.

Une culture à peu de frais 

« Le méteil est une culture à peu de frais », assure Christophe Sudraud. Elle se contente « d’un travail superficiel du sol pour détruire la prairie, de 15 tonnes par hectare de fumier composté, d’une gestion éventuelle du pH selon les analyses avec du carbonate de calcium plus respectueux de la vie du sol ». Au printemps, le méteil ne nécessite aucun désherbage ou traitement fongicide. « Le mélange d’espèces réduit la pression fongique », fait valoir l’expert. La culture a besoin de 45 unités d’azote avec du soufre, un apport « indispensable au bon fonctionnement des légumineuses ».

En fourrage, la date de récolte doit être choisie de telle sorte à maximiser la digestibilité et la valeur alimentaire. Autrement dit, il faut faucher avant l’épiaison des céréales, indique Christophe Sudraud qui recommande une hauteur de coupe à 8 à 10 cm du sol.

Ne pas martyriser le fourrage !

« Il faut veiller à ne pas martyriser le fourrage avec le matériel ! », met en garde l’expert qui rappelle que plus on manipule la marchandise plus on perd de feuilles de légumineuses et plus la valeur alimentaire chute. En enrubannage, le méteil fourrage se récolte à environ 40 % de matière sèche, ce qui est très humide. Le dispositif "rotocut" est conseillé pour obtenir un serrage maximum des bottes, de sorte à chasser l’air de la tige. Le vétérinaire recommande aussi l’ajout d’un conservateur biologique pour « réorienter les fermentations et préserver la valeur alimentaire du fourrage ». En ensilage, le fourrage doit être coupé en brins de 3 à 4 cm de long pour un meilleur tassement du silo possible. Une fois le méteil récolté, des analyses sont indispensables car les valeurs peuvent être différentes, prévient l’expert.

76 % de digestibilité et jusqu’à 17 % de protéine

En grain, l’itinéraire cultural est identique mais il faut limiter la part des légumineuses au semis pour prévenir le risque de verse. Le méteil grain incite à élaborer son aliment à la ferme, fait remarquer Christophe Sudraud qui ajoute que le complément à acheter pour un méteil revient moins cher que pour une céréale pure.

Un bon méteil donne des fourrages titrant à 76 % de digestibilité et jusqu’à 17 % de protéine. En grain, la digestibilité atteint 84% et le taux de protéines 16 à 19 %. Des valeurs alimentaires importantes qui permettent de réduire les achats de concentrés de l’ordre de -20 à -40 %, assure-t-il.

 

Des méteils pour retrouver protéines et digestibilité

« Souvent, nous constatons que des prairies naturelles dégradées ne permettent pas de remplir l’objectif protéines et les fourrages produits ne sont pas assez digestibles. Or une vache a besoin de 70 à 75 % de digestibilité dans le rumen », expliquent les vétérinaires Christophe Sudraud et Pierre-Yves Grivaud de Scaner.

Le constat de prairies dégradées est un peu le point de départ de leurs investigations. La dégradation des prairies provient de « la compaction par des vaches de plus en plus lourdes, d’un accident climatique, d’une mauvaise gestion du pâturage à l’origine de nombreux refus… », énumère Christophe Sudraud. Un diagnostic de prairie s’impose alors. Trous, mousse, apparition de graminées indigènes au détriment des bonnes espèces altèrent la qualité et le rendement de la prairie. A partir de ce diagnostic, on pourra décider de réaliser un sur-semis ou de renouveler complètement la prairie, explique l’expert. Pratiqué partout ailleurs en Europe, le sur-semis n’a pas la cote en France, constate Christophe Sudraud. Pourtant, l’herbe est une culture à part entière et il faut la semer, estime-t-il ajoutant qu’une prairie productive équivaut jusqu’à 2,5 tonnes de tourteau de soja par hectare !

« Une prairie très dégradée peut être remplacée par du méteil. C’est une culture qui permet de retrouver immédiatement de la qualité fourragère : protéine et digestibilité. Tout en cassant la rotation avant de ressemer une nouvelle prairie et parfois même un maïs en dérobée puisque la récolte intervient au mois de mai », explique Christophe Sudraud.

Epeautre/avoine/pois/vesce

Le méteil a l’avantage de pouvoir être récolté avec le matériel présent sur la ferme puisqu’il peut donner de l’enrubannage, de l’ensilage ou même du grain. Depuis 2014, la société Scaner réalise des essais de méteil sur 17 hectares dans trois exploitations du Charollais.  Les intéressés ont opté pour des semences qui ne soient « pas que productives », explique Christophe Sudraud, mais aussi « résistantes au froid, aux maladies et garantissant une bonne hauteur de tige », détaille-t-il. « Dès le semis du mélange, il faut penser au rumen de la vache », argumente le vétérinaire. D’où le choix de « céréales anciennes type épeautre ou avoine, préférées au triticale ou au seigle dont les amidons sont trop rapides », explique-t-il. Ces céréales sont complétées de pois fourrager et de vesce pour une récolte en fourrage ou bien de pois fourrager et protéagineux pour une récolte en grain.

Concernant les densités de semis, Christophe Sudraud rappelle qu’il faut raisonner en poids des mille grains et qu’avec des semences de ferme, il faut tester soi-même le taux de germination.

Il ne faut pas avoir peur de semer très dense pour le méteil fourrage : 300 à 350 pieds de céréales et 50 à 100 pieds de légumineuses au mètre carré. Une densité qui dépend aussi des animaux à nourrir, précise le vétérinaire. En grain, les légumineuses ne doivent pas dépasser 30 à 40 pieds par mètre carré, sous peine de verse, met-il en garde.

Une culture à peu de frais 

« Le méteil est une culture à peu de frais », assure Christophe Sudraud. Elle se contente « d’un travail superficiel du sol pour détruire la prairie, de 15 tonnes par hectare de fumier composté, d’une gestion éventuelle du pH selon les analyses avec du carbonate de calcium plus respectueux de la vie du sol ». Au printemps, le méteil ne nécessite aucun désherbage ou traitement fongicide. « Le mélange d’espèces réduit la pression fongique », fait valoir l’expert. La culture a besoin de 45 unités d’azote avec du soufre, un apport « indispensable au bon fonctionnement des légumineuses ».

En fourrage, la date de récolte doit être choisie de telle sorte à maximiser la digestibilité et la valeur alimentaire. Autrement dit, il faut faucher avant l’épiaison des céréales, indique Christophe Sudraud qui recommande une hauteur de coupe à 8 à 10 cm du sol.

Ne pas martyriser le fourrage !

« Il faut veiller à ne pas martyriser le fourrage avec le matériel ! », met en garde l’expert qui rappelle que plus on manipule la marchandise plus on perd de feuilles de légumineuses et plus la valeur alimentaire chute. En enrubannage, le méteil fourrage se récolte à environ 40 % de matière sèche, ce qui est très humide. Le dispositif "rotocut" est conseillé pour obtenir un serrage maximum des bottes, de sorte à chasser l’air de la tige. Le vétérinaire recommande aussi l’ajout d’un conservateur biologique pour « réorienter les fermentations et préserver la valeur alimentaire du fourrage ». En ensilage, le fourrage doit être coupé en brins de 3 à 4 cm de long pour un meilleur tassement du silo possible. Une fois le méteil récolté, des analyses sont indispensables car les valeurs peuvent être différentes, prévient l’expert.

76 % de digestibilité et jusqu’à 17 % de protéine

En grain, l’itinéraire cultural est identique mais il faut limiter la part des légumineuses au semis pour prévenir le risque de verse. Le méteil grain incite à élaborer son aliment à la ferme, fait remarquer Christophe Sudraud qui ajoute que le complément à acheter pour un méteil revient moins cher que pour une céréale pure.

Un bon méteil donne des fourrages titrant à 76 % de digestibilité et jusqu’à 17 % de protéine. En grain, la digestibilité atteint 84% et le taux de protéines 16 à 19 %. Des valeurs alimentaires importantes qui permettent de réduire les achats de concentrés de l’ordre de -20 à -40 %, assure-t-il.