EXCLU WEB / Idées reçues sur les coopératives agricoles

Le président de La Coopération agricole, Dominique Chargé, a présenté le 19 octobre à Paris, son ouvrage intitulé « Idées reçues sur les coopératives agricoles ». L’objectif : faire connaître ce milieu méconnu et le rendre plus accessible au plus grand nombre. 

EXCLU WEB / Idées reçues sur les coopératives agricoles

« Nous contribuons à la vie économique et sociale des territoires » et à travers cet ouvrage « nous entendons apporter des réponses pédagogiques aux idées reçues et préjugés dont notre métier peut faire l’objet et parfois être victime », a clairement indiqué Dominique chargé devant un parterre de personnalités politiques et agricoles, au premier duquel le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Bien que signé par le président de La Coopération agricole, cet ouvrage se veut collectif et collaboratif, « avec des experts et des acteurs des entreprises coopératives ». Parmi les idées reçues, la première serait que les coopératives ne sont pas gouvernées par les agriculteurs-adhérents/coopérateurs.

Désamour ?

Cette perception, Dominique Chargé la balaie d’un revers de main car « il est nécessaire de distinguer le ressenti des faits », souligne-t-il. « Ce sont les administrateurs, eux-mêmes agriculteurs » qui décident de la stratégie de la coopérative à laquelle ils adhèrent. On serait tenté de dire que la reprise en mains de Tereos par son conseil des coopérateurs en est la preuve la plus flagrante. Autre idée reçue parmi les quatorze au total que Dominique Chargé entend combattre, est le fait que les coopératives ne paient pas d’impôts. Un ressenti très partagé auprès des entreprises dites normales comme les sociétés anonymes, les sociétés à responsabilité limitée etc. Ce bruit circule d’ailleurs « depuis une trentaine d’années aussi bien dans les débats publics que dans les médias », souligne l’auteur. Il est vrai qu’elles ne sont pas soumises à l’impôt sur les sociétés pour les opérations qui s’inscrivent dans leur objet social. « Mais elles le sont pour toutes les autres au titre de l’article 206 du code général des impôts », rappelle Dominique Chargé. Et si quelques spécificités lui sont reconnues, la contrepartie est qu’elles ne peuvent pas émarger par exemple, aux crédits d’impôts. De même, sont-elles soumises à l’agrément du Haut conseil de la coopération agricole (HCCA) qui révise leur condition tous les cinq ans. Le HCCA a le pouvoir de leur retirer leur agrément, indique l’auteur qui passe aussi en revue d’autres thèmes comme la performance, le désamour (réciproque), la rémunération, la transition agroécologique, etc.

Gouvernance atypique 

Dominique Chargé entend donner une vision moderne du modèle coopératif, innovant, ancré sur les territoires, soucieux du bien-être des agriculteurs et des consommateurs. Mais ce modèle peut être remis en cause, a dit, entre les lignes, le président de la Coopération. « L’urgence absolue est de franchir le mur de l’énergie et de construire une stratégie d’avenir avec l’objectif de reconquérir la production agricole sur laquelle nous reculons de manière inquiétante », a-t-il affirmé lors de la cérémonie de présentation. C’est une préoccupation partagée par Marc Fesneau qui n’a pas manqué de saluer le système vertueux des coopératives « dont le modèle de gouvernance atypique » en fait un modèle d’avenir. Cet ouvrage pédagogique illustré de nombreux exemples concrets, permettront à chacun de (re)découvrir un « outil collectif au service des territoires et de la souveraineté alimentaire », selon les mots de son auteur.