Terre d’Alliances et Terre Dauphinoise
Naissance d’Oxyane, groupe agricole et alimentaire

La fusion des coopératives Terre d’Alliances et Dauphinoise a abouti à la création d’Oxyane. L’autorité de la concurrence a donné son feu vert le 30 juin dernier.

Naissance d’Oxyane, groupe agricole et alimentaire
De gauche à droite : Mathieu Staub, directeur adjoint en charge du pôle agricole ; Georges Boixo, directeur général ; Thierry Josserand, président et Jean-Yves Colomb, président délégué d’Oxyane, ensemble pour présenter les caractéristiques de ce nouveau groupe coopératif.

Le paysage régional - Rhône-Alpes-Auvergne et Bourgogne Franche-Comté - compte désormais un nouveau groupe coopératif agricole et alimentaire polyvalent. Les responsables d’Oxyane, coopérative issue de la fusion de Terre d’Alliances et Dauphinoise, ont annoncé officiellement la nouvelle, le 6 juillet dernier.
Thierry Josserand, le président, est revenu sur la genèse de cette fusion. « Les discussions entre les deux coopératives ont démarré à l’automne 2015, partant du constat que les problématiques de nos adhérents respectifs sont sensiblement les mêmes. De plus, les deux coopératives travaillent ensemble depuis une trentaine d’années. Nous avions ainsi des choses à faire ensemble ».
L’étape d’après a été la création de l’union Oxyane le 1er juillet 2017 qui s’est assorti du regroupement de quatre activités : les métiers du grain, l’agrofourniture, l’agronomie et les services, le pôle grand public, « nous avons pu mesurer nos capacités à travailler ensemble les mois qui ont suivi ».

L’humain au centre

Afin d’alléger le fonctionnement global, la décision a été prise d’aller encore plus loin dans le rapprochement. En 2019, a été adopté le traité de fusion. Fusion ensuite actée lors des assemblées générales de janvier 2020 et qui vient de recevoir l’aval de l’autorité de la concurrence le 30 juin. « L’humain est au cœur de ce dispositif. Nous souhaitons construire la coopération de demain, tournée vers l’innovation. Nous accompagnerons nos adhérents au niveau technico-économique vers une agriculture plurielle et durable, qui répond aux attentes des consommateurs ».
Avec cette ambition de développer une agriculture diversifiée, compétitive et connectée, Oxyane compte répondre aux besoins de tous ses adhérents, qu’ils soient céréaliers, viticulteurs, arboriculteurs, éleveurs, maraîchers… Et faire le lien entre la production régionale et la consommation régionale, plus orienté vers celle d'Auvergne-Rhône-Alpes toutefois. « Cette fusion est un pas supplémentaire pour se donner plus de moyens financiers et pour conserver le pouvoir de décision en région », ajoute le président.
De son côté, Jean-Yves Colomb, président délégué d’Oxyane, signale que « ce projet embarque plus de 7.000 agriculteurs et près de 2.000 collaborateurs. Il s’appuie sur une gouvernance équilibrée avec des administrateurs très impliqués. Notre projet d’entreprise sera finalisé à l’automne et présenté lors des assemblées de section ». Georges Boixo, directeur général, situe cette nouvelle entité « parmi les plus importantes de la région et de taille moyenne au regard des coopératives françaises. L’une de ses caractéristiques est d’être diversifiée, à l’image de l’agriculture régionale. Ses activités se répartissent entre l’agriculture (collecte, agrofourniture, conseil, recherche et développement, agronomie, digitalisation), la logistique, le machinisme, les œufs, le grand public, la nutrition animale ». Mathieu Staub, directeur-adjoint en charge du pôle agricole rappelle, entre autres, la force de frappe d’Oxyane sur le terrain pour les filières végétales. Elle se matérialise par la présence d’une soixantaine de technico-commerciaux en grandes cultures, une trentaine en vigne et arboriculture et une dizaine en élevage. « 800.000 t de cultures seront collectées demain auprès de nos adhérents et 165 sites agricoles sont recensés (silos et magasins) », détaille-t-il.
Emmanuelle Perrussel

Feu vert sous conditions à la fusion des coopératives Dauphinoise et Terre d’Alliances

L’Autorité de la concurrence valide la fusion de deux coopératives basées en Savoie, Isère et dans le Rhône, Coopérative Dauphinoise et Terre d’Alliances, sous conditions de cession de cinq infrastructures de collecte de grains, et d’un contrôle suivi de leurs deux réseaux de jardineries, a-t-elle indiqué le 30 juin. L’opération, qui donne naissance au groupe baptisé Oxyane, ne soulève « pas de problème de concurrence dans les secteurs des semences, de la nutrition animale et de l’agrofourniture », selon un communiqué notant toutefois « des risques d’atteinte significative à la concurrence dans les secteurs de la collecte de céréales, protéagineux et oléagineux et de la distribution au détail d’articles de jardinage, bricolage, aménagements extérieurs et animalerie ».

En conséquence, les deux coopératives s’engagent à céder deux plateformes et un silo de la Dauphinoise à Chamous-sur-Gelon (Savoie), Jons Saint-Georges (Rhône) et Saint-Romain-en-Gal (Rhône), ainsi que deux autres plateformes appartenant à Terre d’Alliances, situées à Veyrins (Isère) et Yenne (Savoie). « À l’issue de ces cessions, les agriculteurs présents dans ces zones disposeront d’une alternative pour le stockage et la vente de leur production », souligne l’Autorité de la concurrence.

En ce qui concerne les jardineries, les deux parties s’engagent à soumettre à l’agrément préalable de l’Autorité de la concurrence « toute décision stratégique relative à l’un des magasins concernés par un chevauchement d’activité entre les parties ». La très large majorité des points de vente exploités sont des magasins franchisés Gamm Vert et Gamm vert Village, appartenant au groupe In Vivo, lequel pilote leur politique commerciale. En parallèle, la Dauphinoise exploite également six points de vente sous sa propre enseigne Agri Sud Est. L’Autorité de la concurrence a estimé que « dans un tel contexte, il ne pouvait être exclu qu’à l’issue de l’opération, la nouvelle entité choisisse de transférer des magasins Gamm Vert et Gamm Vert Village sous enseigne Agri Sud Est » : « Un tel transfert aurait été de nature à modifier substantiellement la structure du marché dans les zones locales concernées ».