Jonathan Brunot
« Le flou le plus complet règne » selon Jonathan Brunot

Régis Gaillard
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Face à la problématique des ZNT, Jonathan Brunot souligne que nous évoluons dans le flou le plus complet. Car les zones d’ombre sont bien trop nombreuses pour appréhender à sa juste valeur l’impact de ce choix politique que beaucoup considèrent comme précipité.

« Le flou le plus complet règne » selon Jonathan Brunot
Jonathan Brunot souligne le flou qui règne au niveau des ZNT.

A la tête du domaine Chofflet-Valdenaire depuis un peu plus d’un an, Jonathan Brunot avoue à la fois sa perplexité et son inquiétude au moment d’évoquer les ZNT. Disposant de 14 hectares sur Givry, l’application telle que prévue des ZNT le priverait a priori de 73 ares si lesdites ZNT sont fixées à 10 m. Avec, en premier lieu, des conséquences économiques. « Un hectare représente environ 70.000 € de chiffre d’affaires. Nous sommes dans le flou. Il faudrait déjà savoir si les ZNT sont de 5 ou 10 m. Prenons l’exemple d’une parcelle cernée d’habitations. Dans certains cas, il ne serait même plus intéressant, économiquement et techniquement, de continuer à la cultiver. L’un des risques est que si rien n’est décidé officiellement, ce soit la jurisprudence qui fasse foi ». L’autre problème soulevé par Jonathan Brunot concerne l’homologation du matériel qui est bien loin d’être effective.

Mais cela ne s’arrête pas là. En effet, qu’en sera-t-il de la valeur des terrains achetés alors qu’ils risquent de perdre une partie de leur surface cultivable ? Il y a également un souci en terme de baux. Alors que le viticulteur pourrait se voir privé d’une portion de son vignoble, le bail demeurera identique. « Il n’est pas possible de dénoncer un bail du fait des ZNT ». Autre inquiétude dans le cas où une parcelle deviendra constructible. A quel endroit conviendra-t-il de fixer la nouvelle limite ? Sur le terrain constructible ou sur le terrain viticole ? « J’ai l’impression que, insidieusement, on essaie de nous faire passer au bio ».

L’effet inverse de celui escompté ?

Par ailleurs, un effet pervers pourrait se produire. Ainsi, les zones situées à 0 m devront avoir un traitement adapté avec, très probablement, davantage de passages de la part des viticulteurs. Alors que peu de personnes sont réellement au courant des ZNT, il risque d’y avoir une réelle interrogation de voir le viticulteur traiter bien plus que précédemment. « Et nous ne sommes pas à l’abri d’un autre très gros souci. En effet, si le cuivre est remis en cause, que va-t-il se passer ? »