GIE Synergie Charolais – Station de Jalogny
Le GIE Synergie Charolais – Station de Jalogny fêtera ses dix ans cette année !

Le GIE Synergie Charolais Station de Jalogny aura dix ans cette année. Une décennie pendant laquelle la station charolaise a changé de dimension sous l’impulsion d’un collectif efficace emmené par Frédéric Borne. Bilan de dix ans de métamorphose couronnée de succès.

Le GIE Synergie Charolais – Station de Jalogny fêtera ses dix ans cette année !

La prochaine vente aux enchères de la station de Jalogny sera la dixième sous l’égide du GIE Synergie Charolais. C’est en effet le 1er juin 2010 que le GIE a vu le jour. Portée par la seule Chambre d’agriculture depuis sa naissance en 1983, la station était à un tournant de son histoire. La décision fut prise d’impliquer tous les acteurs de la génétique et de la filière charolaise dans son fonctionnement : Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, Alsoni Conseil élevage, Charolais Horizon, Feder, Elva Novia, Elvea 71 - 58, sociétés d'agriculture de Charolles et Autun, comité de concours agricole Val-d'Arroux Gueugnon, Charolais évaluation 71, association des éleveurs d'entre Saône-et-Loire et fédération des comités agricoles. A la tête de cette nouvelle organisation collective, Frédéric Borne s’est attaché à donner un nouveau souffle à l’outil départemental. S’il ne cache pas que les débuts ont été un peu « tumultueux », le président du GIE avoue sa fierté d’avoir réussi à « rassembler et articuler l’ensemble des acteurs de la race : monte privée et insémination ; coopératives et associations d’éleveurs… ». Car dans un berceau de race où les points de vue s’affrontent, cette mutualisation de moyens était une grande première. « C’est un plaisir de présider un conseil d’administration où règne le respect et l’écoute », confie Frédéric Borne qui ajoute que « tout le monde a su mouiller la chemise à tous les niveaux ».

Respect et écoute

De fait, une grande partie de la réussite de la nouvelle vie de la station tient au dévouement et au professionnalisme de son équipe. Un collectif à trois niveaux : les administrateurs représentants les membres du GIE, le groupe technique constitué de techniciens des différents partenaires et la commission de sélection composée d’une vingtaine d’éleveurs bénévoles et de techniciens. « Dès le départ, tous ont toujours répondu présents », se félicite le président. Comme ses prédécesseurs avant lui, le responsable de la station saône-et-loirienne a toujours eu à cœur d’entretenir une certaine convivialité. Avec les années, Jalogny a engendré un véritable réseau d’éleveurs « amis ». Une bande de copains qui rayonne désormais bien au-delà des frontières départementales puisque la station compte des inconditionnels jusque dans le Nord, la Lozère, dans l’Est…

Le succès a été au rendez-vous dès la première vente organisée par le nouveau GIE en février 2011. 94% des veaux proposés avaient alors trouvé preneurs, un record. Les années suivantes, la moyenne de prix et les performances des animaux n’ont fait que progresser tandis que des acheteurs étrangers (Hongrois, Tchèques, Slovènes, Irlandais…) ont commencé à se fournir à la station de Jalogny. Au fil des années, la notoriété de la station a littéralement fait un bon récompensant la mobilisation collective des membres du GIE.

Faits marquants

Parmi les faits marquants de ces dix ans, Frédéric Borne retient le rapprochement avec la station de Créancey en Côte-d’Or. Plutôt que de se faire concurrence, les deux stations bourguignonnes ont choisi d’unir leurs forces en organisant un recrutement commun, en communiquant ensemble et en s’équipant d’un site Internet commun. Un autre tournant a été l’adoption du mode de vente par boitiers électroniques. Jalogny était l’une des premières stations à le faire et les acheteurs français et étrangers s’y sont très vite familiarisés. Avec les compétences du cadran de Moulins-Engilbert, l’animation de la vente y a indiscutablement gagné en qualité. L’autre grande étape fut le transfert de la vente à Charolles en 2016. Grâce aux moyens mis à disposition par les membres du GIE, les contraintes logistiques ont été surmontées sans difficulté, se félicite Frédéric Borne et dans la halle de Charolles, la vente de Jalogny a pris une toute autre allure. Elle est aujourd’hui reconnue comme le premier rendez-vous de l’année dans la race. Parmi les ingrédients qui ont contribué à l’essor de la station, le président cite aussi l’apport de Simon Génétic qui a développé le volet export ainsi que les vidéos sur Internet.

Les clés du succès

Si les efforts de promotion consentis par les membres du GIE ont indiscutablement porté leurs fruits, la réussite tient aussi à la qualité des animaux et à la rigueur de l’outil station. Sur le premier point, le président reconnait son « exigence et son souci de perfection » qui se sont toujours manifestés tant sur le choix des veaux que sur les compétences pour mener à bien chaque évaluation. Le suivi des animaux a toujours été confié à des professionnels compétents (salariés, vétérinaires, experts en alimentation…). Frédéric Borne confie son plaisir d’avoir pu mettre le pied à l’étrier à des jeunes qui se sont révélés au poste de responsable de station. Le président du GIE se dit même particulièrement fier d’avoir féminisé la fonction.

En dix ans, la station de Jalogny a conforté sa place « d’outil de sélection au service de l’organisme de sélection », estime Frédéric Borne. Elle est devenue un véritable outil de procréation engendrant des femelles à bonne aptitudes laitières, dont les vêlages sont faciles ; qui font un veau par vache et par an et qui l’élèvent, résume le président. La station a contribué à la diffusion des innovations génétiques telles que le sans corne, la mesure de l’ouverture pelvienne, le génotypage... Elle s’est avérée un formidable outil d’expérimentation et elle est devenue un excellent moyen de communication sur la génétique et la race, estime Frédéric Borne.

Ouverture sur l’extérieur

Le président témoigne aussi de sa satisfaction d’avoir vu la station s’ouvrir sur l’extérieur. En effet, depuis trois ans, dans le cadre de sa vente aux enchères, le GIE fait un don au profit d’une association caritative venant en aide à l’enfance. Cette année, l’association « Rêve » succèdera aux Papillons Blanc, aux Black Roses et aux Blouses Roses. « Cette action est une clé d’entrée vers le grand public », justifie Frédéric Borne. « Un message de solidarité » que la profession fait passer via la presse. « Dans un projet collectif, c’est important de ne pas se fermer sur nous-mêmes », estime-t-il.

Au moment de passer le témoin à la tête de la station, Frédéric Borne dit sa satisfaction de laisser à son successeur un outil et une équipe particulièrement performants. Rendant hommage à tous ceux qui se sont engagés pour faire vivre la station, le président tient à remercier son équipe rapprochée à commencer par son assistante « véritable tête pensante » Agnès Avril ainsi que Jacques Bonnot,  « le coordinateur opérationnel » de la station. Le président cite aussi tous les salariés qui se sont occupés des veaux durant ces dix années : Olivier, Xavier, David, Laura, Julie, Léa, Chloé… Parmi les piliers de la réussite de Jalogny, Frédéric Borne tient à mentionner aussi les techniciens d’Alsoni, de Feder, de Charolais Horizon, d’Elvanovia, d’Elvéa… qui, tous passionnés et dévoués, n’ont pas compté leurs heures !

Ces dix années passées à la tête de la station de Jalogny, Frédéric Borne ne les a pas vu passer. Et pour cet éleveur sélectionneur de charolaises, cette responsabilité a été une grande source de bonheur. A l’heure du bilan, le président du GIE Synergie Charolais concède tout de même une déception. Celle d’avoir du assister à la division de la race avec la création d’un second OS. Une péripétie dont le monde de l’élevage se serait bien passé, regrette Frédéric Borne.