Egalim
Egalim : le début d’un changement dans les relations avec les GMS ?

Publié par Cédric Michelin
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Le 7 février dernier, le préfet de Saône-et-Loire avait convié l’ensemble des représentants (locaux et nationaux) des enseignes de grande distribution à venir échanger avec les représentants de la profession (FDSEA, JA et Chambre d’Agriculture) sur la mise en place des Egalim pour la filière bovine. Un dialogue instructif et une volonté affichée de faire évoluer les choses…

Egalim : le début d’un changement dans les relations avec les GMS ?

Rappelant ces ambitions pour la réunion, le préfet de Saône-et-Loire indiquait d'emblée que sa volonté était de « favoriser l’écoute, faire remonter les informations sur la mise en place des Egalim et en aucun cas de chercher à influencer les acteurs ». De son côté, Jean-Louis Goron, directeur de la DDT complétait cette introduction en évoquant le souhait de « faire un point sur les actions menées par les GMS depuis la mise en place de la loi Egalim, et d’entendre les positions de la profession ». Un tour de table s’engageait dans lequel chaque enseigne mettait en avant à tour de rôle ses bonnes pratiques. Ici, Lidl évoquant 5.000 éleveurs en contrats avec l’enseigne pour 1.500 magasins, là le Leclerc de Mâcon vantant une contractualisation avec un éleveur de Clessé, ou encore Intermarché mettant en avant le travail avec SVA comme fournisseur. Au niveau de Carrefour, avec un fonctionnement assez centralisé, ce sont 30 à 40 % des volumes en viande qui sont venus en filière qualité, et un travail avec des fournisseurs comme Bigard, Sicarev ou encore Feder. Du côté, des responsables nationaux d’Auchan présents, l’accent était mis sur le veau, vendu à 85 % en label Rouge. Soulignant également un travail prévu pour les mois à venir pour mettre à l’honneur des races locales sur chaque région. Le tour de table s’achevait avec le Super U de Prissé qui soulignait son engagement historique dans la démarche Eleveur et Engagé et près de 70 tonnes de bœuf label Rouge d’ores et déjà passés chaque année. Concluant ce tour de table, les représentants des GMS tenaient aussi à souligner certaines difficultés rencontrées comme la baisse constatée de la consommation au niveau national du bœuf en GMS de l’ordre de 7 %. Et d’en appeler à un appui des éleveurs pour pouvoir communiquer.

Suite à cette présentation plutôt positive à première vue, les représentants professionnels rebondissaient. Ainsi, Christian Bajard, président de la FDSEA, indiquait « qu’on sent que les choses commencent à évoluer. On est dans une période charnière avec beaucoup d’exploitations qui vont se renouveler. Notre objectif via les Egalim, c’est de se mettre en ordre de marche pour ramener de la valeur dans les exploitations. On a une image à vendre, mais on ne veut pas la « brader ». On vient de le voir dans le tour de table, il y a de très beaux exemples mais on n’a pas encore le retour dans les cours de fermes ».

Plans de filière en route

Reprenant alors la main, Jean Pierre Fleury, président d’Interbev BFC, rebondissait pour rappeler à chacun les grandes lignes du plan de filière viande bovine, et les engagements liés : RSE (responsabilité sociale et environnementale), montée en gamme via les SIQO (signes officiels de qualité), revalorisation du steak haché, renforcement de la contractualisation tout au long de la chaîne, recherche de la satisfaction du consommateur par rapport mesure du persillé, et enfin, soutenir la progression de l’origine France en RHD et développer le commerce extérieur. Il en profitait pour rappeler qu’on compte « moins de 2 % de viande contractualisée au niveau national aujourd’hui », tordant les chiffres avancés plus tôt par les GMS. Et d’ajouter : « Dans la construction du prix, l’Etat aura sa responsabilité pour s’assurer que le mode de construction du prix change. A partir du moment où les prix seront construits, les éleveurs auront aussi des devoirs sur le volume et sur la qualité ». Incisif, il lançait une mise en garde claire à l’attention des participants : « Dans l’intérêt de tous, je déconseille aux enseignes de jouer avec un autre indicateur que celui défini par l’Interprofession. Dans l’intérêt des enseignes pour éviter de retomber dans la guerre des prix et pour ne pas pénaliser les éleveurs », et ce d’autant plus que ces indicateurs, validés par l’ensemble des acteurs de l’interprofession ont été établis sur la base d’un échantillon de référence de 118 élevages, pris parmi les meilleurs par rapport à leur coût de production. Rebondissant sur les éléments du plan de filière, Joffrey Beaudot, président des Jeunes Agriculteurs insistait : « la filière créée de la valeur mais elle ne descend pas partout, la théorie du ruissellement ne fonctionne pas. D’autant qu’on a de lourds investissements quand on s’installe. Il faut qu’on travaille tous dans le même sens pour continuer à avoir de la viande charolaise sur notre territoire ». Vice-président de la chambre d’Agriculture, Luc Jeannin reprenait : « le consommateur a besoin d’avoir confiance et de se raccrocher à du concret. Avec le développement de nouveaux géants, comme Amazon ou Google qui mettent les GMS sous pression, comment ensemble retrouver de la valeur dans le respect des chaînes de production ? ». Et de donner sa réponse : « La création de valeur elle passera par : l’image, le respect du producteur, le bien-vivre ensemble ».

 

Egalim : le début d’un changement dans les relations avec les GMS ?

Rappelant ces ambitions pour la réunion, le préfet de Saône-et-Loire indiquait d'emblée que sa volonté était de « favoriser l’écoute, faire remonter les informations sur la mise en place des Egalim et en aucun cas de chercher à influencer les acteurs ». De son côté, Jean-Louis Goron, directeur de la DDT complétait cette introduction en évoquant le souhait de « faire un point sur les actions menées par les GMS depuis la mise en place de la loi Egalim, et d’entendre les positions de la profession ». Un tour de table s’engageait dans lequel chaque enseigne mettait en avant à tour de rôle ses bonnes pratiques. Ici, Lidl évoquant 5.000 éleveurs en contrats avec l’enseigne pour 1.500 magasins, là le Leclerc de Mâcon vantant une contractualisation avec un éleveur de Clessé, ou encore Intermarché mettant en avant le travail avec SVA comme fournisseur. Au niveau de Carrefour, avec un fonctionnement assez centralisé, ce sont 30 à 40 % des volumes en viande qui sont venus en filière qualité, et un travail avec des fournisseurs comme Bigard, Sicarev ou encore Feder. Du côté, des responsables nationaux d’Auchan présents, l’accent était mis sur le veau, vendu à 85 % en label Rouge. Soulignant également un travail prévu pour les mois à venir pour mettre à l’honneur des races locales sur chaque région. Le tour de table s’achevait avec le Super U de Prissé qui soulignait son engagement historique dans la démarche Eleveur et Engagé et près de 70 tonnes de bœuf label Rouge d’ores et déjà passés chaque année. Concluant ce tour de table, les représentants des GMS tenaient aussi à souligner certaines difficultés rencontrées comme la baisse constatée de la consommation au niveau national du bœuf en GMS de l’ordre de 7 %. Et d’en appeler à un appui des éleveurs pour pouvoir communiquer.

Suite à cette présentation plutôt positive à première vue, les représentants professionnels rebondissaient. Ainsi, Christian Bajard, président de la FDSEA, indiquait « qu’on sent que les choses commencent à évoluer. On est dans une période charnière avec beaucoup d’exploitations qui vont se renouveler. Notre objectif via les Egalim, c’est de se mettre en ordre de marche pour ramener de la valeur dans les exploitations. On a une image à vendre, mais on ne veut pas la « brader ». On vient de le voir dans le tour de table, il y a de très beaux exemples mais on n’a pas encore le retour dans les cours de fermes ».

Plans de filière en route

Reprenant alors la main, Jean Pierre Fleury, président d’Interbev BFC, rebondissait pour rappeler à chacun les grandes lignes du plan de filière viande bovine, et les engagements liés : RSE (responsabilité sociale et environnementale), montée en gamme via les SIQO (signes officiels de qualité), revalorisation du steak haché, renforcement de la contractualisation tout au long de la chaîne, recherche de la satisfaction du consommateur par rapport mesure du persillé, et enfin, soutenir la progression de l’origine France en RHD et développer le commerce extérieur. Il en profitait pour rappeler qu’on compte « moins de 2 % de viande contractualisée au niveau national aujourd’hui », tordant les chiffres avancés plus tôt par les GMS. Et d’ajouter : « Dans la construction du prix, l’Etat aura sa responsabilité pour s’assurer que le mode de construction du prix change. A partir du moment où les prix seront construits, les éleveurs auront aussi des devoirs sur le volume et sur la qualité ». Incisif, il lançait une mise en garde claire à l’attention des participants : « Dans l’intérêt de tous, je déconseille aux enseignes de jouer avec un autre indicateur que celui défini par l’Interprofession. Dans l’intérêt des enseignes pour éviter de retomber dans la guerre des prix et pour ne pas pénaliser les éleveurs », et ce d’autant plus que ces indicateurs, validés par l’ensemble des acteurs de l’interprofession ont été établis sur la base d’un échantillon de référence de 118 élevages, pris parmi les meilleurs par rapport à leur coût de production. Rebondissant sur les éléments du plan de filière, Joffrey Beaudot, président des Jeunes Agriculteurs insistait : « la filière créée de la valeur mais elle ne descend pas partout, la théorie du ruissellement ne fonctionne pas. D’autant qu’on a de lourds investissements quand on s’installe. Il faut qu’on travaille tous dans le même sens pour continuer à avoir de la viande charolaise sur notre territoire ». Vice-président de la chambre d’Agriculture, Luc Jeannin reprenait : « le consommateur a besoin d’avoir confiance et de se raccrocher à du concret. Avec le développement de nouveaux géants, comme Amazon ou Google qui mettent les GMS sous pression, comment ensemble retrouver de la valeur dans le respect des chaînes de production ? ». Et de donner sa réponse : « La création de valeur elle passera par : l’image, le respect du producteur, le bien-vivre ensemble ».