Tendance commerciale semaine 21-2018
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 21/2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 21/2018

Bovins de boucherie

Cette nouvelle semaine écourtée a somme toute été accompagnée d’un temps clément, mais également d’un mouvement massif de population vers les zones de vacances, car nombreux sont ceux qui ont bénéficié du pont de la Pentecôte pour prendre un petit avant-goût de vacances d’été. Le démarrage de la saison estivale sur la Côte-d’Azur est timide avec une clientèle qui profite pourtant d’une avant-saison très favorable. Malheureusement, cet exode est peu propice à la consommation. On retrouve à chaque fois un accroissement des ventes en ce qui concerne les grillades à la défaveur des viandes à bouillir, lesquelles finissent dans le broyeur pour viande hachée. Dans ces conditions, il est difficile aux industriels de demander une revalorisation du prix auprès des distributeurs, correspondant à la hausse des réformes laitières.

L’évolution de l’offre dans les grandes enseignes est très diverse entre celles qui ont choisi un référencement plus proche des éleveurs, notamment au travers de la démarche "Eleveur & Engagé", et qui proposent majoritairement des races à viande dans leur linéaire, et celles qui poursuivent la recherche du prix avec toujours l’argument de la défense du consommateur. De nombreuses opérations promotionnelles sont mises en place cette semaine qui vont s’accompagner d’une forte communication sur les Rencontres "Made in viande" qui débutent le 31 mai. Cette opération mettra également en valeur les filières courtes, y compris et surtout en lien avec les bouchers (lire à ce sujet notre édition de la semaine dernière en page 7), ou la production sous signe de qualité (AOP, IGP, Label, bio). Une grande mutation est en train de s’opérer dans la filière viande française.

Au niveau commercial, les abatteurs ne manquent de rien pour cette dernière semaine écourtée avec des tarifs sans évolution sur le marché français. Les échanges sont plus calmes dans les femelles haut de gamme ou de qualité bouchère, mais pour des tarifs sans changement. Les premières femelles sorties d’herbage font leur apparition. Ces animaux ont manifestement la préférence des abatteurs pour leur qualité d’engraissement. Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, les transactions bénéficient de la faiblesse de l’offre avec des tarifs qui restent fermes. Dans les réformes laitières, les industriels couvrent leurs besoins sans trop de difficulté pour cette nouvelle semaine de 4 jours d’activité, mais la tendance reste positive dans un contexte d’offre réduite à la saison. La demande est assez soutenue dans les taureaux pour la fabrication de viande hachée. En jeunes bovins, le marché est plus équilibré avec un recul de l’offre. Cet équilibre offre/demande permet une stabilisation des prix.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

La demande reste soutenue face à la profusion d’herbe dans les prairies. Le commerce est régulier avec une bonne tenue des prix pour les animaux d’avenir, ainsi que pour les bonnes vaches lourdes et herbées pour une finition rapide. Les échanges sont également réguliers dans le bétail ordinaire à herbager.

 

Broutards

La pluie et le soleil de ces dernières semaines ont donné un sérieux coup de fouet aux prairies. Les animaux sont dans les herbages et profitent bien. Dans ce contexte et face à un commerce qui reste actif avec des tarifs en progression constante, les éleveurs ne se pressent pas à vendre et préfèrent s’occuper des travaux de récolte de l’herbe (ensilage, enrubannage, et premiers foins). L’offre est insuffisante pour satisfaire l’ensemble de la demande que ce soit vers l’Italie, Israël, l’Allemagne, l’Espagne, la Turquie ou l’Algérie. Tous les voyants sont au vert dans les bons broutards et les taurillons herbés. Le placement est également plus régulier dans la marchandise plus commune, notamment si elle est vaccinée contre les FCO sérotypes 4 et 8, car cette vaccination ouvre alors des débouchés autres que l’Espagne. Dans les femelles, l’activité commerciale est régulière dans les bonnes laitonnes herbées exportées sur l'Italie. Les femelles communes et non vaccinées restent pénalisées par les frais de PCR pour l’Espagne.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

Les intégrateurs ont stabilisé leurs tarifs depuis quelques semaines dans les veaux holsteins et le flux à l’export vers l’Espagne est stable. L’activité reste en revanche assez soutenue dans le Sud-Est où les tarifs continuent de progresser dans les montbéliards et les abondances, faute de disponibilité. Dans les veaux de race à viande, l’écart de valorisation en fonction de la qualité et de la conformation est grandissant. Les croisés (jaunes, blanc bleus…) viandés de type "U" de conformation restent demandés et bien valorisés. Les transactions sont sélectives dans le second choix et les plus légers.

 

Ovins

Le beau temps et le week-end de la Pentecôte ont redonné un peu de tonus à la consommation avec une progression significative des ventes de grillades. Les préparations qui sont assaisonnées ou marinées ont la préférence des consommateurs. Cette embellie commerciale se reporte sur les marchés où les tarifs se sont légèrement relevés dans les bons agneaux. Dans les brebis, le commerce est plus calme avec des sorties plus étoffées. Il faudra néanmoins attendre la mi-juin, voire début juillet et une demande plus ferme, notamment du côté de l’Italie.

 

Porcs

L’activité commerciale est restée soutenue par une consommation assez forte de produits de saison du fait d’une excellente météo pour ce week-end de la Pentecôte, en France comme dans le reste de l'Europe, où les cours ont évolué entre hausse de +5 cents comme en Allemagne à quelques millièmes comme en Espagne. Cette bonne activité permet de gommer l’effet du lundi de Pentecôte sur l’activité des abattoirs (semaine écourtée). Le prix s’est ainsi maintenu ce mardi sur le Marché du porc breton à 1,188 € du kilogramme.