Emission TV Agriculturez-vous
Enfin, la vérité sur les phytosanitaires

Cédric MICHELIN
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Difficile aujourd’hui de se faire comprendre, entendre, accepter… lorsqu’il s’agit de parler des traitements phytosanitaires en agriculture. Ce vendredi, notre émission Agriculturez-vous va chercher à toucher un large public pour redire la vérité des professionnels, expliquer vos progrès et ceux restant à faire. Une émission à retrouver, à partager sur YouTube et Facebook.

Enfin, la vérité sur les phytosanitaires

Cette troisième émission, initiée par la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire – avec pour partenaires le Département, Groupama RAA, le Crédit Agricole Centre-Est… -, abordait donc un thème difficile à l’heure des polémiques médiatiques : les pesticides sont-ils devenus tabous ? Pour tenter d’y voir clair et donner les éclaircissements nécessaires à un large public, quatre invités étaient sur le plateau TV pour une demi-heure de débats, entre Mathieu Oudot, technicien viticole à la chambre d’Agriculture et référent Bio ; Clément Jeandin, viticulteur à Prissé ; Jean Manciat, viticulteur à Charnay-lès-Mâcon et Patrice Fortune, vigneron à Crêches-sur-Saône et président de l’Union viticole 71. Mais avant les débats, la solution Exo-expert permettant une viticulture de précision au Domaine Vincent Michel à Clessé permettait dans une vidéo de comprendre l’importance des progrès réalisés et encore possibles, ici via une cartographie de sa parcelle de vigne permettant de ne traiter que la vigne « au plus précis » car « le but étant de traiter le moins mais en le faisant le mieux possible », rappelait ainsi Vincent Michel en introduction.
Mathieu Oudot enchaînait par rappeler quelques évidences comme « la nécessité de protéger la vigne des ravageurs et maladies ». Des bases qui malheureusement sont trop souvent méconnues du grand public et encore plus préjudiciable, bien souvent ignorées par les reportages médiatiques à charge contre les pesticides, aux solutions simplistes. Ici, pas d’attaques ni d’opposition entre les modèles d’agriculture et de viticulture.

Propre à chaque exploitation

Clément Jeandin est jeune installé (17 ha) à la cave coopérative des Vignerons des Terres Secrètes et est représentatif de cette nouvelle génération ouverte à « une diversité de modes culturaux », mariant ainsi conventionnel HVE et agriculture Biologique. Le « moins conventionnel des conventionnels » du département viticole, Jean Manciat avec toute son expérience « utilise des produits conventionnels et bio mais ma lutte est plus raisonnée, voire minimaliste », comme l’attestent ses IFT toujours en dessous des moyennes départementales, conventionnelles, HVE ou Bio. « Voire risquée » admettait-il, comme ses confrères qui tous « essayent d’abaisser les doses » en fonction d’une multitude de facteurs : pression sanitaire, météo et environnementale.
« Ce ne sont pas des choses que l’on prend à la légère, on définit des stratégies et on applique la dose en temps voulu s’il y en a vraiment besoin », complétait Clément Jeandin. En agriculture biologique, il n’utilise pas de produits issus de la chimie de synthèse mais « que des produits de contact », soufre et cuivre principalement. Travail du sol mais aussi couverts végétaux sont aussi au programme.
Une tendance générale en Saône-et-Loire. « En désherbage, les progrès sur les réductions sont énormes », félicitait chacun, Patrice Fortune. Des progrès qui ne viennent pas sans lourds investissements matériels et en temps de travail supplémentaires néanmoins. Ce qui explique, et c’est ce que redisaient les vignerons, la prise de risque « individuel » au niveau de chaque exploitation, une fois que les conseils et outils d’aide à la décision « préconisent » de traiter. Là encore, il est possible de faire des économies comme de perdre une partie de la récolte, donc le choix n’est jamais simple.

Peu de conflits au final

Car désormais, à chaque sortie d’un pulvérisateur, une infime – mais grandissante – partie de la population suspecte les agriculteurs de « polluer ». Des conflits peuvent alors éclater. Patrice Fortune relativisait, preuve que notre département est largement engagé dans le chemin des bonnes pratiques. Ce qui n’empêche malheureusement pas les législateurs au national de durcir les réglementations comme avec les ZNT, zones de non-traitement, pour « protéger » les riverains, les voisins, les randonneurs… La profession s’appuie alors sur les Maires, la chambre d’Agriculture, la DDT… pour tout ré-expliquer lors de réunions. « Les gens s’interrogent », remarque Patrice Fortune. La profession est là pour y répondre.
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