Les organisations techniques de la Loire organisaient une demi-journée dans le cadre de l’opération nationale Innov’action sur le thème de l’herbe. Le thème : gagner rapidement de la matière sèche avec des fauches précoces. Enseignements.

Les fauches précoces permettent de gagner en qualité et en tonnages !

Le 12 avril à Saint-Cyr-les-Vignes, la demi-journée dédiée à l’herbe s’est déroulée sans averse. Vu l’investissement des entreprises venues présenter du matériel, il aurait été dommage que ce rendez-vous soit annulé. Un événement autour de la récolte de l’herbe, qui se voulait basé sur des échanges entre conseillers et éleveurs et dont la thématique était "Comment gagner rapidement de la matière sèche sur les fauches précoces ?".

Pour Florence Fargier, de Loire Conseil élevage, « la fauche précoce est un enjeu en élevage. La qualité de l’herbe est primordiale. Si elle est au rendez-vous, le troupeau aura une bonne efficacité économique ». Celle-ci n’a pas manqué de rappeler que l’herbe avait aussi un rôle environnemental : « les systèmes herbagers sont remis en avant dans la Pac » alors que « l’herbe évite le lessivage, l’érosion ». L’herbe présente aussi l’avantage d’avoir une bonne image auprès du consommateur.

Une stratégie de fauche en lien avec le stade de la plante doit être mise en place par les agriculteurs en fonction de ce qu’ils attendent de leur fourrage. Florence Fargier a rappelé que lorsque l’épi est à une hauteur de 20 cm dans la gaine, le fourrage fauché à ce stade-là a alors une qualité optimale. Puis, un ray-grass dont la hauteur dépasse le haut de la botte voit son épi monter, sa gaine grossir et sa MAT baisser. A l’approche du stade épiaison, le rendement augmente, tout comme la proportion de fibre. Ce stade est un compromis entre la qualité et le rendement. Une fois l’épi sorti, la qualité de l’herbe se dégrade.

Exposer le fourrage au soleil

Une expérimentation portant sur le lien entre le séchage du fourrage et la largeur de l’andain mais aussi la conditionneuse a été menée sur la parcelle qui accueillait la manifestation.

Une première bande a ainsi été fauchée à la conditionneuse avec le conditionneur serré et les volets fermés, laissant ainsi un andain peu large. Une seconde bande a été fauchée avec les volets ouverts (andain large, fourrage étalé sur 2,40 m) et le conditionneur ouvert. Une troisième avec les volets ouverts et le conditionneur fermé. Sur la quatrième bande, l’herbe a été fauchée à la rotative et fanée trois heures plus tard.

Un prélèvement d’herbe a été réalisé tout de suite après la fauche sur chacune des quatre bandes, soit le mardi après-midi. Le taux de matière sèche était de 13 %. Une seconde série de prélèvements a été faite 24 heures après la fauche. La première bande avait gagné 11 points de MS, la seconde 20 points, la troisième 20,6 et la quatrième 21 points. Ainsi, « plus on étale le fourrage au soleil, plus il perd de son eau rapidement », commentait Florence Fargier. Ces résultats, même s’ils sont issus d’une fauche présentant une petite quantité d’herbe (2 tonnes de MS/ha), viennent conforter des essais déjà conduits en Haute-Loire et dans le Rhône.

Faucher à 7 cm

Le réglage de hauteur de coupe de la faucheuse a également toute son importance. « Il faut descendre du tracteur pour bien vérifier la hauteur de fauche », insistait Pierre Vergiat, technicien à la chambre d’agriculture de la Loire, qui préconise une fauche à 7 cm de hauteur plutôt qu’à 5 cm. « La hauteur joue sur la qualité du fourrage. C’est en haut de la plante qu’il y a la plus grande concentration en protéines ».

Faucher plus haut joue aussi sur la vitesse de séchage de l’herbe : « le fourrage tombe sur les tiges permettant à l’herbe de passer sous l’andain. Le séchage est ainsi plus facile que si le fourrage était plaqué au sol ». Une fauche plus haute limite également le risque de ramasser de la terre en même temps que le fourrage, favorise la pérennité de la prairie (une plante fauchée à ras-du-sol aura une repousse plus longue, une prairie fauchée bas en période de sécheresse est fragilisée) mais protège aussi le matériel (moins de risques d’attraper des cailloux).

Selon des expérimentations, faucher à 7 cm au lieu de 5 cm permettrait de gagner plus d’une tonne de matière sèche par hectare sur une saison de récolte !

Neuf jours avant la manifestation, un carré de la prairie avait été fauché à deux hauteurs différentes (7 cm et 5 cm) de manière à y mesurer la repousse d’herbe. Le jour J, il était constaté une différence de repousse d’un centimètre en faveur de la hauteur de fauche 7 cm, ainsi que la présence plus importante de trèfles…

Une chaîne de récolte cohérente

Pour Clémence Rauze, de la FDCuma de la Loire, « c’est à chaque agriculteur de choisir la chaîne de récolte la plus adaptée à son système et à ses attentes ». En plus des conseils donnés et résultats d’essais présentés auparavant, Clémence Rauze faisait mention au coût de récolte des fourrages et au coût de revient de chaque matériel de récolte d’herbe.

Le coût de réalisation du foin est de 23,63 € par tonne de MS sans main-d’œuvre, et de 39,6 en tenant compte de la main-d’œuvre. L’ensilage récolté avec automotrice coûte 30,68 €/t de MS et 45,40 €/t en incluant la main-d’œuvre, l’ensilage récolté avec auto-chargeuse 29,32 €/t de MS sans main-d’œuvre et 43,60 € main-d’œuvre incluse, l’enrubannage mono-balle 49,20 €/t de MS sans main-d’œuvre et 62,80 € avec main-d’œuvre, l’enrubannage continu 41,20 €/t de MS sans main-d’œuvre et 53,40 €/t de MS en tenant compte de la main-d’œuvre.

Des repères de coût de revient de matériels de fauche et de fenaison avec tracteur (avec carburant) était également fournis : 22 €/ha pour un groupe de fauche (faucheuses simples, 6 m) ; 36 €/ha pour une faucheuse conditionneuse (3 m) ; 16 €ha pour un faneur (7,8 m), 15 €/ha pour un andaineur (6 m), 23 €ha pour un retourneur d’andain.

Lucie Grolleau-Frécon

 

Les détails de ces calculs ainsi qu’un résumé des interventions sont à retrouver dans la plaquette réalisée à l’occasion de cette demi-journée, laquelle peut être télécharger sur le site internet de la chambre d’agriculture de la Loire.

Les fauches précoces permettent de gagner en qualité et en tonnages !

Le 12 avril à Saint-Cyr-les-Vignes, la demi-journée dédiée à l’herbe s’est déroulée sans averse. Vu l’investissement des entreprises venues présenter du matériel, il aurait été dommage que ce rendez-vous soit annulé. Un événement autour de la récolte de l’herbe, qui se voulait basé sur des échanges entre conseillers et éleveurs et dont la thématique était "Comment gagner rapidement de la matière sèche sur les fauches précoces ?".

Pour Florence Fargier, de Loire Conseil élevage, « la fauche précoce est un enjeu en élevage. La qualité de l’herbe est primordiale. Si elle est au rendez-vous, le troupeau aura une bonne efficacité économique ». Celle-ci n’a pas manqué de rappeler que l’herbe avait aussi un rôle environnemental : « les systèmes herbagers sont remis en avant dans la Pac » alors que « l’herbe évite le lessivage, l’érosion ». L’herbe présente aussi l’avantage d’avoir une bonne image auprès du consommateur.

Une stratégie de fauche en lien avec le stade de la plante doit être mise en place par les agriculteurs en fonction de ce qu’ils attendent de leur fourrage. Florence Fargier a rappelé que lorsque l’épi est à une hauteur de 20 cm dans la gaine, le fourrage fauché à ce stade-là a alors une qualité optimale. Puis, un ray-grass dont la hauteur dépasse le haut de la botte voit son épi monter, sa gaine grossir et sa MAT baisser. A l’approche du stade épiaison, le rendement augmente, tout comme la proportion de fibre. Ce stade est un compromis entre la qualité et le rendement. Une fois l’épi sorti, la qualité de l’herbe se dégrade.

Exposer le fourrage au soleil

Une expérimentation portant sur le lien entre le séchage du fourrage et la largeur de l’andain mais aussi la conditionneuse a été menée sur la parcelle qui accueillait la manifestation.

Une première bande a ainsi été fauchée à la conditionneuse avec le conditionneur serré et les volets fermés, laissant ainsi un andain peu large. Une seconde bande a été fauchée avec les volets ouverts (andain large, fourrage étalé sur 2,40 m) et le conditionneur ouvert. Une troisième avec les volets ouverts et le conditionneur fermé. Sur la quatrième bande, l’herbe a été fauchée à la rotative et fanée trois heures plus tard.

Un prélèvement d’herbe a été réalisé tout de suite après la fauche sur chacune des quatre bandes, soit le mardi après-midi. Le taux de matière sèche était de 13 %. Une seconde série de prélèvements a été faite 24 heures après la fauche. La première bande avait gagné 11 points de MS, la seconde 20 points, la troisième 20,6 et la quatrième 21 points. Ainsi, « plus on étale le fourrage au soleil, plus il perd de son eau rapidement », commentait Florence Fargier. Ces résultats, même s’ils sont issus d’une fauche présentant une petite quantité d’herbe (2 tonnes de MS/ha), viennent conforter des essais déjà conduits en Haute-Loire et dans le Rhône.

Faucher à 7 cm

Le réglage de hauteur de coupe de la faucheuse a également toute son importance. « Il faut descendre du tracteur pour bien vérifier la hauteur de fauche », insistait Pierre Vergiat, technicien à la chambre d’agriculture de la Loire, qui préconise une fauche à 7 cm de hauteur plutôt qu’à 5 cm. « La hauteur joue sur la qualité du fourrage. C’est en haut de la plante qu’il y a la plus grande concentration en protéines ».

Faucher plus haut joue aussi sur la vitesse de séchage de l’herbe : « le fourrage tombe sur les tiges permettant à l’herbe de passer sous l’andain. Le séchage est ainsi plus facile que si le fourrage était plaqué au sol ». Une fauche plus haute limite également le risque de ramasser de la terre en même temps que le fourrage, favorise la pérennité de la prairie (une plante fauchée à ras-du-sol aura une repousse plus longue, une prairie fauchée bas en période de sécheresse est fragilisée) mais protège aussi le matériel (moins de risques d’attraper des cailloux).

Selon des expérimentations, faucher à 7 cm au lieu de 5 cm permettrait de gagner plus d’une tonne de matière sèche par hectare sur une saison de récolte !

Neuf jours avant la manifestation, un carré de la prairie avait été fauché à deux hauteurs différentes (7 cm et 5 cm) de manière à y mesurer la repousse d’herbe. Le jour J, il était constaté une différence de repousse d’un centimètre en faveur de la hauteur de fauche 7 cm, ainsi que la présence plus importante de trèfles…

Une chaîne de récolte cohérente

Pour Clémence Rauze, de la FDCuma de la Loire, « c’est à chaque agriculteur de choisir la chaîne de récolte la plus adaptée à son système et à ses attentes ». En plus des conseils donnés et résultats d’essais présentés auparavant, Clémence Rauze faisait mention au coût de récolte des fourrages et au coût de revient de chaque matériel de récolte d’herbe.

Le coût de réalisation du foin est de 23,63 € par tonne de MS sans main-d’œuvre, et de 39,6 en tenant compte de la main-d’œuvre. L’ensilage récolté avec automotrice coûte 30,68 €/t de MS et 45,40 €/t en incluant la main-d’œuvre, l’ensilage récolté avec auto-chargeuse 29,32 €/t de MS sans main-d’œuvre et 43,60 € main-d’œuvre incluse, l’enrubannage mono-balle 49,20 €/t de MS sans main-d’œuvre et 62,80 € avec main-d’œuvre, l’enrubannage continu 41,20 €/t de MS sans main-d’œuvre et 53,40 €/t de MS en tenant compte de la main-d’œuvre.

Des repères de coût de revient de matériels de fauche et de fenaison avec tracteur (avec carburant) était également fournis : 22 €/ha pour un groupe de fauche (faucheuses simples, 6 m) ; 36 €/ha pour une faucheuse conditionneuse (3 m) ; 16 €ha pour un faneur (7,8 m), 15 €/ha pour un andaineur (6 m), 23 €ha pour un retourneur d’andain.

Lucie Grolleau-Frécon

 

Les détails de ces calculs ainsi qu’un résumé des interventions sont à retrouver dans la plaquette réalisée à l’occasion de cette demi-journée, laquelle peut être télécharger sur le site internet de la chambre d’agriculture de la Loire.