Portrait Jean-Christophe Roux
Portrait d’un agri bio du grain au poulet

En bio depuis près de 30 ans, Jean-Christophe Roux conduit son exploitation située à La Chapelle-Thècle, depuis les céréales jusqu’aux poulets. Ainsi, ses activités de grandes cultures et d’élevage sont intimement liées, les unes ayant toujours influé sur les autres. Et toute la production de céréales qui n’est pas consommée par les volailles est revendue sur le circuit de céréales bio.

Portrait d’un agri bio du grain au poulet

De la technique, quelques outils spécifiques, des échecs parfois mais surtout une affaire qui roule, depuis près de 30 ans, l’assolement de la ferme des Palisses à La Chapelle-Thècle est en bio. Certes, les rendements sont moins élevés que ceux de ses collègues employant d’autres pratiques, mais « avec moins d’engrais utilisés et des produits vendus à un prix mieux valorisé, nous nous en sortons », constate Jean-Christophe Roux.
Au fil des années, l’agriculteur a appris à gérer les apports différemment : « en bio, c’est la terre qui nourrit les plantes. Par exemple, les apports d’azote passe uniquement par le recours à certaines cultures ». La conversion en bio s’est fait à la fin des années 1980 « à la suite d’un problème de santé » lié à un passage de traitement phytosanitaire. Ce qui fut « une première remise en cause ». Celui qui était installé sur l’exploitation familiale en poulets de Bresse aimait pourtant son métier et a donc cherché une alternative pour continuer à l’exercer. « Le bio c’était un peu précurseur à l’époque, la première année j’ai donc testé sur quelques hectares seulement ».

Les grands changements

Lui qui nourrissait auparavant ses poulets à partir de rotations courtes, maïs-blé-colza, a dû revoir ses principes de cultures et intégrer triticale, avoine, pois. Respect du cahier des charges oblige, le poulet de Bresse n’était alors plus possible, le producteur s’est donc orienté sur une autre race de poulet, des cous nus blancs, labellisés bio.
Dès le début des années 1990, c’est l’ensemble de l’assolement (50 ha à l’époque, 75 ha désormais) qui est en bio. Ces céréales servent prioritairement à l’alimentation des poulets, le surplus et certaines cultures sont revendues par ailleurs ce qui permet une autre source de revenus.
Mais au bout de 10 ans, un nouveau souci de santé incite l’agriculteur à changer de mode de commercialisation : ce n’est plus via un grossiste qu’il écoule depuis ses poulets bio mais en circuit court (notamment une boucherie de Lons-le-Saunier) et vente directe (via des marchés et des Amap). En ce début des années 2000, la ferme investit aussi dans son propre abattoir.

Un plus juste prix

Ainsi, en produisant lui-même les céréales qui nourrissent ses poulets, en les abattant et en assurant leur vente au plus près, « c’était la fin du recours à des intermédiaires » insiste Jean-Christophe Roux.
Il le reconnaît cependant « en céréales la production n’est jamais assurée et en bio le rendement est moins élevé ». Mais pour lui, le bio c’est aussi une « philosophie où l’on respecte l’animal, le végétal et l’humain qui est rémunéré à un juste prix ».
Au niveau matériel, une sarcleuse « l’outil indispensable en bio » et une herse étrille.
D’ailleurs, l’installation prochaine d’Olivier Roux, 22 ans, auprès de ses parents (sa mère ayant toujours travaillé sur l’exploitation) devrait favoriser l’achat d’une sarcleuse guidée.

Apprendre de la terre

Pourtant, « même si cela fait 30 ans que je suis en bio, il me reste toujours à apprendre », reconnaît Jean-Christophe Roux. Malgré tout, il applique des recettes qui limitent les échecs : semer trois variétés de blé en même temps, procéder à « un labour agronomique » de 15/20 cm maximum, jamais deux années de suite la même culture. Si le semis sous couvert est compliqué si l’on ne peut pas recourir au glyphosate, le producteur bressan veut malgré tout tenter un soja sous couvert. Car il s'est fixé une règle systématique : « alors qu’avant je déchaumais, désormais je ne laisse jamais le sol nu ».
Et au fil des années, il en a constaté le gain : « le pH du sol s’est amélioré, là où avant il était acide, désormais il est neutre ». Il améliore aussi ses parcelles grâce à du trèfle incarnat ou à des associations de radis chinois, sarrasin, blé, vesce, pois ou féveroles : « je ne les récolte pas, cela sert d’engrais vert ».
Ainsi cette année encore, après sa récolte de maïs, le sol est en train de passer l’hiver sous un couvert de blé, féverole et pois. En parallèle de ces considérations au plus près du terrain, « l’évolution technologique et les nouveaux équipements » représentent pour lui l’avenir de sa pratique de cultures de céréales.

Portrait d’un agri bio du grain au poulet

De la technique, quelques outils spécifiques, des échecs parfois mais surtout une affaire qui roule, depuis près de 30 ans, l’assolement de la ferme des Palisses à La Chapelle-Thècle est en bio. Certes, les rendements sont moins élevés que ceux de ses collègues employant d’autres pratiques, mais « avec moins d’engrais utilisés et des produits vendus à un prix mieux valorisé, nous nous en sortons », constate Jean-Christophe Roux.
Au fil des années, l’agriculteur a appris à gérer les apports différemment : « en bio, c’est la terre qui nourrit les plantes. Par exemple, les apports d’azote passe uniquement par le recours à certaines cultures ». La conversion en bio s’est fait à la fin des années 1980 « à la suite d’un problème de santé » lié à un passage de traitement phytosanitaire. Ce qui fut « une première remise en cause ». Celui qui était installé sur l’exploitation familiale en poulets de Bresse aimait pourtant son métier et a donc cherché une alternative pour continuer à l’exercer. « Le bio c’était un peu précurseur à l’époque, la première année j’ai donc testé sur quelques hectares seulement ».

Les grands changements

Lui qui nourrissait auparavant ses poulets à partir de rotations courtes, maïs-blé-colza, a dû revoir ses principes de cultures et intégrer triticale, avoine, pois. Respect du cahier des charges oblige, le poulet de Bresse n’était alors plus possible, le producteur s’est donc orienté sur une autre race de poulet, des cous nus blancs, labellisés bio.
Dès le début des années 1990, c’est l’ensemble de l’assolement (50 ha à l’époque, 75 ha désormais) qui est en bio. Ces céréales servent prioritairement à l’alimentation des poulets, le surplus et certaines cultures sont revendues par ailleurs ce qui permet une autre source de revenus.
Mais au bout de 10 ans, un nouveau souci de santé incite l’agriculteur à changer de mode de commercialisation : ce n’est plus via un grossiste qu’il écoule depuis ses poulets bio mais en circuit court (notamment une boucherie de Lons-le-Saunier) et vente directe (via des marchés et des Amap). En ce début des années 2000, la ferme investit aussi dans son propre abattoir.

Un plus juste prix

Ainsi, en produisant lui-même les céréales qui nourrissent ses poulets, en les abattant et en assurant leur vente au plus près, « c’était la fin du recours à des intermédiaires » insiste Jean-Christophe Roux.
Il le reconnaît cependant « en céréales la production n’est jamais assurée et en bio le rendement est moins élevé ». Mais pour lui, le bio c’est aussi une « philosophie où l’on respecte l’animal, le végétal et l’humain qui est rémunéré à un juste prix ».
Au niveau matériel, une sarcleuse « l’outil indispensable en bio » et une herse étrille.
D’ailleurs, l’installation prochaine d’Olivier Roux, 22 ans, auprès de ses parents (sa mère ayant toujours travaillé sur l’exploitation) devrait favoriser l’achat d’une sarcleuse guidée.

Apprendre de la terre

Pourtant, « même si cela fait 30 ans que je suis en bio, il me reste toujours à apprendre », reconnaît Jean-Christophe Roux. Malgré tout, il applique des recettes qui limitent les échecs : semer trois variétés de blé en même temps, procéder à « un labour agronomique » de 15/20 cm maximum, jamais deux années de suite la même culture. Si le semis sous couvert est compliqué si l’on ne peut pas recourir au glyphosate, le producteur bressan veut malgré tout tenter un soja sous couvert. Car il s'est fixé une règle systématique : « alors qu’avant je déchaumais, désormais je ne laisse jamais le sol nu ».
Et au fil des années, il en a constaté le gain : « le pH du sol s’est amélioré, là où avant il était acide, désormais il est neutre ». Il améliore aussi ses parcelles grâce à du trèfle incarnat ou à des associations de radis chinois, sarrasin, blé, vesce, pois ou féveroles : « je ne les récolte pas, cela sert d’engrais vert ».
Ainsi cette année encore, après sa récolte de maïs, le sol est en train de passer l’hiver sous un couvert de blé, féverole et pois. En parallèle de ces considérations au plus près du terrain, « l’évolution technologique et les nouveaux équipements » représentent pour lui l’avenir de sa pratique de cultures de céréales.