Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 13/2018

Bovins de boucherie

Le paysage de la consommation de viande poursuit sa mutation, avec une revendication sociétale au sujet du bien-être animal. Ce sujet est maintenant intégré à tous les contrats mis en place par les différents distributeurs. Les éleveurs - dont le désir est d’apporter une viande de qualité et de sécuriser aux consommateurs - restent contraints par des normes environnementales et administratives qui chargent les coûts de production. Les tarifs payés à la production demeurent insuffisants - y compris dans les démarches qualité - et les efforts de productivité réalisés par les éleveurs ne sont là que pour tenter de compenser cette inflation des coûts et non pour améliorer leur quotidien. La recherche de qualité affichée par bon nombre de magasins en cette semaine sainte est une goutte d’eau au regard du flux commerciale qui se concentre sur l’entrée de gamme (le prix, toujours le prix !).

Sur les marchés, l’activité commerciale est peu soutenue dans les animaux hauts de gamme, alors que les magasins s’apprêtent à écouler les animaux issus des différents concours de ces dernières semaines (Autun, Romenay, Feurs, Villefranche, Dijon, Bourg-en-Bresse…), sur un week-end de Pâques qui devrait être peu ensoleillé. Les tarifs se maintiennent dans les bonnes génisses et les jeunes vaches charolaises de qualité bouchère. L’activité commerciale reste assez régulière dans le domaine des allaitantes de choix secondaire et bas de gamme, mais pour des tarifs globalement reconduits à quelques jours du week-end pascal. En réformes laitières, les industriels ont stabilisé les prix avec des disponibilités de fin de campagne plus étoffée qui couvre mieux la demande. Le commerce reste fluide, avec des tarifs reconduits dans l’ensemble des vaches frisonnes ou montbéliardes. La demande reste soutenue dans les taureaux de réformes. En jeunes bovins, les achats de Pâques n’ont pas permis une fluidification du marché. La modestie des commandes en Italie pèse sur la tendance européenne. Les prix baissent en Allemagne, en Italie et en Pologne. La tendance est lourde sur la France avec un report des ventes sur le marché intérieur.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

La météo est plus favorable à la pousse de l’herbe, même si les sols restent humides pour sortir les animaux. Les engraisseurs ont des besoins, mais la demande cible des animaux de milieu de gamme (type "R") avec du gabarit à herbager. Cette gamme de marchandise (lourde et finie) est traditionnellement mieux demandée pour la période estivale. Les femelles proches de la finition se négocient sur les bases de la viande. La demande est soutenue dans les herbagères holsteins ou montbéliardes de gabarit.

 

Broutards

L’activité commerciale reste soutenue par le déficit de marchandise. Les petits engraisseurs italiens peinent à s’approvisionner, alors que les grands groupes intégrés absorbent une large partie de l’offre. Les bons mâles charolais ou limousins légers d’automne restent recherchés pour des tarifs très fermes. Les repousseurs ont du mal à suivre le tempo, au regard des tarifs pratiqués. La même question se pose chez les engraisseurs français. La demande espagnole reste quant à elle  soutenue, car ce pays doit maintenant assurer les contrats avec les pays du pourtour méditerranéen. Depuis quelques mois, on observe une montée dans la gamme achetée. La vente est plus compliquée dans les mâles de moindre conformation non vaccinés. En femelles, la demande est normale pour les bonnes laitonnes indemnes d’IBR gardées pour la mise à l’herbe ou celles bien conformées de 300 à 350 kg destinées à l’Italie. Le commerce est très calme dans la moyenne marchandise avec un recul de la demande espagnole en cette semaine sainte.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

L’activité commerciale reste régulière, mais la réduction des mouvements vers l’Espagne (moins rentable) a permis aux intégrateurs de stabiliser les prix. Ces derniers compensent le déficit de veaux laitiers par des croisés laitiers dont les prix sont très proches. En ce qui concerne les montbéliards, le recul de l’offre facilite les échanges, avec une demande toujours soutenue pour l’export. La tendance est lourde avec des tarifs très discutés dans les croisés laitiers ou allaitants lourds de moyenne conformation (type "R"), avec un tri plus sévère notamment dans les petites femelles croisées. Dans les veaux allaitants, la demande est moins soutenue en vue des sorties de la mi-août, ce qui entraîne une tension dans les bons mâles croisés ou de race pure. Le tri est encore plus marqué dans le second choix.

 

Ovins

La grande majorité des commandes des fêtes pascales sont couvertes. Les magasins ont déjà mis en place des promotions avec des gigots de Nouvelle-Zélande, alors que ces derniers continuent de communiquer sur la proximité qu’ils sont supposés avoir établi localement, du moins avec les éleveurs français… La tendance est légèrement baissière, mais avec de gros écarts de valorisation entre les bons laitons et le second choix ou dans les fins de lot de gris. En brebis, l’offre est mesurée et juste suffisante pour satisfaire la demande. La vente est fluide avec des tarifs en hausse dans les bonnes brebis légères.

 

Porcs

L’activité commerciale pâtit d’une météo peu favorable pour la consommation, mais également d’une activité peu soutenue à l’export. Les tarifs sont contraints par une activité de découpe peu soutenue. Les abattoirs se veulent d’autant plus prudents qu’ils doivent dès à présent anticiper les fériés de la semaine sainte ou Pâques (jeudi, vendredi et ou lundi, selon le pays considéré), lesquels impacteront les abattages et perturberont les livraisons. La tension est forte sur toutes les places européennes. La tendance sur le Marché du porc breton était, ce lundi, baissière de -0,031 € à 1,205 € le kilogramme.