Christian Ragaigne
L’homme des aventures humaines

Régis Gaillard
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Après une longue carrière au sein du groupe LDC, Christian Ragaigne, désormais à la retraite, continue à s’investir au sein de l’interprofession tout en prenant à cœur son rôle de président du club de foot de Louhans-Cuiseaux.

L’homme des aventures humaines
Christian Ragaigne a compris qu'il fallait fédérer pour tirer le meilleur de chacun.

Originaire de Sablé-sur-Sarthe, Christian Ragaigne est totalement imprégné du monde agricole. « Mes frères et mes neveux sont agriculteurs ». Alors qu’il décroche un BTS option transformation distribution et commercialisation des produits agricoles à Miramas, il découvre, dans le cadre de ses stages, l’entreprise LDC. « Laquelle, à l’époque, ne comptait qu’une centaine de personnes. J’ai ensuite travaillé lors de la période estivale chez LDC. Puis j’ai été le premier diplômé engagé chez LDC en 1974 ».

Découverte de la Bresse

En 1981, LDC reprends l’entreprise Cava à Saint-Trivier-de-Courtes. C’est à ce moment-là que Christian Ragaigne découvre la Bresse au mois de juillet et s’y installe. « Nous avons développé l’entreprise pendant trois ans ». Puis, le 1er juin 1984, il arrive à Louhans car l’entreprise Mathey rejoint LDC. Quant à la structure de Saint-Trivier-de-Courtes, elle voit ses activités transférées à Louhans. C’est également à cette époque qu’est créée la Société bressane de production qui va faire en sorte de développer la production de volailles dans la région avec les organisations professionnelles. Lors de la décennie suivante, est lancé un projet d’envergure à Louhans. Ainsi, le site louhannais subit une refonte complète de 1995 à 1999 afin de disposer d’une usine de plus de 20.000 m². « Nous sommes passés de 150 salariés en 1984 à 900 dans les années 2000 ». Au fur et à mesure, différentes entreprises locales à l’image de Palmid’Or, Fermiers de l’Ardèche, Guillot, Mairet, Chapon Bressan, Corico et Blancafort rejoignent LDC Bourgogne, sans oublier Oftel à Louhans. « Cela représente environ 1.800 personnes et quelque 700 éleveurs allant du plateau de Langres à Besançon, du Massif Central au sud de l’Ardèche ». Avec, à la clé, quatre grandes marques : Volailles de Bourgogne, Volailles de Bresse, Volailles d’Ardèche et Le Gaulois.

Aventure humaine

Alors qu’il termine sa carrière en tant que directeur du pôle sud-est au sein du groupe LDC – qui compte environ 22.000 salariés –, Christian Ragaigne souligne qu’il a vécu « une superbe aventure humaine. J’ai eu la chance de démarrer une belle aventure même s’il n’y a pas eu que des réussites. C’est un métier qui a beaucoup changé, notamment structurellement. Techniquement, cela n’a plus rien à voir non plus avec ce qui se faisait il y a quarante ans. Il y a eu une massification des abattages, une augmentation de la qualité et une attente sociétale beaucoup plus grande. Les producteurs sont devenus de vrais chefs d’entreprise avec chacun des projets propres. Pour LDC, le client est le point de départ de toutes décisions ; l’éleveur est toujours partie prenante. Le plus dur dans l’agriculture, aujourd’hui, est de déterminer son projet » Et Christian Ragaigne de souligner aussi le travail de ses collaborateurs. « Il y a eu une vraie histoire humaine, une solidarité. Mais il faut avoir un vrai projet pour emmener les gens avec vous ».

Au service de l’interprofession

Aujourd’hui retraité, Christian Ragaigne n’en demeure pas moins actif comme en témoigne son rôle au sein de l’Association de promotion de la volaille française (APVF), dont il est président. « C’est un rôle très intéressant. Le moyen aussi pour moi de faire le lien entre ma vie très active et le futur. Ce rôle me permet de faire la synthèse auprès des différentes familles de l’interprofession au profit de la volaille française. Cette démarche est indispensable quand on sait qu’une volaille sur deux consommée en France est d’origine étrangère ».

À la tête de Louhans-Cuiseaux

Depuis maintenant trois ans, Christian Ragaigne préside aux destinées du club de foot de Louhans-Cuiseaux. « J’ai participé à la reprise du club en janvier 2011 en intégrant le bureau aux côtés de Dominique Prudent ». Un rôle qui lui est cher. « Nous évoluons en Nationale 2. Nous avons 400 licenciés et un budget d’un million deux cent mille euros. Nous faisons une moyenne de 1.500 spectateurs. Le club a un vrai rôle social à jouer au sein de l’univers rural qui est le nôtre. Dans le stade, il y a tous les âges et toutes les couches sociales. Nous sommes aussi un maillon de l’économie locale. L’ambition est de stabiliser le club sportivement et financièrement. Un club que LDC a toujours soutenu en tant que sponsor ».