Changement climatique
Adapter la Saône-et-Loire aux évolutions climatiques

La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire a proposé lundi 17 février une conférence sur les enjeux du changement climatique. Le rendez-vous était donné à Saint-Marcel. Quelques exploitants sont venus, de même que des étudiants du lycée de Fontaines. Si le constat est sans appel pour la période 2020-2050, les solutions existent pour les productions actuelles mais sont pour autant sans certitudes…

Adapter la Saône-et-Loire aux évolutions climatiques

Si quasiment plus personne ne conteste l’évolution climatique, beaucoup de monde en subit déjà les conséquences. « De toute façon, le pas de temps est tel que les efforts faits aujourd’hui n’auront d’incidence qu’à moyenne échéance », souligne Antoine Villard, conseiller grande culture à la chambre d’agriculture. Ainsi, à défaut de pouvoir enrayer ces évolutions, nous savons tous qu’il va falloir s’adapter.
C’était le but de la conférence proposée le 17 février dernier à Saint-Marcel, « s’adapter au changement climatique tout en maintenant la production dans un contexte d’augmentation mondiale de la demande et en réduisant l’impact environnemental ».
Autrement dit, comment orienter au mieux l’agriculture dans ce véritable exercice d’équilibriste.
Surtout que très concrètement, « un degré supplémentaire sur les températures moyennes équivaut à un déplacement des cultures vers le nord de 180 km ou de 150 m en altitude », précise encore Antoine Villard. Ce qui revient en gros, pour les agriculteurs saône-et-loiriens, à regarder de très près les cultures actuellement conduites dans la Drôme…

Les effets bénéfiques du CO2

Cela signifie malgré tout que pour un département comme la Saône-et-Loire, il y a encore moyen de s’adapter et de mener à bien des cultures. Et en attendant, de prendre du recul sur les cultures actuelles.
Déjà, un constat sur tout le vignoble français : non seulement des dates de vendanges sont plus précoces mais avec surtout globalement des raisins en meilleur état sanitaire.
Par ailleurs, l’augmentation des teneurs en CO2 « est plutôt favorable aux plantes car cela stimule leur productivité », à condition toutefois qu’il y ait suffisamment d’eau.
En revanche, « si l’augmentation du CO2 permet de meilleures teneurs en sucre, cela peut aussi faire baisser le taux de protéine et les teneurs de certains éléments minéraux ». Antoine Villard de conclure, « le bilan s’avère donc mitigé car tout n’est pas connu ».

Le revers de la médaille

De même l’augmentation des températures se traduit aussi par une baisse du nombre de jours de gel, « c’est plutôt positif pour des cultures sensibles comme le colza et pour les prairies semées tardivement ». En revanche, le décalage dans le temps augmente les risques de gel de printemps sur les cultures devenues plus précoces...
Il faudra prendre en compte également le risque d’échaudage et les conséquences sur le remplissage des grains avec plus de jours au-dessus de 25 °C… Sans parler du déficit hydrique ayant forcément des conséquences sur les levées qui pourraient alors être plus retardées et / ou irrégulières. Plus que jamais, la nature du sol fera la différence et ces conditions pourraient « s’avérer favorables pour les sols hydromorphes et profonds ».

L’autre inconnue reste également l’impact sur les bioagresseurs et comment vont se combiner ou pas les cycles de reproduction des insectes avec la croissance des plantes.
Et si côté maladie, on peut s’attendre à moins de cas de sclérotinia ou de septoriose notamment, oïdium et rouille jaune pourraient en revanche être favorisés...

Les productions de demain

Les conseillers ont poursuivi en dressant des prévisions pour l’ensemble des cultures actuelles du département : blé, colza, maïs, sorgho, tournesol, soja, intercultures et dérobées. Avec à chaque fois, les limites de ces productions en fonction des températures, de l’hygrométrie, des risques ravageurs.
Pour ce qui est des prairies, si au printemps la pousse devrait être plus précoce, la durée de pâturage devrait se poursuivre plus tardivement à l’automne. Mais là aussi, changement de paradigme car, comme l’a mentionné Antoine Villard, il faut s’attendre à ce que d’ici la fin du siècle, « les besoins de fourrage soient plus importants en été qu’en hiver ». Les étés devraient en effet être de plus en plus marqués par un déficit de production, comme on l’a connu en 2018 et 2019.

Pour répondre à cette problématique, il faudra « une gestion des stocks pluriannuelle, avoir une conduite de plus en plus extensive avec moins de chargement ». Peut-être aussi envisager un pâturage hivernal, évoluer sur du stockage sur pied à faire pâturer, s’orienter vers de la luzerne (pure ou mélangée), ou du plantain, de la chicorée, de la betterave, du méteil, etc.
Si aucune recette simple et toute trouvée ne semble se profiler, des essais sont en cours et les solutions existent, elles seront cependant sans doute à adapter chaque année à chaque parcelle.

Adapter la Saône-et-Loire aux évolutions climatiques

Si quasiment plus personne ne conteste l’évolution climatique, beaucoup de monde en subit déjà les conséquences. « De toute façon, le pas de temps est tel que les efforts faits aujourd’hui n’auront d’incidence qu’à moyenne échéance », souligne Antoine Villard, conseiller grande culture à la chambre d’agriculture. Ainsi, à défaut de pouvoir enrayer ces évolutions, nous savons tous qu’il va falloir s’adapter.
C’était le but de la conférence proposée le 17 février dernier à Saint-Marcel, « s’adapter au changement climatique tout en maintenant la production dans un contexte d’augmentation mondiale de la demande et en réduisant l’impact environnemental ».
Autrement dit, comment orienter au mieux l’agriculture dans ce véritable exercice d’équilibriste.
Surtout que très concrètement, « un degré supplémentaire sur les températures moyennes équivaut à un déplacement des cultures vers le nord de 180 km ou de 150 m en altitude », précise encore Antoine Villard. Ce qui revient en gros, pour les agriculteurs saône-et-loiriens, à regarder de très près les cultures actuellement conduites dans la Drôme…

Les effets bénéfiques du CO2

Cela signifie malgré tout que pour un département comme la Saône-et-Loire, il y a encore moyen de s’adapter et de mener à bien des cultures. Et en attendant, de prendre du recul sur les cultures actuelles.
Déjà, un constat sur tout le vignoble français : non seulement des dates de vendanges sont plus précoces mais avec surtout globalement des raisins en meilleur état sanitaire.
Par ailleurs, l’augmentation des teneurs en CO2 « est plutôt favorable aux plantes car cela stimule leur productivité », à condition toutefois qu’il y ait suffisamment d’eau.
En revanche, « si l’augmentation du CO2 permet de meilleures teneurs en sucre, cela peut aussi faire baisser le taux de protéine et les teneurs de certains éléments minéraux ». Antoine Villard de conclure, « le bilan s’avère donc mitigé car tout n’est pas connu ».

Le revers de la médaille

De même l’augmentation des températures se traduit aussi par une baisse du nombre de jours de gel, « c’est plutôt positif pour des cultures sensibles comme le colza et pour les prairies semées tardivement ». En revanche, le décalage dans le temps augmente les risques de gel de printemps sur les cultures devenues plus précoces...
Il faudra prendre en compte également le risque d’échaudage et les conséquences sur le remplissage des grains avec plus de jours au-dessus de 25 °C… Sans parler du déficit hydrique ayant forcément des conséquences sur les levées qui pourraient alors être plus retardées et / ou irrégulières. Plus que jamais, la nature du sol fera la différence et ces conditions pourraient « s’avérer favorables pour les sols hydromorphes et profonds ».

L’autre inconnue reste également l’impact sur les bioagresseurs et comment vont se combiner ou pas les cycles de reproduction des insectes avec la croissance des plantes.
Et si côté maladie, on peut s’attendre à moins de cas de sclérotinia ou de septoriose notamment, oïdium et rouille jaune pourraient en revanche être favorisés...

Les productions de demain

Les conseillers ont poursuivi en dressant des prévisions pour l’ensemble des cultures actuelles du département : blé, colza, maïs, sorgho, tournesol, soja, intercultures et dérobées. Avec à chaque fois, les limites de ces productions en fonction des températures, de l’hygrométrie, des risques ravageurs.
Pour ce qui est des prairies, si au printemps la pousse devrait être plus précoce, la durée de pâturage devrait se poursuivre plus tardivement à l’automne. Mais là aussi, changement de paradigme car, comme l’a mentionné Antoine Villard, il faut s’attendre à ce que d’ici la fin du siècle, « les besoins de fourrage soient plus importants en été qu’en hiver ». Les étés devraient en effet être de plus en plus marqués par un déficit de production, comme on l’a connu en 2018 et 2019.

Pour répondre à cette problématique, il faudra « une gestion des stocks pluriannuelle, avoir une conduite de plus en plus extensive avec moins de chargement ». Peut-être aussi envisager un pâturage hivernal, évoluer sur du stockage sur pied à faire pâturer, s’orienter vers de la luzerne (pure ou mélangée), ou du plantain, de la chicorée, de la betterave, du méteil, etc.
Si aucune recette simple et toute trouvée ne semble se profiler, des essais sont en cours et les solutions existent, elles seront cependant sans doute à adapter chaque année à chaque parcelle.