Rencontre avec Benjamin Dirx
Rencontre tendue avec le député Benjamin Dirx

Publié par Cédric Michelin
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Le 17 février dernier, une délégation - Union Viticole, FDSEA et JA 71 - a été reçue par le député Benjamin Dirx, à sa permanence à Mâcon. Absent de dernière minute au rendez-vous de la semaine précédente avec le député Rémy Reyberotte, Benjamin Dirx avait accepté de dialoguer avec la profession sur un certain nombre de sujets qui font l’actualité du monde rural de Saône-et-Loire.

Rencontre tendue avec le député Benjamin Dirx

D’abord sur le dossier zone de non-traitement (ZNT), la délégation a souligné l’inapplicabilité des textes en l’état et a martelé à nouveau les demandes de la profession agricole et viticole : adoption d’un moratoire, mise en place du principe de réciprocité en matière d’urbanisme et prise en charge des impacts économiques. Face à ces revendications, le député a "botté en touche" en laissant sous-entendre que c’est à la profession de s’adapter, de regarder vers l’avenir et que la marge de manœuvre du représentant de la République est très limitée sur le sujet. La délégation lui a alors immédiatement  rétorqué qu’avant de se projeter pour évoluer, il est nécessaire de savoir comment appliquer les textes de lois. Impossible en l'état puisque les parlementaires n'ont pas fait correctement leur travail et que les textes de loi tombent au fil de l'eau. Exemple précis avec l'impossibilité d'obtenir la liste des produits selon les différentes ZNT, la liste exacte des différents matériels permettant d’abaisser les distances à 5 et 3m. Plus inquiétant encore, l'absence de volonté politique pour appuyer toutes les décisions sur la science et rien que la science. Par ailleurs, les viticulteurs présents ont alerté le député sur l’urgence à agir, les traitements débutant début avril. Avec la sortie des enjambeurs, les professionnels craignent de recevoir de la part des riverains des plaintes en gendarmerie, de la violence verbale et même physique…

Concernant la taxe Trump, imposant une taxation supplémentaire de 25% sur les vins tranquilles, Benjamin Dirx a surtout fait ressortir la nécessité de signer des accords internationaux comme le Ceta pour se prémunir de telles représailles. Pas de soutien explicite non plus - encore une fois - à la demande de soutenir la filière viticole qui pourtant subit seule les conséquences de la guerre économique que se livrent la France et l’Europe d’un côté et les Etats-Unis de l’autre, au sujet des subventions allouées à Airbus.

Sur les autres dossiers, l’assurance-prairie, les amendes FranceAgriMer ou encore les retraites, les échanges ont été plus constructifs. En ce qui concerne le premier sujet, le député va plaider pour que soit supprimée la moyenne olympique du calcul de référence dans le cadre de l’assurance-prairies, extrêmement pénalisante pour les exploitations touchées par les aléas climatiques successifs.

Le rendez-vous s’est soldé par un sentiment de satisfaction en demi-teinte : certes le député Dirx s’est engagé sur un certain nombre de dossiers mais plusieurs autres revendications de la profession sont restées lettre morte.

Raphaël Fattier