Tendance commerciale semaine 05-2019
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 5-2019

Publié par Cédric Michelin
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Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 5-2019

Bovins de boucherie : L’image de la viande rouge reste un sujet très préoccupant. Les appels pour enrayer la stratégie destructrice des réseaux anti-viandes demeurent sans effet, avec une infiltration de plus en plus profonde de ces milieux de la sphère médiatique. Les amoureux de la bonne viande et les défenseurs du savoir-faire des éleveurs français sont trop peu nombreux à faire entendre leurs voix et peinent à trouver écho dans la presse ou les réseaux sociaux.

La consommation de viande n’est pas la première préoccupation des français dans le climat social actuel. Cette fin de mois est marquée par la réception des premiers bulletins de salaire amputée de la retenue à la source. Les GMS craignent un recul des ventes, le temps de digérer cette nouvelle règle.

Il y a un an, les abatteurs étaient chargés de viande avec des stocks importants. Les industriels de la viande doivent maintenant composer entre un écoulement toujours compliqué dans le secteur aval avec les géants de la distribution qui imposent leurs règles et des disponibilités qui tendent à s’amoindrir dans les campagnes en conséquence de la décheptelisation ou décapitalisation. La tendance est à la détente, mais les hausses sont timides avec des tarifs qui restent très loin des coûts de production.

Sur les marchés, l’offre est modeste, mais les abatteurs ont réduit leurs activités pour faire face à des commandes en repli de la part des GMS. Les achats pour le début du mois seront donc impactés par des salaires amputés. L’écoulement reste calme dans la cheville traditionnelle. Le commerce est plus calme avec des tarifs qui ne progressent pas dans les bonnes génisses et les jeunes vaches viandées. Le commerce est plus régulier dans les charolaises d’entrée de gamme. En réformes laitières, les industriels n’ont pas de gros besoins à l’approche des vacances d’hiver, mais les ventes de viande hachée restent très convenables dans une population qui cherche souvent le pratique et le prix. Les volumes restent en accord avec les besoins pour des tarifs qui ne progressent que très légèrement. En jeunes bovins, l’offre reste mesurée, mais suffisante pour la demande des abatteurs français. Du côté italien, les producteurs se plaignent de la faiblesse des tarifs pratiqués en France et de la pression faite par les exportateurs.

Bovins d’embouche et d’élevage : Les engraisseurs et les herbagers qui ont la possibilité de passer l’hiver sur des terrains porteurs sont à l’achat pour la préparation de la saison d’herbage. La demande est suivie dans les charolaises lourdes pour une finition rapide ou de gabarit pour une mise à l’herbe précoce. Le placement reste compliqué dans le bétail léger ou trop maigre. Les laitières et les races mixtes de gabarit à herbager sont mieux demandées.

Broutards : L’activité commerciale reste régulière par le manque d’animaux préparés pour l’export à 60 jours et par des tarifs des jeunes bovins qui restent suffisamment élevés en Italie. Les tarifs se maintiennent dans les charolais de moins de 400kg. La tendance est en revanche au plafonnement dans les plus lourds avec une offre souvent plus commune. Les mâles de moins de 350kg sont recherchés pour la repousse à l’herbe, même si cette dernière est encore sous la neige. La demande espagnole est soutenue, mais les acheteurs privilégient les animaux vaccinés pour éviter les retours positifs de PCR. Le commerce est en revanche plus difficile dans la moyenne marchandise, qui a souffert de la sécheresse à l’automne et d’un manque de complémentation sur l’hiver. Ces broutards souvent légers et non-vaccinés trouvent preneur avec plus de difficulté. En femelles, le placement est régulier pour les bonnes laitonnes charolaises vaccinées destinées au marché italien ou espagnol, mais également recherchées pour la repousse sur la France. La vente reste très calme dans les légères et médiocres.

Veaux d’élevage et d’engraissement : La réduction de l’offre entraîne un commerce assez fluide dans les montbéliards avec une demande soutenue dans les gros veaux en partance vers l’Espagne. La tendance est positive pour les holsteins, abondances ou montbéliards. Pas de changement dans les croisés laitiers de poids et qualité convenable. Dans les bons croisés de qualité destinés aux labels, la demande est en repli pour les sorties d’été, mais la faiblesse de l’offre ne permet aucune pression de la part des acheteurs.

Ovins : Le commerce ovin souffre d’un manque de consommation, mais les volumes sont en baisse notamment sur les agneaux laitons de pays. Les Lacaunes se tassent, mais n’impactent pas les autres catégories. Dans les bons laitons, le commerce reste fluide avec des tarifs qui se tiennent bien. Dans les agneaux gris, les échanges sont plus hétérogènes, car si la belle marchandise triée se vend normalement, les tarifs sont nettement moins soutenus dans le second choix. En brebis, le commerce est normal avec des prix stables dans les bonnes lourdes. La vente est en revanche très calme dans la marchandise plus commune.

Porc : La tendance est à la détente avec un rapport offre/demande plus équilibré sur le marché européen. Les poids carcasses se replient légèrement, mais ils restent élevés à 96,7 kg de moyenne en France. Le prix reprend 0,005€ à 1,176€.