Tendance commerciale semaine 22-2018
Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 22/2018

Chaque semaine, pour comprendre et prendre les bonnes décisions, retrouvez l’analyse des marchés animaux, les tendances de la semaine et une analyse pointue des différents marchés animaux. Le rendez-vous à ne pas manquer.

Analyse des marchés animaux et des tendances commerciales de la semaine 22/2018

Bovins de boucherie

La communication sur la viande de bœuf bât son plein avec les Rencontres "Made in viande". De nombreuses exploitations et entreprises de la filière aval, notamment des boucheries, ont choisi de montrer la réalité de l’élevage et de la viande aux Français (lire en page 5 de cette même édition). Les personnes qui se déplacent lors de ces visites sont souvent les plus sensibles à la détresse des éleveurs et qui vont dans le sens d’une plus juste valorisation des animaux. Cette semaine est également marquée par la dernière ligne droite pour la loi issue des États généraux de l’alimentation. Encore une fois, les lobbyistes de la cause animale sont montés au créneau avec les actions que l’on sait. Pour ces personnes, l’éleveur passe souvent au second plan. La profession n’a pourtant pas à rougir, les éleveurs sont en effet et bien souvent les premiers défenseurs de leurs animaux. La grande différence entre ces deux mondes, ce n’est pas tant le bien-être animal au sujet duquel tout le monde est d’accord, mais bien la conception d’un mode de consommation sans viande.

Une grande mutation est en train de s’opérer dans la filière JB (jeune bovin) avec une très forte montée en puissance de l’Espagne. Le flux des exportations de viande de ce pays a en effet triplé en trois ans ! Après avoir conquis les pays du Maghreb, l’Espagne s’attaque désormais à nos clients traditionnels que sont l’Italie ou la Grèce… Leurs coûts de production sont moindres, mais ce sont surtout les contraintes administratives et environnementales qui font la différence avec des tailles d’ateliers qui ne seraient jamais acceptés en France. Notre pays se dirige doucement vers une seule activité de naisseur, alors que la valeur ajoutée se fait et se fera de plus en plus fera hors de nos frontières.

Sur le plan commercial, l’approvisionnement des abattoirs est plus régulier et la demande se tasse avec de moindres ventes sur la fin du mois. L’épisode orageux a mis un frein aux travaux saisonniers, mais les disponibilités en animaux en provenance des herbagers comme des engraisseurs spécialisés sont mesurées, compte tenu des conditions météo propices à la croissance des animaux et au recul des mises en place au printemps face à l’incertitude sur l’orientation des prix. Les tarifs se sont stabilisés dans les femelles haut de gamme. Les échanges sont un peu plus calmes dans les charolaises viandées ou de qualité bouchère. Dans les réformes allaitantes de choix secondaire, le commerce est régulier pour des tarifs reconduits. Dans les réformes laitières, l’approvisionnement des abattoirs est quelque peu facilité par l’épisode orageux qui a stoppé les travaux de récolte des fourrages (enrubannage, ensilage et fenaison). Le commerce reste régulier avec des tarifs qui tendent à se stabiliser, car les gros industriels cherchent à reprendre la main. En jeunes bovins, l’activité commerciale se détend doucement, mais pas en raison d’un accroissement de la demande, mais plus à la faveur d’une réduction de l’offre.

 

Bovins d’embouche et d’élevage

La pluie mêlée au soleil est très favorable à la pousse de l’herbe, ce qui limite les sorties. L’herbe est présente et le restera tout le mois de juin, d’où des engraisseurs qui restent à l’achat pour leurs besoins de rotation. Le bon maigre d’herbage lourd se maintient, mais les animaux de second choix sont triés.

 

Broutards

L’animation commerciale sur les marchés et les cadrans reste nettement favorisée par des sorties peu abondantes et par une demande soutenue de la part de nombreux pays. La profusion de nourriture n’incite pas les éleveurs à vendre surtout que les tarifs actuels sont très fermes. Les bons mâles charolais, limousins ou croisés restent à des tarifs assez confortables notamment dans les bons sujets herbés (lire à ce sujet en page 6 de cette même édition, au sujet de Saint-Christophe-en-Brionnais) et les intermédiaires vaccinés. Dans les femelles, la vente est normale avec des cours sans changement dans les bonnes laitonnes charolaises ou limousines herbées, vaccinées et exportables sur l’Italie. Les échanges restent calmes pour des tarifs peu élevés dans les femelles communes destinées au marché espagnol.

 

Veaux d’élevage et d’engraissement

Les besoins des intégrateurs sont assez soutenus en vue des prévisions de sorties d’automne, et ils doivent également faire face à la demande du marché espagnol pour la production de jeunes bovins à destination du Moyen-Orient. L’animation commerciale est facilitée par la modestie de l’offre, ce qui entraîne une bonne tenue des prix dans l’ensemble des bons veaux montbéliards, holsteins ou abondances. La commercialisation se montre également plus régulière dans les croisés laitiers ou blanc bleus convenables. Seuls les sujets légers ou de moindre conformation restent triés et faiblement valorisés. La vente est régulière avec une bonne tenue des prix dans les bons croisés viandés de type "U" de conformation.

 

Ovins

Les disponibilités sont plus abondantes, alors que la demande est moins soutenue pour la fin du mois. Les importations britanniques sont en hausse pour des tarifs assez agressifs compte tenu du change £/€. Les agneaux espagnols commencent également à venir sur les marchés du sud du pays, avec un mois de retard. Ce déséquilibre offre/demande est préjudiciable au commerce et engendre une nette dégradation des prix dans les agneaux. Dans les brebis, la tendance est également plus lourde avec des sorties plus étoffées et suffisantes pour la demande du moment.

 

Porcs

Le marché retrouve une certaine fluidité après la succession de fériés. Le temps mitigé avec les orages n’a pas été très propice aux ventes de grillades, ce qui a entraîné un maintien du prix ce lundi à 1,187 € le kilogramme sur le Marché du porc breton, alors que l’orientation est positive sur les autres places européennes dont les marchés ont été globalement plus dynamiques.