Agneaux de Pâques
Soutenir les commandes et congeler

C’est avec une lettre solennelle au ton extrêmement grave que Bernard Lacour, président de la chambre d’agriculture du département, Alexandre Saunier, président de la section ovine de la FDSEA et Gilles Duthu, président de Terre d’Ovin, ont interpellé le préfet de Saône-et-Loire, ses services, et au-delà l’État, pour les alerter sur la crise liée au coronavirus qui frappe actuellement la filière ovine.

Soutenir les commandes et congeler

« Les semaines qui arrivent sont cruciales pour la filière ovine (les fêtes de Pâques chrétiennes et juives et le ramadan). Les éleveurs s’étaient organisés pour produire des agneaux correspondant à cette période de commercialisation. Les événements conduisent les chevillards à annuler, cette semaine, plus de 80 % des commandes. Les débouchés sont complètement engorgés », déplorent-ils. D’autant que les agneaux prêts à être vendus dans les élevages dans les semaines à venir ne peuvent se stocker très longtemps et généreront des agneaux qui ne correspondront plus au marché (trop gras et trop lourds). Durant les six prochaines semaines, c’est plus de 10.000 agneaux qui devaient être vendus sur la Bourgogne. Près de 15 % du marché annuel et avec les cours les plus élevés de l’année.
Cet épisode risque donc de « finir de mettre à mal cette filière fragile ». Les éleveurs cherchent à ralentir les croissances des plus petits agneaux et inciter les éleveurs à garder plus d’agnelles pour le renouvellement de leur troupeau. La profession les accompagne et organise une campagne de promotion pour inciter à consommer de l’agneau français (Interbev ovins). Mais tous sont conscients que ce ne sera pas suffisant. Les trois présidents demandent donc à l’État d'« accompagner la filière ovine pour aider à la congélation des agneaux pour éviter qu’ils perdent toute valeur économique et favoriser les exports d’agneaux (reproducteurs et agneaux de boucherie) ». Toute solution sera étudiée.