Cuma des Collines Vertes
Bâtiment économe pour du matériel en commun

Marc Labille
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Née de la fusion de deux Cuma en 2015, la Cuma des Collines Vertes profite d’un bel élan de dynamisme. À Gibles, elle vient d’inaugurer un bâtiment économe qui lui permet désormais d’abriter l’ensemble de son matériel sur un site dédié et centralisé.

Bâtiment économe pour du matériel en commun
Présidée par Didier Corneloup, la Cuma des Collines Vertes compte 39 adhérents sur les communes de Gibles, Chatenay, Aigueperse (69), Colombier-en-Brionnais, Montmelard, Ozolles, Curbigny, Bois-Sainte-Marie.

À l’origine, il y avait deux Cuma dans le secteur de Gibles. Au fil des ans, l’activité ensilage a pris de l’importance, de nouveaux adhérents ont rejoint ce groupe et finalement, les deux coopératives (la Cuma des Collines et la Cuma la Verdure) ont fusionné en 2015 pour donner la Cuma des Collines Vertes. C’est bien le groupe ensilage qui a fait bouger les choses, se souviennent les intéressés. Les hectares ensilés ont doublé (40 % du chiffre d’affaires) ; la zone d’activité de la Cuma s’est élargie à d’autres communes et une troisième machine a remplacé la précédente.

39 adhérents, 82.000 € de chiffre d’affaires

La Cuma des Collines Vertes compte aujourd’hui 39 adhérents et elle réalise un chiffre d’affaires de 82.000 €. 32 matériels sont ainsi détenus en commun par les adhérents : outre l’ensileuse automotrice, la Cuma possède une moissonneuse-batteuse, deux faucheuses-conditionneuses, cinq bennes, deux épandeurs à fumier, deux tonnes à lisier, un semoir à maïs, deux déchaumeurs et divers matériels.

Depuis la fusion, le nombre d’adhérents a continué d’évoluer et des jeunes ont rejoint le groupe. « Nous sommes aujourd’hui équipés de matériels qui tiennent la route. Notre Cuma est devenue attractive », confie Didier Corneloup, le président.

En 2015, le matériel était encore dispersé chez les adhérents et une partie était logée dans un abri loué. Le besoin d’un bâtiment pour stocker ce matériel en un même lieu s’est imposé. Le premier impératif était de trouver un terrain centré par rapport à l’ensemble des adhérents et qui soit facile d’accès, raccordable à l’eau et à l’électricité. La seconde condition était « que cela ne coûte pas cher ! », confient les intéressés. La solution est venue du photovoltaïque. « Une Cuma n’a pas le droit de produire et de vendre de l’électricité, mais elle peut louer sa toiture à un producteur d’énergie solaire », informe Marie-Jo Beauchamp de la fédération des Cuma.

Un terrain et un financement

Un terrain a été acquis près du bourg de Gibles. La Cuma s’y ait fait construire un vaste hangar capable de recevoir tout son parc matériel. Pour que la toiture puisse être louée au producteur d’électricité photovoltaïque Irisolaris, il a fallu respecter un certain nombre de conditions : orientation de l’édifice plein-sud ; pan de toiture incliné à 30 % ; surface destinée aux panneaux photovoltaïque de 600 m²… « Le bâtiment et sa couverture nous appartiennent. Par contre, l’installation photovoltaïque (panneaux, branchements, onduleurs, raccordements, etc.) est propriété d’Irisolaris qui en assume tous les frais », expliquent les responsables de la Cuma.

La location de la toiture par le producteur d’énergie solaire a permis de financer une partie du bâtiment. En effet, le loyer versé par la société couvre une partie des annuités, confient les intéressés. Pour alléger l’investissement, les adhérents de la Cuma ont réalisé eux-mêmes une partie du terrassement. Ils ont confectionné tous les bétons et, à l’une des extrémités du hangar, ils se sont aménagés un local technique comprenant un atelier et un bureau.

Grâce au photovoltaïque

Le coût total du bâtiment s’élève à 94.200 € comprenant le terrain, le terrassement, le hangar (charpente, couverture, bardage, maçonnerie), une cuve à GNR, le permis de construire. De ce montant, la Cuma des Collines Vertes a pu déduire une subvention de 14.700 € octroyée dans le cadre du dispositif « Dina » de la fédération nationale des Cuma (lire encadré). Les adhérents ont autofinancé une partie du projet sous forme de parts sociales à hauteur de 50 € par adhérent et 4 % du chiffre d’affaires, détaillent les responsables. Au final, le montant des annuités s’élève à 3.800 € pour une durée d’amortissement de vingt ans. Ce remboursement est en grande partie couvert par la location du toit. « Sans la toiture photovoltaïque, nous n’y serions pas arrivés », estiment les responsables de la Cuma. « Aujourd’hui, ce nouveau bâtiment n’offre que des avantages aux adhérents », assurent les intéressés. Les matériels sont désormais ramenés systématiquement sur le site après chaque utilisation. Ils peuvent être facilement vus si besoin. Avec son local technique assorti d’une petite salle de réunion, le bâtiment constitue même un véritable « point de rencontre pour les adhérents », observe avec satisfaction Didier Corneloup.

Le bureau de la Cuma des Collines Vertes : président Didier Corneloup ; vice-présidents Bernard Charnay, Denis Vouillon ; secrétaire Mathieu Philippe ; trésorier Bernard Loison ; vice-trésoriers Patrick Dupuis, Florent Cinquin ; vice-secrétaire Anthony Trouillet.

Dispositif Dina pour les Cuma

Le dispositif « Dina » passe par un état des lieux de la Cuma mettant en exergue ce qui peut être amélioré au sein de la coopérative. Dans le cas de la Cuma des Collines Vertes, le besoin de construire un abri pour le matériel était l’une des conclusions de cet audit. Le dispositif Dina peut déboucher sur une aide allant jusqu’à 20 % de l’investissement (hors toiture photovoltaïque, ni local technique) avec un plafond de 20.000 €, indique Marie-Jo Beauchamp.