Orges d’hiver et maladies
Orges d’hiver : la rhynchosporiose au rendez-vous !

Alors que les orges d’hiver débutent leur montaison, déjà plus de la moitié des parcelles sont affectées par la rhynchosporiose, selon le dernier bulletin de Santé du Végétal. Les orges d’hiver surprennent tous les ans par la rapidité de la montée des maladies. Cette année, la pluviosité et la douceur ont favorisé le développement de l’inoculum. Donc, afin de ne pas se faire surprendre, c’est le moment de mettre en œuvre un programme fongicide.

La dépense fongicide optimale est fortement influencée par la résistance variétale et le débouché. Le prix de vente de l’orge et le niveau de dégâts des maladies attendu au printemps 2020 sont des éléments déterminants dans le choix du programme de protection.
Synthèse des deux clés du raisonnement, la variété, qui par son débouché prévu et son niveau de tolérance aux maladies peut faire varier la dépense fongicide a priori.

À réajuster en fonction de l’actualité, le prix de vente retenu est de 14 €/q pour un débouché hiver brassicole et 13 €/q pour un débouché fourrager. À titre d’exemple, on pourra partir sur la base d’une dépense de 55 – 60 €/ha pour une variété brassicole type Étincel ou 50 – 55 €/ha pour une variété fourragère comme KWS Jaguar.

On retiendra par ailleurs 16 €/q pour un débouché printemps brassicole en semis d’automne. Sur cette base et une nuisibilité des maladies probable autour de 15 q/ha pour RGT Planet, par exemple, on pourra partir sur une dépense prévisionnelle en fongicides de l’ordre de 55 – 60 q/ha.

 

[tableau nuisibilité attendue]
Dépense fongicide optimale théorique (€/ha) sur escourgeon et orge d’hiver en fonction de la pression parasitaire attendue et sous plusieurs hypothèses du prix (12 à 17 €/quintal) - Base essais pluriannuels

Propositions de programmes fongicides pour 2020

[tableaux suivants]

Recommandations

Sur un plan pratique, par précaution, nous invitons à diversifier les modes d’action et les molécules : une seule strobilurine par ha et par an est notre conseil depuis longtemps. Dans le même esprit, nous recommandons une seule application par saison de SDHI, comme nous l’avions déjà proposé depuis deux ans. S’agissant des triazoles, on s’efforcera d’alterner les molécules. Depuis trois ans, dans les situations où la résistance vis-à-vis de l’helminthosporiose est la plus fortement implantée, l’efficacité des SDHI+triazole est affectée significativement. Elle repose principalement sur le seul triazole présent dans cette association. Dans un contexte dominé par l’helminthosporiose, il est préférable d’utiliser un mélange triple triazole+SDHI+strobilurine en T2 pour ce printemps. Pour les variétés peu sensibles aux maladies, on peut en rester aux associations SDHI+triazole ou triazole+strobilurine.
La liste des produits proposés dans les programmes régionaux n’est pas exhaustive. Par ailleurs, tous les produits cités sont référencés sur la « Liste des spécialités phytopharmaceutiques recommandées sur orge de brasserie ». Les tarifs sont ceux des catalogues firmes.

Luc PELCÉ
Arvalis – Institut du végétal