Des vœux de « non-censure » des retraites
Le 21 janvier à Mâcon se tenaient les vœux de la MSA Bourgogne pour la Saône-et-Loire. L’occasion de remettre médailles du travail et saluer les nouveaux retraités. L’occasion également pour le Dominique Bossong d’annoncer qu’il ne se représentera pas à la présidence. Les prochaines élections se tiendront en mai 2025.

Le personnel arrivait au compte-goutte en cette fin de journée. Les vœux sont aussi l’occasion de revenir les travaux de l’année et les grands projets à venir. Le président Bossong décrivait l’année 2024 comme « compliqué » pour les agriculteurs, lui qui est céréalier en Côte-d’Or. Si les agriculteurs sont rarement épargnés par les aléas climatiques, sanitaires et économiques, 2024 a rajouté la frustration de manifestations dont les promesses et mesures ont été « censurées » avec le renversement du gouvernement à l’Assemblée nationale. « Ce contexte politique ne fait qu’accroître les difficultés de nos ressortissants », englobait-il les autres collèges, pensant à tous les retraités par exemple.
Pour autant, la Mutualité sociale agricole n’a pas chômé en devant mettre en œuvre la pérennisation de l’accompagnement financier (prises en charge échéancier de paiement) ou social (prévention du mal-être, plan anti-crise) des plus fragilisés. Cela s’est traduit par le déploiement de solutions « concrètes » à la simplification des démarches administratives (déclaration fiscale et sociale unique, service en ligne « mes démarches simplifiées »). Également, il a été décidé de renforcer la prévention qui reste « au cœur de notre action » en matière de santé (dépistages organisés des cancers). Côté main-d’œuvre, il citait aussi de nouveaux services adaptés aux besoins des professionnels comme le nouveau Tesa simplifié. Car lorsqu’on parle simplification, on voit bien que la solution ne viendra pas des politiciens, mais du terrain, d’où l’intérêt d’une MSA organisée par des élus agricoles notamment qui connaissent les réalités terrain et des chefs d’entreprise. La MSA accompagnant les entreprises de l’embauche au départ en retraite. Mais pas que. Dominique Bossong rappelait devoir combler le recul des services publics en milieu rural et le faire plutôt bien dans les France Services. La MSA ayant, il est vrai, une « mission de service public » dans les territoires.
Reste que 2025 commence, comme 2024 s’était terminée, dans le flou. « La loi de financement de la Sécurité sociale n’est malheureusement toujours pas votée. Celle-ci laissait entrevoir certaines mesures en faveur du monde agricole dont une d’importance, celle de la mise en œuvre de la réforme du mode de calcul des retraites des non-salariés agricoles aligné sur celui du régime général », regrettait Dominique Bossong qui sait que cette revendication syndicale est demandée de longue date. Presque un déni de démocratie tant nos parlementaires n’arrivent à être les représentants des Français plutôt que de leurs partis politiques…
Des vœux en guise d'adieu
Parlant des élections en général et celles de la MSA en particulier, qui se tiendront en mai prochain, « il est important de voter et de faire voter pour montrer à nos politiques que nous tenons à notre régime et à notre démocratie sociale. Nous devons également motiver de nombreux délégués à se présenter pour défendre les valeurs de la MSA », encourageait-il. Lui a fait sa part pour le collectif. Après 13 années comme administrateur et 16 ans en tant que président. « Il est temps pour moi de céder la place », disait-il humblement. À l’issue des élections MSA, un nouveau conseil d’administration sera nommé lors des assemblées générales électives et ordinaires du 19 juin 2025. Les nouveaux élus auront la tâche de continuer de mettre en œuvre le « Plan stratégique » MSA 2030. Sous les applaudissements et remerciant de nombreux élus et salariés, avec qui il a eu plaisir à travailler, à commencer par son premier vice-président, le saône-et-loirien Jean-Paul Baudin (collège des salariés) présent à ses côtés lors de ses deux mandats de président, il finissait par l’objectif de continuer de « répondre aux besoins de nos ressortissants, du monde agricole et des territoires de demain », lui qui « ne garde que de bons souvenirs de cette aventure ». En retour, Jean-Paul Baudin saluait « l’investissement précieux » de toutes et tous au service des adhérents en « faisant preuve d’une capacité d’adaptation sans faille » dans ce cadre « politique compliquée » des évolutions législatives « conséquentes ». Il sait de quoi il parle, lui qui aura été 40 ans délégué et 21 ans administrateur. De quoi faire réfléchir les nouvelles générations sur les risques à voir le régime agricole perdu dans le régime général, sans plus aucun levier pour s’adapter aux réalités du monde agricole.