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Zac du Pré Fleury à Chagny

A l’étroit, Chassagne-Montrachet créé un village

Le village de Chassagne-Montrachet, en Côte d’Or, semble à l’étroit ces
dernières années. Sa quasi totalité est désormais plantée en vignes,
produisant nombre de Premiers et Grands crus bourguignons. Pour
permettre un développement moderne, le maire de Chagny, négociant et
ex-propriétaire du Château de Chassagne, Michel Picard a eu l’idée de
créer un village viticole en 2008. C’est désormais la communauté
d’agglomération Beaune Côte et Sud qui porte le projet, en train de
sortir de terre entre les deux villages. Le dossier de la création de la
Zac du Pré Fleury, qui porte bien son nom, doit s’étendre au final sur
21 ha, 11 ha sur Chagny et 10 ha sur Chassagne.
Par Publié par Cédric Michelin
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Le site est déjà bien desservi par les infrastructures routières. Un tonnelier (Seguin Moreau), une aire de lavage du matériel viticole, une imprimerie (Roy) ou à proximité, un concessionnaire (Alabeurthe) sont déjà installés sur le secteur. Elles constituent déjà une armature pour d'autres entreprises de la filière qui ne manqueront pas de s’installer dans ce village dédié uniquement à la viticulture. Plusieurs inscriptions ont déjà eu lieu alors que les prix de commercialisation des parcelles ne sont pas encore totalement arrêtés, ni le plan d'aménagement final, indique la Communauté d’Agglomération.
Viticultrice à Chassagne-Montrachet, Caroline Lestimé fait partie des pré-inscrits. Son Domaine familiale – géré auparavant par son père, Jean-Noël Gagnard – se situe sur les hauteurs de Chassagne, entouré de toutes parts par d’autres vignerons. Lorsqu’elle a repris le domaine en 1989, la jeune femme a voulu faire plus de ventes en bouteilles. Un pari réussi puisque 95 % de ses vins, produits sur 11,5 ha (majoritairement sur Chassagne), sont exportés aujourd’hui. Mais cette orientation nécessite plus de place et d’équipements. Malgré les travaux pour aménager et relier plusieurs caves entre des bâtiments historiques, Caroline Lestimé « fait pas mal de gymnastique » entre le grenier et les caves. Des caves qui – pour partie – ne permettent pas de vinifier simplement, oblige nombres de manipulations ou complique le travail : « on est vite sous plafond pour piger les rouges » donne-t-elle pour exemple. C’est pour cela qu’elle envisage aujourd’hui de « déménager l’ensemble de son Domaine – stockage, chai, chaine d’embouteillage et d’étiquetage, bureau… » sur la ZAC juste en contrebas. Elle hésite encore pour le matériel viticole. Comptant faire appel à un cabinet d’architecture pour la « guider » dans sa volonté d’avoir un bâtiment fonctionnel et bio-climatique de 5.000 m2, Caroline Lestimé attend encore de voir les aménagements (réseaux, voiries, aménagements paysager…). Mais son choix semble arrêter. « Je cherche de la place et du confort pour travailler. Je perdrai ainsi moins de temps et d’énergie. C’est vrai que mes clients aiment venir dans un endroit plus traditionnel mais il est possible de bâtir de si belles cuveries. Ça ne me fait pas peur de changer », affirme Caroline Lestimé. Elle se donne cinq ans pour mener à bien ce projet et pourquoi pas ensuite, réaménager les anciens locaux en gîtes ruraux, elle qui en possède déjà un, près de l’église.

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