Accès au contenu
Essais blé de Bourgogne du Sud

Aprilio en vedette

Les visites des essais blé - conduits par la coopérative Bourgogne du Sud - donnaient droit ce mercredi 25 mai à plusieurs "ateliers" : essais variétaux évidemment, mais aussi découverte de la technologie RTK pour le guidage de précision ou encore évolution et perspectives des marchés céréaliers. Pour le reste, la sécheresse a asséché les résultats sur les stratégies de désherbage et sur les nouveaux fongicides...
Par Publié par Cédric Michelin
2365--DSC_0013.JPG
« Il est tombé combien de millimètres d'eau dans votre coin ? », était certainement la question la plus posée entre cultivateurs ce 25 mai à Chevigny-en-Valière, à la frontière de la Saône-et-Loire avec la Côte-d'Or. Les réponses variaient chez les uns et chez les autres. Preuve que la sécheresse actuelle va certainement aboutir à des moissons hétérogènes en terme de rendements.
Pour Bourgogne du Sud, une des solutions pour aller chercher des quintaux supplémentaires - et de la compétitivité au passage - se trouve dès les entrailles des sols. Aussi, les céréaliculteurs sont-ils invités à ouvrir des profils agronomiques dans leurs parcelles. Sur cette parcelle drainée où se situaient les essais, les blés ont réussi à « aller en profondeur pour trouver l'humidité » du fait d'un sol peu compact sur les 50 premiers centimètres. Ce retour à « l'observation et l'analyse » n'est finalement que du "bon sens paysan". La conclusion du technicien sur ce sujet paraissait simple en apparence : « le nerf de la guerre est d'avoir un sol aéré et qui draine », concluait-il. Mais, pas que...

Fertilisation azotée peu concluante


La coopérative s'est penchée sur la fertilisation azotée. La parcelle de Gilbert Nobs et Jean-Louis Lhuillier avait un reliquat de 71 unités (U) d'azote, au lieu de 40 U observées habituellement (pH = 6). Les essais visaient à valider les effets séparés ou combinés de la dose d'azote (calculer pour X = 180), de la date du 1er apport, de l'ajustement et enfin de l'effet du dernier apport.
Sur ces essais en variété Apache, le témoin affichait 348 épis/m2. Avec X - 40 U d'azote, soit 140 U, le nombre d'épis passe à 464 du m2. Même score, si l'on fragmente en quatre un apport de 180 U, l'essai donne 460 épis/m2. Et avec X + 40 U (soit 220 U), le nombre d'épis passe seulement à 471/m2. Le « gros » reliquat d'azote a également fait que l'essai avec l'impasse en T1, au tallage donc, n'a pas montré de différences significatives (497 épis/m2). Idem pour une date d'apport T1 plus précoce puisque le compteur bloquait à 495 épis/m2.
Les techniciens ne se laissaient pas abattre par ces résultats peu significatifs et conseillaient, en réponse à une question, « de démarrer en premier apport plutôt avec de l'ammo, plutôt qu'avec de l'urée car, quand le sol est froid, l'urée met plus de temps à nitrifier ». A noter donc pour l'an prochain, même si les coopérateurs rétorquaient au passage que « le coût n'est pas le même ! ».

Miser sur Aprilio


Place ensuite aux essais sur les variétés. Munis d'un tableau récapitulatif, les coopérateurs annotaient ce dernier au fur et à mesure que les techniciens énonçaient les points positifs et négatifs de chacune des variétés testées, ainsi que les possibles débouchés pour la meunerie ou autres (biscuitier, fourrager...). Hormis les incontournables (Apache, Aubusson, Grain d'or...), un petit nouveau se fait visiblement un nom : Aprilio. « On y croit beaucoup à la coop. Il fait son chemin. Il est actuellement observé par la meunerie. Il faut les convaincre pour qu'ils le commandent non mélangé et ainsi pouvoir obtenir des primes ». D'autres variétés marquaient aussi des points (Ambello, Altigo...) et des nouveautés pointent leur nez (Musik...), alors que d'autres variétés « sont bien assez » cultivées par les coopérateurs (Premio...). Ces essais comparatifs permettront donc aux céréaliers de faire leur choix.
Poursuivant les recherches en matière d'agronomie, les essais conduits entre parcelles labourées et parcelles non labourées étaient plus concluants l'an dernier que cette année. Christine Boully, responsable en charge des expérimentations à Bourgogne du Sud, ne cachait d'ailleurs pas sa déception sur un travail quelque peu réduit à néant : « avec la sécheresse, je n'ai rien à vous montrer » tant sur les essais fongicides que sur la comparaison de différents niveaux d'intensification, avec les deux variétés Apache et Aprilio. Cela ne l'empêchait toutefois pas de commenter les maladies et le risque, selon elle, de voir la rouille se développer en cas d'averses. Mais pour l'heure, pas d'inquiétude à avoir, au regard de l'absence persistante de précipitations.
Une bonne nouvelle avant d'aborder les marchés céréaliers, détaillés par Michel Duvernois, directeur de Bourgogne du Sud (retrouver la vidéo sur www.agri71.fr). « L'an dernier à pareille époque, le Matif était à 140 €/tonne, soit 120 chez nous et les cours avaient grimpé. Aujourd'hui, le Matif est à 240 €/t... ». Les coopérateurs avaient donc une bonne raison d'oublier la sécheresse quelques secondes...


Guidage de précision


Des spécialistes du guidage présentaient les avantages de la technologie RTK, permettant le guidage de précision pour une agriculture de précision justement. Pour eux, ce système est rentable avec des gains de 15 à 25 € par hectare, à nuancer toutefois en fonction « de vos surfaces. Car les prix vont du simple (10.000 €) au double (24.000 €) ». La somme n'est en effet pas la même à rentabiliser derrière.


Images