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Colza

Azote, énergie et enjeux Climat

Energie et réchauffement climatique sont deux enjeux majeurs de notre
siècle. L’agriculture est émettrice de gaz à effet de
serre (GES). Peu consommatrice d’énergie, elle participe à la
diversification du "bouquet énergétique". Des voies de progrès sont
recherchées pour le colza, principale culture de biocarburants français. Le point avec le Cétiom.
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Comme toutes les autres activités humaines, l’agriculture est émettrice de gaz à effet de serre (GES). Peu consommatrice d’énergie, elle participe à la diversification du "bouquet énergétique". Des voies de progrès sont recherchées pour le colza, principale culture de biocarburants Français.
Les principaux Gaz à effet de serre (GES) à considérer dans les cultures sont le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O).
- Le CO2 provient de la combustion d’énergie fossile ou de l’état des stock de Carbone du sol.
- Le N2O est émis lors de la fabrication d’engrais N minéraux. Les sols sont par ailleurs responsables d’émissions de N2O.
- Les sols extrêmement humides peuvent émettre du CH4.
Le pouvoir de réchauffement du CH4 est 23 fois supérieur à celui du CO2, celui du N2O 296 fois supérieur.
L’indicateur sur le changement climatique est important pour les filières de biocarburants, car l’Union européenne a fixé des exigences dans la Directive de 2009 sur les énergies renouvelables : réduction minimale d’émissions de GES par rapport aux énergies non renouvelables de 35 % en 2013 pour les unités de production déjà en place en janvier 2008, ou dès 2010 pour les unités plus récentes, puis de 50 % à partir de 2017.
La consommation d’énergie et les émissions de GES d’un hectare de colza sont respectivement de 14.640 MJ et de 2.663 kg éq. CO2 (Tableau 1), soit l’équivalent de 343 et 866 litres de gazole. Chez le colza, la fabrication de l’engrais N minéral est ainsi responsable de 61 % de la consommation d’énergie et de 33 % des émissions de GES de la culture. L’émission de N2O par les sols de 57 % des GES.
Pour le biodiesel de colza, l’étape de transformation industrielle représente le principal poste de consommation d’énergie fossile. Par contre l’étape agricole est plus émettrice de GES, en raison de la fabrication des engrais et de l’émission de N2O (40 % de l’ensemble des émissions de GES de la filière).

Insérer ici le tableau n° 1 Consommation en énergie et émissions de GES du colza


L’apport d’azote joue un rôle prépondérant


Chez le colza, l’apport d’azote est responsable de 61 % des consommations d’énergie et de 89% des émissions de GES. En conséquence, la recherche de voies de réduction des consommations d’énergie et des émissions de GES doit se focaliser sur la nutrition azotée.
Pour limiter le coût énergétique du colza et réduire les émissions de GES divers stratégies sont envisageables :
- Mobiliser les sources alternatives d’azote : la matière organique, les légumineuses, en précédent cultural, dans l’interculture ou en association avec le colza. Ces formes d’azote vont permettre d’éviter les GES lié à la fabrication de l’engrais. En revanche, elles peuvent contribuer aux émissions de N2O des sols.
- Adapter les pratiques culturales pour favoriser l’azote absorbé avant l’hiver.
- Optimiser la dose d’engrais N, ce qui passe par une prise en compte de toutes les fournitures d’azote : minéralisation des matières organiques, azote du sol, sans oublier la quantité déjà absorbée par les plantes, pour n’apporter sous forme d’engrais que le complément nécessaire pour atteindre l’objectif de rendement.
L’objectif de réduction des émissions de GES doit approfondir d’autres stratégies dans le domaine des sols et de la sélection variétale.
Pour entrer dans une démarche de progrès visant l’amélioration continue des bilans environnementaux sur les critères énergie et GES, les organismes stockeurs et Diester Industrie ont contractualisé la mise en place du volet agricole de cette démarche dont le Cétiom assure l’animation. Le levier le plus cité a été de viser une meilleure utilisation des outils d’aide à la décision (OAD) qui calculent la dose d’engrais N : réglette Cetiom ou images satellitaires. Ceci devrait limiter les stratégies d’assurance qui conduisent souvent à une surfertilisation.




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